Lettre a Kahil / 3

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21 octobre 2018

   Je t'ai croisé. Près de notre café habituel. Celui où on passait des heures pour discuter.
Tu portais ta veste rouge, celle que je détestais. Mais aujourd'hui tu étais si beau dedans.
Je sais que tu m'as vue toi aussi. Tu es resté quelques secondes immobile à me fixer.
J'aurais jurer voir du regret dans tes pupilles.
Mais tu m'as tourné le dos et tu as pressé le pas.
Je me suis sentis frôler le malaise, mon coeur s'est sûrement arrêté un dixième de seconde.
Je me suis accrochée a la façade du bâtiment qui me surplombait pour ne pas heurter le sol.
Je me suis rendu compte que je ne me suis jamais préparé à l'éventualité de te recroiser un jour.
Paris est grand mais ne dit-on pas que le monde est petit ?
J'ai composé le numéro d'Amjad, mon petit ami, je l'ai supplié de venir me chercher. J'étais prise d'une angoisse folle et je ne pouvais plus bouger.
Quel genre de monstre es-tu ?
Qu'elle créature d'ici bas peut-elle avoir autant d'impact sur un coeur ?
Amjad s'est dépêché, comme toujours quand j'ai besoin de lui.
Nous nous sommes naturellement retrouvés dans mon petit appartement.
Le trajet a été long et silencieux. Il ne m'a rien demander sur la cause des larmes qui déboulaient mes joues. Comme si il savait déjà.
Enfermé dans mon petit deux pièces, sous ce silence pesant, j'ai étais prise d'une colère noire.
Je m'en voulais de te laisser aspirer mon âme de cette façon, je m'en voulais d'entraîner Amjad dans ma chute, je m'en voulais de t'aimer du plus profond de mon coeur.
J'ai retourné mon appartement, j'ai jeter chaque objet qui se trouvait sur mon chemin.
Amjad tentait de me coincer entre ses bras mais ma haine et mes coups se sont rabattus sur son torse.
Je ne sais plus si je hurlais ou si je pleurais, sûrement les deux.
Il me fixer avec toute la peine du monde dans le regard. Il ne savait même pas d'où provenait ma souffrance mais il était là. Là à me soutenir.
Un homme parfait.
Mais mon homme parfait a moi c'est toi.
Je me suis laissée tomber dans ses bras et je l'ai pousser après quelques secondes.
Je lui ai hurler des horreurs et lui ai ordonné de partir.
Je suis foutue. Bouffée par ton souvenir. On ne peux plus me sauver. Mais il est encore temps pour Amjad. Il a une âme trop pure pour pourrir au côtés de la mienne.
Je suis peut être condamné à mourrir de ton absence. Peut être bien oui.
Si c'est mon destin je l'accepte. Plutôt mourir de ton absence que de celle de quelqu'un d'autre.
J'espère que ce soir toi aussi tu pense à moi.
Cette pensée serra la seule douceur de ma nuit.

Léna

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