II.Chapitre 2 : Urgence familiale

168 17 0
                                    

- Tu te fous de ma gueule toi en fait ?!

Quand je l'ai vu à table avec une autre meuf, j'ai d'abord buggé. Puis j'étais blasée en vrai. Le culot de ce mec me dépassera toujours et je me sentais idiote comme un clown. Je faisais clairement partie du FC Clown et je portais même le brassard de capitaine. Les deux folles qui m'accompagnaient m'ont bien évidemment poussé à faire un scandale. Mon but était de surjouer ma réaction, faire ma drama queen quoi.

- Après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est comme ça que tu me remercies ?! Je comprends enfin ! Il y a sentiments ... senti-ment ... les sentiments te mentent. T'es sérieuse Kenny ?! Tu me fais ça à moi ! Comment tu peux me faire ça Kenny ?! Comment ? Je lâchais la main sur le cœur, le regard meurtri.

J'étais clairement dans de l'acting. J'étais grave too much parce que de le voir avec une autre meuf alors qu'on devait se voir, je m'y attendais. Depuis que je lui reparlais, je ne redoutais pas le jour où il me trahirait une seconde fois, je le savais. Pas besoin de patienter, le pot aux roses avait été découvert plus tôt que prévu. Je voyais la chose venir, elle était grosse comme une maison.

La go qui lui tenait compagnie était plutôt bien faite de sa personne. C'était une asiatique, avec un tie and dye blond et deux grosses nattes collés. La pauvre, elle devait rien comprendre à ce qui lui arrivait vu sa tête. Par contre, Kenny, il était serein. Ce mec est vraiment insolent.

Donc, je faisais tout mon cinéma en lâchant des « tu m'as menti », « Infidèle » pendant que les deux zigotos se contenaient de rire derrière mon dos et devant les yeux médusés des personnes dans le restaurant de malbouffe. Puis un moment, il me coupa dans le plus grand des calmes.

- T'as fini ?

Quelle audace !

- Non j'ai pas fini ! Je savais que j'aurais jamais dû te refaire confiance. Tu peux me dire qui c'est ?!

- C'est ma pote, déclara une voix féminine derrière moi.

Je me retournais et je me retrouvai face à Inès, la petite sœur de Kenny et sa copie conforme soit dit en passant, plateau en main et accompagnée d'une autre de ses copines visiblement.  Je comprenais plus rien.

- Tu vas bien Estrella ? Elle me demanda me faisant la bise.

J'étais grave perdue. J'avais du mal à saisir que lorsqu'elle me salua, je ne lui répondis qu'à moitié. Et c'est là que Monsieur Diaby se décida de mettre fin à cette scène ridicule en m'expliquant le pourquoi du comment.

- L'urgence familiale c'est pour elle. Je t'ai pas menti ou quoique ce soit. Demain elle passe son concours Science Po et elle a fait une sorte de crise de panique tout à l'heure. Du coup, en grand frère exemplaire, je lui ai proposé de se changer les idées avec ses copines. On était au cinéma et là, on mange un bout. Je t'ai pas menti Estrella.

Je me sentais clairement ridicule mais je gardais la face. Oh mon Dieu comment c'était grave gênant. Je restais plantée là, le regardant avec un air méfiant. Je m'étais donc emportée (faussement) pour rien. Cette scène  que je venais de lui faire m'avait donc plus affichée que lui. Terrible comme situation. Je me sens grave zoba pour le coup, zoba na classe comme dirait la mère d'Hannah. Vraiment l'idiote du village.

Pour détendre cette atmosphère malaisante, Inès demanda de mes nouvelles et nous proposa de se poser avec eux. En effet, elle et moi nous nous connaissions. On avait eu l'occasion de sympathiser lorsque je sortais avec son frère. Elle est vraiment cool et on s'entend super bien. D'ailleurs, quand il m'a largué, elle a continué à me parler sans pour autant dénigrer son frère ou se mêler de notre histoire. Cette petite c'est vraiment un cœur.

Les crushs d'EstrellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant