XVI

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Gaya

Ponctuelle comme à son habitude, Astraë n'avait pas oublié de venir me chercher aujourd'hui. Autrement dit, deux jours après notre rencontre avec Edith et la magnifique Nyx.
Astraë m'avais dis de la rejoindre devant les portes du Promontoire Divin et fidèle à mes habitudes, j'étais arrivé en retard.
Je l'imaginais déjà en train de râler et cela ne rata pas car lorsque je la vis elle tapait déjà du pied, les bras croisés sur sa poitrine.

-Astraë, articulais je essouflée les mains sur les genoux. Je suis en retard je sais, mais tu ne peux m'en vouloir, partir à l'aube pour une mission que je n'ai pas envie de faire, ça à été assez pour me convaincre de rester au lit plus longtemps.
-Non bien sûr... Ce n'est pas comme si cela faisait une heure que je t'attendais ! Mais par les Six quand vas-tu être un minimum ponctuelle ?! Me gronda-t-elle comme on aurait grondé un enfant.
-C'est bon Astraë je suis là maintenant, arrête de râler.
-Oui tu as raison, répondait-elle en m'empoignant le poignet, dépêchons nous le pilier n'est qu'à quelques minutes.

Je me dégageais fermement de sa poigne.

-Il en est absolument hors de question Astraë. Tu sais par dessus tout que je ne fais pas confiance aux inventions des Asuras.
-Gaya ne fait pas ton enfant, il n'y a jamais eu aucun incident mortel avec ces piliers et puis remercie ces petits Asuras, ils nous évitent des jours de marche.
-La marche ne nous a jamais dérangé jusqu'à ce qu'ils arrivent avec leurs inventions futuristiques.

Les Asuras, des petites créature de moins d'un mètre avec de gros yeux et de grandes oreilles mais également de vrai génies. Ils ont révolutionné le monde avec leurs inventions. Mais ce pilier était celle qui me terrifiait le plus.
Se dressant sous la forme d'un champ de force bleuté vertical, il suffisait de s'insérer dans celui ci et de visualiser le destination finale pour y être téléporter. Plutôt pratique il est vrai, mais où part notre corps ? Dans les méandres de la magie ?
-Oula ça sent mauvais, reprit Astraë. Ton cerveau surchauffe Gaya c'est pas bon, paniqua-t-elle ironiquement. Rentre là dedans, pose pas de question. Reprit-elle guillerette, me poussant dans le pilier.
-Astraë sale g... mais je n'eu pas le temps de terminer je devais vite penser à notre destination. Hinterland Haratis.
A peine quelques secondes plus tard, je me retrouvais comme prévu à notre destination, le souffle coupé et haletante.
-Eh bien tu vois ce n'était pas si pire... Commença Astraë mais je l'empêchais de continuer.
-Je vais te tuer sale peste, criais-je en me jetant sur elle nous projetant au sol. Moi à califourchon sur elle.
-Gaya, Gaya ! Attend ne me tue pas, ne m'en veux pas ! Je m'excuse ! Je suis désolée !
Désserrant ma prise sur ses épaules que je maintenais auparavant ancrées au sol, elle profite de ce moment de faiblesse pour inverser nos positions et se retrouver sur moi, mes poignets maintenus au dessus de ma tête.
-Si je ne t'avais pas poussé dedans, on y serait encore !
Je n'écoutais plus mon amie. Je la contemplais. Sous cet angle, elle ressemblait à un ange. Ses cheveux d'un blanc céleste étaient retenus en une petite queue de cheval lâché, sa frange lui  tombant un petit peu dans les yeux. De petites tâches de rousseur parsemaient son nez et ses joues, lui donnant un petit côté enfantin que j'aimais tant. Astraë était vraiment une belle femme. Ses yeux d'un vert si clair qu'ils frisaient presque le jaune me regardaient avec beaucoup d'incompréhension.
-Que se passe-t-il, tu ne râles plus ?
-Pousse toi de là Astraë on ne va pas passer notre journée allongée dans l'herbe. On était pas venue en mission à la base ? Demandais je en la reversant sur le côté.
-Hé !

J'en profitais pour enlever les brins d'herbes qui s'étaient incrustés dans mes vêtements.

-Bon elle est où ta mission Astraë ?
-Là-bas, dit-elle en pointant une grande femme au loin.
-Ezal la Preste ? Sérieusement ? Astraë tu me saoules ! Tu t'es bien gardé de me dire qu'il fallait se battre ! J'en ai marre de jamais être mise au courant de tes plans désastreux ! Tu ne répond pas ? Forcément tu sais que j'ai raison comme d'habitude... Bon Astraë ! Tu peux faire un effort quand même !

Les poings contre les hanches, je me retournais vers mon amie dans un cri de frayeur m'échappa.
Une dizaine d'homme et femmes s'étaient regroupés derrière Astraë dont un d'eux maintenait fermement les bras de mon amie dans son dos, tandis qu'une dague était pressée contre sa gorge.
-Qui êtes vous ? Que voulez vous ? Demandais-je complètement paniquée, la voix chevrotante.
-Tait toi ! M'ordonna une voix dans mon dos me faisant sursauter.
Je voulu me retourner mais on m'en empêcha comme à la manière dont on empêchait Astraë de bouger.
Un cri plaintif sortie de ma bouche.
-Tait toi je t'ai dis ! Hurla l'homme plus fort.
En face de moi, Astraë pleurait toutes les larmes de son corps. Oh ma Astraë, je suis tellement désolée de t'avoir dis toutes ces méchancetés, peut être qu'on ne se reverra jamais...

L'an mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant