-Chap 73-

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PDV Harry

Conversation téléphonique

« Oui M'man, je t'écoute...Je ne t'envoie pas balader, je suis à la bourre...je sais oui...mais non, je ne sais pas...je ne sais pas...je ne sais pas ce que je ferais pour le réveillon de noël...bin on a le temps quoi ! ...Oui...Je dois y aller...J'ai un rendez-vous...Je vais à un récital...celui de la sœur de Beth...Oui, je lui dirais...sérieux maman je suis à la bourre...Tu n'as qu'à l'appeler, je ne suis pas non plus votre putain de messager ...Ouais. Ok »

Je raccrochai en soupirant bruyamment et en balançant mon portable sur le lit. Ma mère avait toujours le don de m'appeler quand je n'avais pas le temps de parler. Bon, je pouvais avouer que je n'avais jamais le temps et que cela devait être difficile pour elle de se faire rembarrer comme cela à chaque fois. C'était dans ma personnalité d'être un peu brusque...beaucoup...bon, bon, d'être un connard quoi ! Vous êtes satisfait ?

Elle me demandait ce que j'avais prévu pour le réveillon et franchement, je n'en avais aucune idée. Mes noëls je les passais souvent dans les bars à la recherche de mon « sexe de noël » accompagné de ma bonne gueule de bois. Je n'étais pas très accoutumé aux fêtes de famille, surtout après le gros vent que ma mère m'avait donné pour me dégager de chez elle à mes 16 ans. Je me contentais souvent de sortir avec des amis, en gros Devon et nous allions nous saouler jusqu'à en perdre la tête. Rien de très Mery Christmas.

Nous étions dimanche et j'avais rendez-vous à l'école de musique de Charlie pour son récital. Si un jour on m'avait dit que j'aurais assisté à un récital pour gosses, j'aurais éclaté de rire tellement fort qu'on m'aurait fait interner direct. Bin c'était qui le con qui allait y aller à présent ? C'était « Riry le gros con » ! Là, un gros dimanche ou normalement je devrais me faire une journée entière à rester affalé sur mon canapé à me taper des bières, je devais m'habiller chic pour aller écouter des mômes faire une musique de merde.

Je sorti de ma chambre en traînant limite les pieds et je me dirigeai vers la salle de bain. J'avais rendez-vous à 10h00 et il était déjà 9h15. Je passai sous la douche et je pris le temps de me faire un shampoing. La semaine s'était passée sans encombres dans ma merveilleuse et palpitante vie de merde. J'étais allé en cours et j'avouais qu'avec ces températures, j'aurais préféré passé ma semaine chez moi. Mais, vu que j'avais une copine que j'aimais certes, mais qui était un véritable bourreau de travail, je devais faire un effort. Elle ne pouvait pas être parfaite hein ?

Cette semaine, j'avais surtout appris à quel point j'étais loin du compte sur Beth. C'était une fucking experte en armes, ça faisait presque peur. Elle me sortait des noms dont j'ignorais même l'existence dans ma langue natale et je pouvais dire que cela faisait un putain d'effet. Rien que penser à elle, tenant une arme me faisait limite bander sous l'eau. Je ne savais pas trop pourquoi cela m'excitait autant. Je devais être un mec hyper défaillant mentalement.

Toutefois en y pensant, j'étais surtout une vraie merde avec une arme. Je pouvais le dire sans crainte d'être châtié par ma meuf, je suis une vraie nullité avec un flingue. Je croyais même que si un jour on devait être face à un agresseur, je prendrais plus de temps pour charger mon arme qu'autre chose. Je serais même capable de tirer dans mon propre pied. Sérieusement, je suis une bête en combat main à main mais pour les armes, il y a dix, cent fois mieux que moi. Heureusement, que je savais utiliser mon calibre 24 avec beaucoup plus d'habilité. Celui-là ne loupait jamais sa cible.

J'allai dans ma chambre et enfila un haut au col V avec un jean sombre. Je pris une veste à manches longues aussi bien pour le froid que pour camoufler les dessins écris à l'encre noire sur ma peau. Je savais que dans ce genre de spectacle, les parents regarderaient d'un mauvais œil l'homme aux tatouages qui observait leur môme. Je continuai de me préparer et regarda la montre de mon père à mon poignet. J'avais toujours un pincement au cœur quand je la mettais, mais il fallait avouer que sans elle, je me sentais un peu mal. Il était à présent 9h48. Je grimaçai et je récupérai mes clés à l'entrée ainsi que mon manteau.

I'm too bad for you (H.Styles)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant