C.L.A.R.K.E
— 1,2,3,4,5 [...] 29,30.
Je pince le nez de Charlotte, approche mes lèvres des siennes et souffle. Une fois, deux fois. Puis recommence.
— 1,2,3,4,5 [...] 29,30.
Deux insufflations. Je recommence mon massage. Du coin de l'œil, je distingue à peine la silhouette du Prince d'Azgeda tandis qu'il se relève, trébuche légèrement, sûrement blessé, pour venir se placer de l'autre côté du corps inerte de la jeune fille. Je sens son regard sur moi. Son intense curiosité perce ma carapace et brûle ma peau.
Je ne sais pas combien de temps je passe à faire les gestes appris par ma mère il y a si longtemps. Je sais juste que ce temps m'est compté, qu'il est compté pour Charlotte. Je ne perds pas espoir et je suis soulagée de voir que mon compagnon non plus, qu'il ne fait rien pour m'arrêter, pour m'empêcher de lui sauver la vie.
Soudain, la jeune fille tousse et je la roule sur le côté pour qu'elle expulse les torrents d'eau qu'elle a avalé et qui obstruaient ses poumons. J'entends le jeune homme relâcher sa respiration en face de moi, comme s'il avait retenu son souffle jusqu'ici. Je frotte le dos de Charlotte pour l'aider et la réconforter, puis la prends dans mes bras. Elle tremble, de peur, de froid, de désespoir. Elle a failli mourir dans cette rivière... Par tous les Dieux, j'ai cru mourir dans cette rivière aussi.
— Tu trembles.
La voix est grave, profonde et chaude. Je relève la tête et peut lire dans ses prunelles sombres toute l'inquiétude qui transpire de son timbre. Rapidement, il détache son regard du mien et fouille les alentours. Je l'imite et m'aperçois que nous nous trouvons dans une petite clairière. La forêt nous entoure, aucune route ni chemin n'est visible à travers les arbres et l'obscurité qui tombe doucement sur nous.
— Je vais faire du feu.
Il tente de se lever et grogne de douleur en utilisant la jambe qui le fait souffrir. Il tente de se stabiliser, mais chute lamentablement. Je l'arrête immédiatement quand j'aperçois le bout de bois qui dépasse de sa cuisse, fiché dans sa chair à travers son pantalon. Il s'immobilise au son de ma voix et baisse les yeux sur sa blessure. Aucune expression ne traverse ses traits lorsqu'il empoigne la petite branche et l'extrait en un geste. Il ne gémit pas, ne cligne pas des yeux, ne fronce pas les sourcils, c'est comme s'il ne sentait pas la douleur. Moi, en revanche, je ressens la colère qui m'envahit devant ce geste irréfléchi. Je ne peux m'empêcher de lui lancer :
— Tu n'aurais pas dû faire ça.
Dans mes bras, Charlotte s'est endormie, épuisée. Je la dépose doucement par terre, en veillant à ce qu'elle soit le plus confortable possible, et m'approche de lui. Je lui fait allonger sa jambe et il obéit sans broncher. Son visage est fermé et sérieux tandis que je pose mes mains sur sa cuisse, empoigne le tissu de son vêtement et tire dessus pour le déchirer et me laisser libre accès à la lésion. Mes doigts effleurent sa peau et il tressaute sous mon contact. Je manipule le muscle et soupire :
— La branche aurait pu toucher ton artère fémorale. Est-ce que tu veux mourir d'hémorragie ?
— Et est-ce que tu veux mourir d'hypothermie ? me rétorque-t-il. Parce c'est ce qui va arriver si on n'allume pas un feu maintenant.
Il se lève et je le laisse faire cette fois. Il tangue un peu et je tressaillis quand je vois sa plaie commencer à saigner.
— Il faut bander cette blessure.
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L'amour est une faiblesse
Fanfiction*EN HIATUS A DUREE INDETERMINEE* **Cette fiction n'est pas terminée, lisez à vos risques et périls** ***oui, je la terminerai un jour*** Le cœur de Clarke est brisé. Tout ceux qui l'ont un jour aimée l'ont abandonnée. Alors, elle se fait une promess...