PDV Harry
J'étais complètement chamboulé et je ne trouvais presque pas de mot pour décrire ce qui passait dans ma tête. En fait, plus clairement, j'étais absolument paumé. J'avais cru que ce serait une journée comme toutes les autres, tranquilles comme toutes celles de notre putain de semaine mais le sort s'acharnait contre nous. Nous avions passé notre dernière semaine avant les vacances dans un calme trop doux pour être vrai. Je ne m'étais jamais senti aussi malchanceux de toute ma vie, une malchance pourtant si poignante. Beth était revenu en larme des coulisses, serrant dans sa paume un bout de papier blanc et avait directement plongé dans mes bras. Elle avait hoqueté une phrase incompréhensive, le corps tremblant et sa mère avait dû arracher le mot de sa main tant elle le comprimait. Elle avait alors affiché un visage entièrement décomposé et j'avais compris en un éclair qu'il s'agissait de ce bâtard de B. Et une seule question martela mon esprit : Où était Charlie ?
J'avais dû soutenir ma copine détruite par l'absence de la fillette tandis que je devais contrôler mes propres peines et angoisses qui s'écroulèrent sur moi. Où était Charlie ? Où l'avait-il emmené ? Qu'avait-il fait ? Je savais que je devais être mal et détruit à mon tour mais je n'y parvenais pas et un autre sentiment m'envahit. Les membres de sa famille étaient toutes les deux brisées et moi j'étais hors de moi. J'étais entièrement fou de rage. Il s'était attaqué à la plus petite, à la plus faible et à la plus grande faiblesse de Beth : Charlie. Quel monstre pouvait s'en prendre à un enfant qui n'avait rien fait ?
Après avoir cherché dans tous les recoins de cette foutue école, nous avions appelé les deux officiers qui étaient arrivés une bonne dizaine de minutes plus tard. Actuellement, nous étions Beth et moi assis sur un des sièges de la salle de spectacle, elle dans mes bras, soupirant doucement après ses sanglots, le regard vide. Elle ne souriait pas, elle ne parlait plus, elle était telle une statue, inerte dans mes bras. Et cela était une façade d'elle que je n'avais jamais vu. Je la voyais toujours si souriante et pleine de vie et là devant moi se tenait une tout autre personne. Une personne tourmentée par ses démons, passés et présents.
De par son regard, et la connaissant un minimum, je savais ce qui se passait dans sa tête. Je percevais à quel point elle se sentait mal et cela me brisa le cœur. Je savais qu'elle aimait sa sœur plus que de raison et devait se dire que tout cela était de sa faute. Cette responsabilité ne l'avait d'ailleurs jamais vraiment quitté. La disparition de Charlie n'était qu'un acte se rajoutant à la liste des fardeaux de la brune meurtrière. Je passai ma main dans ses cheveux, mon cœur battant à tout rompre dû à sa silencieuse attitude qui me glaçait un peu le sang. Un silence pour laquelle je ne pouvais rien, tellement rien.
J'observais la scène autour de nous, pendant que je passais mes doigts dans les boucles de ma copine. La salle était complètement vide, à l'exception de quelques personnes restant pour faire le ménage et le rangement. Nous étions les seuls encore présents accompagnés de notre clan de policiers. Tous les parents avaient quitté l'établissement et nous étions les seuls sans enfants. Comment pouvait-on être aussi irresponsable pour laisser un enfant disparaître dans un foutu spectacle de fin d'année ? Dans quelle foutue école de merde étions-nous ?
Je regardai deux flics passer devant nous, l'esprit tranquille et je me crispais. Cela me mit dans une rage folle, bordel. Nous n'avions pas besoin de rester dans cette foutue école, il fallait qu'ils se bougent le cul pour retrouver Charlie au plus vite au lieu de rester là, à chercher je ne sais quoi. Je cherchai les deux inspecteurs connus dans cette foule de policiers étrangers. Kane était en train de contrôler les lieux à l'aide de quelques foutus collègues et Rauch discutait avec la prof de musique, Mme Kirk.
VOUS LISEZ
I'm too bad for you (H.Styles)
FanfictionTome 1© Dans toute fiction, on nous présente une rencontre qui va tout bouleverser, chambouler deux vies. Un homme, agressif, incontrôlable et une femme, douce et innocente. Deux personnes totalement opposées. Les contraires s'attirent, nous dit-on...