Chapitre 15 / Le dernier dilemme

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Quelques jours avaient passés. L'état d'Élorie s'était dégradé. Mais Tony lui avait fait une promesse il y a déjà quelques temps et il ne pouvait pas y renoncer. Alors il avait accepté d'emmener Élorie à son ancien quartier.

Il pleuvait ce jour-là, dans la banlieue de New York. Dans la banlieue de leur enfance. Le silence régnait dans ce quartier si tranquille. Tony et Élorie marchaient silencieusement dans le quartier jusqu'à ce qu'ils s'arrêtèrent devant une ancienne maison qui était désormais en ruine. Le seule maison en ruine du quartier.

Ils restèrent un moment à regarder la ruine. Ni Élorie ni Tony ne savaient pourquoi elle avait été détruite. Élorie s'avança pour traverser les debrits de la porte. Tony la suivit et aida à dégager le passage. Quand ils entrèrent, la maison était assez sombre, la poussière volait et le silence régnait.

-C'est si calme, ça me fait bizarre.

Des souvenirs de cette maison, elle se souvenait surtout des cris, de ses pleurs, des coups contre son corps, contre celui de sa mère et contre les murs. Un vacarme assourdissant qui était maintenant remplacé par un silence plat. Tout finit par passer et le silence emporte tout. Élorie avança encore jusqu'au salon. Il avait les mêmes meubles, et les affaires qu'avant. Seulement, le temps les avaient abîmé.

Elle s'arrêta devant une tâche sur la vielle moquette.

- Je crois que c'est ton sang, Tony.

Il s'approcha et effectivement, c'était son sang. Le jour où son père l'avait frappé avant de le traîné par terre. Le jour où ils s'étaient séparé.

-C'est étrange qu'elle soit restée. Comme si toi aussi, tu y avais laissé ta trace. Que tu fais et fera toujours de mes souvenirs. Remarqua t-elle

- Mais je ne suis pas resté dans la ruine.

Il lui pris la main et elle posa sa tête sur son épaule. Cet endroit avait gardé une aura désagréable.

- On devrait y aller. Proposa Tony.

Cette maison avait encore aujourd'hui un effet néfaste sur elle. Elle était complètement absorbée. Alors Tony tira sa main pour qu'elle le suive. Mais quand elle commença à marcher, elle se prit une planche qu'elle n'avait pas réussi à esquiver.

- Ça va ?

Élorie ne répondit pas au début. Son visage resta figé. On aurait dit qu'elle avait vu un fantôme. Une goutte de sueur coula sur son froid. Inquiet, Tony se baissa pour se mettre à son niveau. Quand il vit son visage, il sut que quelque chose venait de se passer. Si elle avait trébuché sur cette planche, c'est parce que ses jambes ne  lui avaient pas répondu. Alors d'un air stupéfait, elle soupira :

- Je ne sens plus mes jambes...

Le sang de Tony ne fit qu'un tour. Le corps d'Élorie commençait à lâcher. Le sang ne circulait plus dans ses jambes et c'était un signe que son coeur artificiel ne suffisait plus. Bientôt, il ne pourra plus oxygéner son cerveau. Et elle mourra. Mais Tony ne voulait pas y penser alors il prit Élorie dans ses bras et la porta. Il la porta dehors, sous la pluie. Elle enfuit son visage dans son cou, s'accrochant à lui. Il la déposa dans la voiture et y entra à son tour.

- Tu sais, je t'avais parlé d'une dernière chance pour te... sortir de là, dit Tony.

-Oui ?

- On devrait y aller maintenant.

-Aller où ?

-À Londres.

Élorie ne répondit pas, elle n'avait pas envie de poser des questions. Ils rentrèrent alors pour faire leur bagage et ils prirent le jet pour Londres, Élorie en fauteuil roulant. Puis, Tony la poussa à travers la ville de Londres. Elle qui n'avait jamais visité Londres faisait de son mieux pour admirer la ville mais Tony était pressé, et il avait raison de l'être. Il pleuvait aussi, ici, mais ni l'un ni l'autre n'avait de quoi s'en projeter.

Golden Days [T.Stark] (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant