Chapitre 6 - Attraction

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Cela faisait dix minutes que je fixais l'écran de mon smartphone. Mon cœur battait la chamade, frappant jusque dans mes tympans.

- « Courage, Marinette. », chuchotais-je, pour moi-même. Tikki, posée sur mon épaule, me gratifiait de temps à autre d'une pression de la main ou d'un regard encourageant. 

La petite coccinelle évitait cependant toutes paroles, comme si elle craignait que le moindre son brise mon élan. Certes, cela m'avait déjà pris la nuit à force d'effacer et de réécrire mon texte sur l'application sms de mon portable. J'avais fini par opter pour un texte court et efficace. Je voulais des explications claires de la part du mannequin. Il était absolument hors de question de réitérer les erreurs commises par le passé. Je me relisais une dernière fois.... 

- « Tu crois que ça ira Tikki ? C'est tellement direct, et si je l'effrayais ? Et s'il m'ignorait ? Et si...», je fus interrompus par les deux minuscules mains de ma kwami sur mes lèvres. 

- « Tu t'en fais trop Marinette. Adrien est un garçon sensible et soucieux d'autrui, il ne t'abandonnera pas pour si peu, j'en suis certaine. », mon amie me sourit affectueusement. 

Elle avait raison, Adrien était quelqu'un de bien, et il était grand temps que je sache ce qu'il pensait de moi.

J'avais attendu une semaine dans un silence radio complet...

Je fermais craintivement un œil dans une grimace crispée tandis que j'appuyais sur envoyer...

Non, effacer. 

- « Non, Tikki ! Je ne peux pas ! Ce n'est pas que je n'y parviens pas... je crois qu'Alya à raison. ..», je ne me sentais pas désespérée, plutôt soulagée de ne pas l'avoir transmis...  Je m'étais lassée de courir après des chimères...

- « Je suis désolée , Marinette ...» compatit la coccinelle. 

Je me sentais plus légère , bien qu'un peu fébrile. Il était grand temps d'aller déjeuner.

Ce soir, Chat noir passerait pour une «leçon spéciale, tenue de rigueur" avait-il spécifié. Je me demandais bien ce que ça cachait.... Cependant, j'étais certaine qu'après ce rendez-vous, tout s'arrangerait.



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Tout était prêt, y compris moi. Ma transformation effectuée, je bondissais tel un joyeux luron de bâtiments en bâtiments. Je décidais de m'appliquer à bien faire tel un gentleman, j'atterris donc devant l'immeuble de ma princesse. Sous le porche, je consultais la liste des noms face à moi, j'appuyais en face du bouton indiqué « Dupain-Cheng", un bip retentit. 

- « Oui ? » questionna la voix surprise de Marinette à travers l'interphone. 

- « Votre chevalier servant est arrivé, Princesse. » fanfaronnais-je. 

- « Chat ?!... Mais !... Ok, je t'ouvre . », répondit-elle à la fois surprise et amusée.

J'entrais dans l'immeuble, je montais à l'étage de l'appartement de ma belle.

Arrivé sur le perron, je vis la porte déjà entrebâillée. Je frappais par politesse car il était évident que j'étais attendu. La voix de Marinette me parvint du fond de l'appartement.

- « Entre Chat, fais comme chez toi ! Je suis à toi dans deux petites minutes. », m'assura-t-elle. 

J'entrais à pas de velours et m'installais sagement sur le canapé quand je la vis sortir de sa salle de bain.

Étais-ce une apparition ? Une illusion divine ? J'étais ébloui...

Marinette portait des escarpins rouges, allongeant sa silhouette, sublimant parfaitement ses belles jambes. En suivant le dessin de ses courbes, je fus subjugué par sa merveilleuse robe de soirée rouge. Ornée de motifs floraux noirs, elle me rappela le souvenir de ses habits de lycéenne. Je suivais les motifs qui amenèrent mon regard sur son décolleté légèrement bordé de dentelle noire.

Un frisson de désir me parcourut l'échine, une sensation viscérale, qui me hurlait que cet être était parfait pour moi. Ses épaules légèrement dénudées grâce au col bateau appelaient aux baisers. Quelques mèches de cheveux retombaient négligemment au creux de son cou, ceux-ci attachés en un chignon chic, lui donnait à la fois l'air sophistiqué et légèrement bohème. Son maquillage sobre restait naturel à l'exception de son rouge à lèvre parfaitement accordé au rouge de sa robe.

Je déglutis difficilement.

Complimente-la, espèce d'imbécile !

C'est alors que je me rendis compte à quel point je devais paraître bête. J'avais certainement la bouche ouverte depuis tous le temps de ma contemplation car je dus la refermer avant de prendre la parole.

- « Princesse, tu es...splendide... merveilleuse... charmante... magnifique... parfaite... Miraculeuse ? », fut tout ce que ma bouche enchaîna sans retenue. 

- « Tu n'en fais pas un peu trop, chaton ?", me souffla la jeune femme rougissante. 

- « Je ne pense pas qu'il soit possible d'en faire trop devant une femme si éblouissante que toi. », soufflais-je en détournant les yeux. 

Je sentais le regard curieux de Marinette me jauger. Je n'osais pas croiser son regard. J'étais terrifié à l'idée que, comme ma Lady, mes compliments ne soient pas pris au sérieux. J'avais tout à fait conscience que mon masque s'effritait...

Le Chat noir d'habitude si sûr de lui, si joueur et fanfaronnant s'effaçait en laissant la place à Adrien. Cependant, il fallait que je me reprenne, Marinette attendait beaucoup de moi. Je me devais de lui montrer l'exemple...

De surcroît, il était hors de question que je laisse ma véritable identité prendre le pas sur mon alter-ego. Il était évident que si je perdais mon assurance en me mettant à bafouiller bêtement, la situation deviendrait relativement compliquée...

Je m'éclaircis la gorge afin de reprendre de l'aplomb. 

Je me levais du sofa, j'attrapais la douce main de Marinette afin de l'attirer à ma suite sur le balcon. 

- « Prête pour ta surprise, ma Princesse ? » 

La jeune femme me dévisagea l'espace d'un instant et finit par acquiescer.

- « Je peux ? », demandais-je en lui signifiant d'un geste la permission de la porter dans mes bras.

 - « Bien sur, j'ai confiance en toi, Chat. », m'avoua-t-elle les yeux brillants. 

Je la saisis, par la taille d'une main, par dessous ses jambes de l'autre en la serrant légèrement contre moi. J'eus un mal fou à détacher mon regard du sien afin de me concentrer sur mon objectif. 

Lorsque les fins doigts de Marinette se glissèrent sur ma nuque, une douce chaleur m'envahit. Je resserrais mon emprise sur ma princesse avant de sauter par-dessus la rambarde à l'aide de mon bâton. J'avais l'espoir que la fraîcheur de la nuit calmerai mes ardeurs...

Séduire en trois leçons - Fanfiction  Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant