Dimanche soir, toujours en novembre, gare de Paris, 20h28.
Mes parents...
La onzième plaie d'Égypte pour tout célibataire complexé par sa condition (ou qui ignorait l'être jusqu'à ce qu'ils le harcèlent pour être grands-parents). Ce qui n'est fort heureusement plus mon cas. J'ai dépassé ce cap depuis au moins soixante-douze heures. Au moins... Mon besoin de confort est réel, certes, pas celui de me conformer à ce que veut la société pour une femme ayant dépassé la vingtaine. Marc a anéanti ce cocon rassurant. Si c'est déprimant d'y penser, je me sens profondément libérée. C'est peut-être pour cela que dans ma tête, ma relation avec lui est révoquée, terminée, game-overée, finie. Oui, j'ai le droit de tourner notre rupture en dérision. Ça m'empêche de chialer sur la perte de mes repères. Dire qu'avant lui, j'étais une célibattante totalement assumée ! Sa trahison m'a fragilisée. Et comme dans la famille, si on marche en solo, c'est qu'on a un problème avec l'amour (ou plutôt qu'on est le problème), je suis obligée de me boucher les oreilles en chantant lalala jusqu'à ce ma mère se lasse de mettre son nez dans mes affaires.Bizarrement, j'ai aussi pensé au caporal-chef Laregue, ce week-end. Ok, ok, j'ai légèrement tourné notre rencontre en boucle. Cet homme m'a beaucoup plus touchée que je ne le pensais. Tout est aimable, chez lui. Au-delà du physique spectaculaire, sa simplicité et cette espèce de douceur qui émane de lui m'ont marquée. Ça m'a rappelé pourquoi j'avais tant apprécié nos tours de ronde. Oui, bon, ses tatouages et son sourire ont aussi eu une incidence sur mon rythme cardiaque. Mais je me suis surtout sentie mal à l'aise d'avoir si vite tiré un trait sur Marc. C'est pourtant une réalité ; l'avenir m'est apparu moins sombre grâce au souvenir du maître-chien. C'est un souvenir que j'ai envie de chérir et d'utiliser pour les jours de déprime.
Dommage qu'il ne m'ait pas accompagnée (comme si l'option avait été disponible, idiote !). Ça en aurait jeté, tous ces muscles tatoués en pleine réunion de famille bien tradi ! Et ça aurait dévié leur attention de ma petite personne...En bref, ce week-end a eu un goût d'épreuve olympique, avec une famille tellement inquiète du devenir sentimental de leur cadette, qu'elle l'a harcelée de conseils matrimoniaux. Avant de renoncer en allant brûler un cierge en guise d'offrande au saint patron des causes perdues. Il faut reconnaître que j'ai un don pour la force d'inertie et l'art de filtrer les recommandations.
Rien qu'à l'idée du dîner de samedi soir, j'en ai encore des aigreurs d'estomac. Pour l'occasion, toute la famille était réunie, ma rupture ayant fait le tour de Toulouse en dix minutes. Ma sœur a même débarqué avec toute sa smala. Et moi, j'ai eu droit à l'inquisition avant de recevoir les derniers sacrements.— C'est de ta faute, aussi ! Je vois bien que tu le nourrissais mal, ce pauvre garçon. Tu es toute fluette toi aussi. Reprends donc un peu de ce délicieux soufflet au fromage. Il est en plein effondrement.
Toute l'histoire de ma vie amoureuse résumée en un coup de cuillère. Merci, m'man.
— C'est lui qui cuisinait. Et je mangeais. Et je ne rentre plus dans mon jean préféré depuis un an. Même si je veux bien un peu de rab.
— Et si tu voyais un conseiller ? Tu sais, aujourd'hui, le coaching, c'est ultra tendance, et si ça m'aide à devenir grand-mère avant ma mort...
— M'man !J'adore ma mère, mais me rappeler ma date limite de consommation ne m'a jamais motivée pour rechercher un donneur de sperme... et accessoirement, un mari.
J'ai eu beau bramer, défendre ma liberté, ma carrière, mon amour-propre, rien n'y a fait. Une fois lancée, on ne l'arrête plus et ce repas me l'a encore prouvé (si c'était encore nécessaire). J'ai bien tenté de me crever un œil avec ma fourchette pour détourner l'attention, mais mon adorable traitresse de sœur m'en a empêchée en me rappelant combien ça risquait de planter ma carrière. Si on ne peut même plus rigoler durant les repas de famille !
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Coeur d'homme, âme de soldat 1 : Apprivoise-moi
RomanceLorsque Amélia découvre l'infidélité de son fiancé, la fuite semble être la solution à tous ses problèmes. Car au-delà de l'humiliation, cette mésaventure lui ouvre les yeux. Leur histoire allait droit dans le mur ! La rupture était donc inévitable...