I.Chapitre 2 : Réalité observée

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Une semaine que Nas et moi nous dialoguons. Parce que oui, je connais son prénom maintenant. Il s'appelle Nassim, il a 20 ans trois quarts, Capricorne puisqu'il est de janvier et il est en L1 de droit. Puis, il est kabyle pas blanc, il revendique fièrement ses origines puisqu'il porte une chaîne avec le pendentif de la lettre Z en tifinagh. Il a arrêté le football à la suite d'une blessure et bien que ce fût difficile à croire, Internet m'a prouvé que c'était vrai. Il était destiné à un brillant avenir, jouait dans l'Equipe de France U19 jusqu'à qu'une blessure vienne tout gâcher. Il a mis du temps à s'en remettre et finalement, le bac S en poche, il a décidé de commencer des études juridiques.

Tout cela, j'ai eu le temps de l'apprendre pendant lorsqu'on échangeait toute cette semaine et hier, j'ai réentendu sa voix. Il a une putain de voix. Notre relation pourrait être idyllique mais il y a un truc qui cloche. On s'est toujours pas vu et ça me stresse.

Je sais que je suis matrixée par les télé-réalités où ils se mettent en couple en une journée de tournage mais je le trouve lent. Je sais pas, je sens pas qu'il me désire vraiment. Il aime bien discuter avec moi mais après, mes potes aussi. Etant donné que je suis quelqu'un de sociable, il m'arrive souvent de finir dans la friendzone et j'ai peur que ce soit le cas avec celui-ci. Pourtant, je lui envoie des messages clairs, net, précis. La dernière fois, je lui ai demandé son avis sur quelle couleur que je devais choisir afin de vernir mes ongles pourtant ça ne l'a pas empêché de s'endormir au tel la nuit dernière.

J'avoue je suis inexpérimentée en amour, j'ai eu qu'une relation amoureuse dans ma vie et encore, si on peut appeler ça comme ça. Donc peut-être que ça se déroule normalement et que je suis parano mais le temps passe et je ne reçois aucune invitation de la part du grand brun, j'imagine qu'en fin de compte, je lui plais pas tant que ça.

- J'y crois pas. Tout ça c'est à toi, mon bébé ! Je sautillai en embrassant Aiden.

- Et mercé beau-papa.

- Avec ça, t'as intérêt de l'épouser la petite Daphné, mit en garde Yasmina.

- Quand j'aurais percé ouais.

Après le baccalauréat, mon meilleur ami avait décidé d'arrêter les études afin de se consacrer à son rêve de toujours : la mode. Il avait toujours eu l'ambition de créer sa propre marque et très rapidement, il a décidé de vivre son rêve. Deux ans après, AidenMarques.com était bien en place. C'était une marque de streetwear unisexe et originale, elle cartonnait plutôt pas mal. Beaucoup d'influenceurs lui faisaient de la pub et ça lui permettait d'avoir un certain revenu qu'il investissait même si en même temps il travaillait en tant que livreur de pizza.

Victime de son succès, il lui fallait un local pour pouvoir stocker ses produits avant de les envoyer et c'est là que le père de Daphné entre en place. Voyant son « gendre » galérer à trouver quelque chose, il lui a proposé de l'aider et lui a financé un bureau à Levallois-Perret. L'endroit est petit mais spacieux, le beau-père n'a pas lésiné pour le coup et il s'occupe de tout même s'il a placé Aiden comme propriétaire. Maintenant, il faudra que le gars cartonne pour payer ses impôts.

Les parents de Daphné sont riches mais genre vraiment. Son père est un grand agent immobilier afro-américain et sa mère est avocate. Sa vie, elle ressemble au Cosby Show. Pourtant, leur fille unique est loin d'être « boujee », c'est le genre de meuf à toujours s'attirer des problèmes, une mauvaise fréquentation. Elle a multiplié les gardes à vue, il fut un temps et elle fume, boit comme un trou. Quand on l'a rencontré, elle nous a tous mis dans la sauce mais qu'est-ce qu'on l'aime. On s'amuse toujours avec cette meuf, plus petite que nous d'un an, c'est notre « bébé ».

Les crushs d'EstrellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant