XVII

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Lothar

Cela faisait maintenant plus d'une semaine que je m'étais résigné à vivre ma petite vie tranquille au Promontoire Divin dans ma chaumière, avec ma femme.

-De toute façon, à quoi bon rêver à ce futur ? Me demanda la partie sombre de mon esprit. Ta femme est partie et tu mourras probablement au cours de cette mission suicide. C'est vrai, la Reine devait avoir de meilleurs atouts que toi sous la main pour t'envoyer seul dans ces terres que personnes n'a jamais osé exploré. Pas même les plus grands explorateurs de ce monde.

-Assez ! M'hurlais-je dessus en serrant ma tête de mes deux mains sentant la migraine pointer le bout de son nez.

Nous les Gardiens, avions une très bonne condition physique, rien ne nous épuisait. Pas même des jours et des jours de marches sans pauses. Néanmoins, il n'en était pas pareil de notre condition mentale, il nous suffisait d'une question posée au mauvais moment, d'un doute, pour remettre toute notre existence en cause.

Pas un Gardien n'échappait à cette caractéristique.

Mais je ne me laisserais pas abattre pour si peu. Partout autour de nous des gens se battent pour diverses raisons : pour assurer leur survie, leur sécurité ou bien même parfois par simple envie. Et moi je serais le premier à abandonner devant le déluge que représente ma vie ? Il en est hors de question. Je n'ai pas fais ces jours de marches pour rien.

Je ne vais pas abandonner ma mission pour une voix qui remet tout en question. Oh non je n'abandonnerais pas si rapidement, sois en certain, me dis-je toujours à moi même.

Durant mon monologue, j'avais atteint mon point de non retour. Le point qui changerait ma vie à tout jamais : ce portail me menant vers ces nouvelles contrées.
Ce portail qui me surplombait au vu de sa hauteur était entouré de plantes magnifiques dont je n'en avais jamais vu de semblable en Tyrie. Le violet, le bleu et le rouge pâle frolant le rose se mariaient si bien ensemble sur les feuilles qu'ils semblaient créer le mélange parfait.

Mais brisant presque trop soudainement cet accord harmonieux, de grosses racines menues de piques aussi larges que mes mains sortirent du sol. Aussi vite étaient-elles sorties aussi vite leur couleur verdâtre monotone atténua la magie qui émanait des autres fleurs.

Je compris alors pourquoi personne n'avait franchis ce portail auparavant. Cette scène était on ne peux plus clair à mes yeux : la mort prenait le dessus sur la vie.

Dans un élan de résignation, je franchis le portail en laissant l'envie de partir derrière moi. Ainsi que toutes mes autres envies. Mais en le franchissant j'étais sur d'un fait : dans ce monde aussi dangereux soit-il, je ne laisserais jamais ô grand jamais la mort prendre le dessus sur ma vie.

L'an mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant