Inverness

Chapitre 17

CHAPITRE 17

Jude

Nous venions tout juste d'arriver devant le panneau signifiant que nous étions à Inverness. Cette foutue ville. Miley avait un mal fou à marcher. Elle me montra l'état de sa jambe. C'était ignoble. En plus de cela, sa blessure commençait à s'infecter. Du moins, c'est l'impression que cela donnait vu le liquide jaune verdâtre qui coulait de son entaille, en plus du sang. On fit une pause à l'entrée de la ville.

-On a presque réussi, dit Miley, plus que quelques mètres et on est sauves.

Elle recommença à marcher.

-Fais une pause, lui dis-je, t'arrive à peine à marcher.

-Ça m'empêchera pas de me casser de cette ville de fou.

Soudain, une voiture qui venait de la ville se gara devant nous. La pression remonta d'un coup. Mr. Rodan sortit du véhicule. Ce meurtrier. Celui qui avait tout planifié. Celui qui avait tué des êtres chers à mon cœur. C'était lui le fautif dans l'histoire. Tout était de sa faute. Je fus soudainement prise d'une rage extrême.

-Salut salut les filles, dit-il, comme on se retrouve !

Je sortis le pistolet et le pontai vers lui.

-N'avancez pas ou je tire !

Il rigola.

-On sait tous que tu le feras pas, répondit-il.

Miley me prit rapidement l'arme des mains. Elle bidouilla quelque chose sur celle-ci et la pointa vers notre professeur.

-Elle non, dit-elle, mais moi oui.

Il y eut un bruit sourd, suivi d'un autre. Mes oreilles sifflaient. C'est alors que je vis Mr. Rodan sur le sol, deux trous saignant dans le ventre. Il gémissait de douleur. Miley fit quelque chose de nouveau sur l'arme et me la tendit.

-Il reste trois balles. Si tu veux l'achever c'est l'occasion.

-Comment t'as appris tout ça sur les pistolets ?

-En regardant des séries. Tu vois que c'est utile en fait.

Je pouffai. Je pris ensuite l'arme, m'approchai du professeur et lui tirai une dernière balle dans la tête, ce qui l'acheva. Je redonnai finalement l'arme à Miley. On se mit à regarder le cadavre.

-Il le méritait, dis-je.

-Il méritait même pire.

Les larmes me montèrent aux yeux. On avait perdu tellement de personnes. Il nous était arrivé tellement de choses. On était une quinzaine et il ne restait que nous deux. On était les survivantes d'Inverness.

Miley

Alors qu'on venait tout juste de reprendre notre marche loin d'ici, je sentis une main sur mon épaule. Je me tournai et tombai nez à nez avec Cody.

-Mais laisse moi tranquille ! Hurlai-je.

Il rigola.

-Jamais. Tu vas me rejoindre maintenant. Toi aussi tu vas mourir.

Je vis Jude qui me regardait bizarrement. Je me doutais qu'elle avait compris que Cody me hantait encore.

-Je ne vais pas te rejoindre.

-En es-tu sure ? Arriveras-tu à vivre avec la mort de Nate sur la conscience ? Celle de Jay aussi. Puis celle de Scott. Ah et celle de Mr. Rodan.

Il s'approcha un peu plus.

-Et la mienne, murmura-t-il très près de mon oreille.

-Assez ! Criai-je. Je sais que je n'ai plus rien à craindre en dehors de la ville et regarde où je suis. Je suis sauvé.

J'avançai durement de quelques pas et je me trouvai enfin en dehors de cette ville maudite. Cependant, Cody me suivait quand même. Il rigola de nouveau.

-Comment c'est possible ? Je te vois encore...

-Tu peux me voir mais je ne peux plus rien te faire. Mais le seul vrai danger ici, c'est toi. Je ne vais pas te tuer. Tu vas le faire toi-même. Et si tu ne le fais pas, je te hanterai jusqu'à ce que tu le fasses.

Jude me rejoignit lentement en dehors de la ville.

-Miley, tout va bien ? Demanda-t-elle.

Mais je ne l'entendais plus. Des centaines de voix dans ma tête répétaient en boucle les prénoms de mes amis morts.

-Nate... Scott... Jay... Cody... Nate... Scott... Jay... Cody...

J'entendais également le rire de mon copain mort.

-Fais le Miley, dit-il, fais le !

Je sortis alors le pistolet. Je ne voulais plus les entendre. Jude recula d'un pas.

-Miley, qu'est-ce que tu fais !? Demanda-t-elle.

Je portai l'arme à ma tempe droite. Mes mains tremblaient tellement que j'avais du mal à porter le pistolet. Les voix ne cessaient pas.

-Fais le, dit Cody.

-Fais pas ça, criait Jude, me laisse pas toi non plus !

Les voix criaient de plus en plus. Je pris une grande inspiration, fermai les yeux et appuyai sur la détente. Tout fut noir d'un coup.