17 novembre 2018
Aujourd'hui j'en ai eu marre, marre de me morfondre dans mon trou.
J'ai pris une douche, enfiler une petite robe et un gros manteau puis je suis sortie respirer l'air parisien.
Tout naturellement mes jambes m'ont dirigées vers notre café habituel, on est dimanche, comme quoi certaines habitudes ne nous quitte jamais.
J'ai eu un mouvement de recul face à la porte de l'établissement, mais non, aujourd'hui j'ai décidé d'être forte.
J'ai franchis le palier et je me suis assise à une table contre la fenêtre, j'ai pris un Expresso bien corsé et un muffin au chocolat. Tu ne t'en rappel sûrement pas mais même mes goûts culinaires n'on pas pris une ride.
Le nez dans la tasse de café je me suis mise à analyser les lieux.
Chaque table me rappel un de nos souvenirs, comme si ces moments étaient gravés dans le bois massif de ces petits meubles.
On a refait le monde ici, imaginés notre avenir, trouvés les noms de nos futurs enfants, débattu sur tout et n'importe quoi, on s'est aussi disputé et tout aussi souvent réconcilié.
J'aime être ici, je m'y sens bien, et dieu sait à quel point je me sens bien nul part depuis ton départ.
J'ai la très agréable sensation d'être au plus proche de toi. Je me sens tout à coup moins incomplète.
J'aurais dut venir plus tôt, ça m'aurait peut être éviter quelques jours de déprime.
J'aurais voulu y emmener Amjad.
Amjad, j'espère qu'il va bien et qu'il est plus heureux que jamais.
Toi aussi j'espère que tu va bien, mais tu le sais déjà c'est ton bonheur qui fait le miens.
Je me penche vers la vitre et observe Paris au réveil.
J'aime Paris et je l'aime encore plus car c'est ici que j'ai fait ta connaissance.
Peut-être devrais-je la détester car c'est aussi ici que tu ma abandonner.
Il fait beau aujourd'hui. Froid mais ensoleillé.
Je sais que tu va te réveiller de bonne humeur, tu es un amoureux du ciel bleu.
J'esquisse un sourire malgré moi, je te vois bien rentrer dans la douche en chantonnant une de tes chansons de rap bidon.
J'ai envie d'être heureuse moi aussi aujourd'hui.
J'ai envie de vivre et ça me fait un bien fou.
Je pourrais conquérir le monde.
Je devrais me lever de cette chaise de café, je devrais me lever et construire ma vie, devenir une femme forte et indépendante, une femme dont tu pourras être fière.
Peut être que si tu ne reviens pas c'est que dans cet état je n'en vaux pas la peine.Léna