GayaJe marchais lentement vers le cercueil. Il n'était pas fermé, du moins pas encore. Il était beau apprêté ainsi.
Seule sa peau pâle différenciait celui qu'il avait été et celui qu'il était maintenant, allongé et inerte dans cette vulgaire boîte.
Pourquoi est-ce lui qui est partit ? Pourquoi pas Lothar ? Cette pensée égoïste me répugna, mais c'est pourtant ce que j'aurais souhaité de tout mon cœur en cet instant...
Une main se posant soudainement sur mon épaule me tira de mes pensées sordides.
-Vives les Mariés, me fit doucement une voix féminine. Je détestais cette tradition. Souhaiter bonheur à une veuve ou un veuf pour que sa moitié repose en paix dans l'Outre-Monde ? Stupide.La main demeurait toujours sur mon épaule, je me retournais dans le but de voir qui avait prononcé ces paroles absurdes, mais mes yeux s'écarquillèrent tant ma surprise fut immense.
-Majesté, dis-je en m'agenouillant précipitamment.
-Relevez-vous, je vous en pris, aujourd'hui je ne suis pas votre Majesté, je suis seulement Jennah, citoyenne du Promontoire Divin, dit-elle en m'agrippant le bras.
Le fait qu'elle est réussie à s'extirper de ses fonctions de Reine me réconfortait dans l'idée que mon mari était un Envoûteur de renommer. Bien qu'il le niait, sa notoriété était telle qu'au moins une fois les territoires de Kryte avaient eu vent de ses exploits.
Comme poussé par notre Reine, ces mêmes paroles retentirent dans le cimetière. Je n'en voulais pas à mes amis ni même a personne, c'était la tradition et elle leur tenait sûrement à cœur. Contrairement à moi ce qui me tenait le plus à cœur, c'était cette tradition des pays du Nord qu'une voyageuse Norn m'avait compté, lorsque je n'étais encore qu'une enfant : « Tout être sur cette Terre, le jour de sa mort venue, retournera là d'où il vient. Il se verra alors bénit par les Esprits de la Nature. »
Elle m'avait alors expliqué que leurs défunts étaient enterrés dans les bois afin de communier avec la nature et d'obtenir une réincarnation.
Neven ne se réincarnera pas car ce ne sont pas nos croyances, mais j'aime croire à cette tradition.-Gaya ? M'interrogea-t-on.
Je me retournais, tout le monde était partis, la nuit tombait. Combien de temps étais-je restée ici ?
-Gaya, reprit la voix familière en me serrant dans ses bras.
-Il est parti pour toujours Alva, pleurais-je.
-Chut, chut, tout ira bien, je suis revenue maintenant, ne pleure plus ma petite.J'étais heureuse qu'elle soit de retour, elle avait manqué à son conjoint, mais également à moi, sa sœur. Sa seule famille restante.
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L'an maudit
ParanormalL'an 235. L'an maudit. Les anciens l'avaient prédit. Une année de désolation s'abattra sur toute la Tyrie. N'épargnant aucune race. Aucune vie humaine, animale, végétale. Le néant le plus total. L'avenir de ce monde ne repose que sur le bon vouloir...