Chapitre 10: Un pas en avant.

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Je n'avais pas du tout porté attention pendant mon cours. Il m'était difficile de me concentrer; face à ce qui c'était produit dans les derniers jours avec Nao. Elle était de plus en plus repliée sur elle-même, elle dormait et elle mangeait peu. Chacune des fois que je m'étais rendue dans sa chambre dans les derniers jours; elle était assise sur sa chaise de bureau devant la fenêtre. Les yeux rivés sur ce qui se passait à l'extérieur. Elle me répondait avec des hochements de tête. Elle avait constamment des migraines et elle refusait de consulter un médecin. Il lui était arrivé quelques fois de changer de couleurs sans réellement avoir de raison apparente et son teint naturel avait perdu son éclat et son regard semblait de plus en plus vide. Elle était épuisée et elle n'arrivait pas à dormir. Chacune des nuits était accompagnée de cauchemars qui la faisaient crier à s'en époumoner. Elle refusait, presque chaque fois, de m'en parler. Je commençais également à être à bout de souffle, ses cauchemars me réveillaient également, et l'inquiétude me rongeait de l'intérieur. J'étais submergé par tout ceci. 

Les élèves commençaient à ranger leurs effets dans leurs sacs, je ne m'étais pas aperçue que l'enseignant avait terminé. Je tapais sur l'épaule de Julian. « Hey, est-ce que je peux voir tes dernières pages de notes avant que tu les ranges? » Il soulevait un sourcil et un sourire se dessinait sur ses lèvres.

« Vincent Loisel qui n'écoute pas pendant un cours? Qu'est-ce qui se passe avec toi? Est-ce que je dois en parler à Lorane? » Il riait et il me donnait une tape dans le dos avant de me remettre son cahier. J'attrapais mon crayon pour compléter mes notes. 

« Lorane? De quoi parles-tu? » J'avais les yeux rivés sur mon cahier, j'écrivais le plus rapidement possible pour ne pas retenir Julian trop longtemps. 

« Tu ne vois vraiment rien. Oublie ça. » Je relevais les yeux pour lui jeter un regard interrogateur. « Mais sans farce, qu'est-ce qui se passe avec toi? 

« Je ne dors pas beaucoup depuis quelque temps... » Je retournais à ma transcription. 

« C'est Nao; c'est ça? » Je retournais mon regard sur lui, il arborait un sourire niais. 

« Ce n'est vraiment pas ce que tu penses. Elle a un peu de mémoire qui lui est revenu et depuis ce temps elle fait de gros cauchemars. » Il hochait de la tête, toujours en riant. 

« Si tu le dis, dépêche-toi, je travaille dans vingt-cinq minutes. » Il tapotait sur le bureau

« J'ai fini, tiens. » Je lui redonnais son cahier qu'il rangeait rapidement dans son sac avant de me saluer et de quitter la pièce. 

Je le regardais sortir du local, pendant que j'étais encore installé à mon bureau et ma journée à l'université était terminée, mais je n'avais pas envie de rentrer à la maison, j'avais besoin de prendre de l'air frais et de me changer les idées. Je me relevais en soupirant. Je glissais mes livres dans mon sac avant d'enfiler mon manteau et mon foulard. Je me traînais les pieds jusqu'à la sortie qui donnait sur un petit parc. Je m'arrêtais près de la porte pour ajuster les bretelles de mon sac avant de le remettre sur mon dos. J'allais reprendre la marche lorsque j'aperçus une personne assise en indien sur un banc de parc. Elle portait des jeans bleu foncé, des bottes en cuir, et un manteau noir avec le capuchon qui camouflait son visage. Ses mains étaient cachées dans les manches du manteau. Mais ce qui attirait le plus mon attention était les longs cheveux blancs qui ressortaient de chaque côté du manteau et qui descendaient presque jusqu'à la taille. La différence entre les deux teintes était si frappante que ça faisait presque mal aux yeux. Nao. Je soupirais, je n'avais pas envie de tout cela en ce moment, j'avais besoin de temps seul. 

Je m'approchais rapidement et elle relevait la tête au son de mes pas. Le dessous de ses yeux était si cerné et ses joues si creuses que je me demandais comment elle avait fait pour se rendre jusqu'ici. « Qu'est-ce que tu fais là; Zinnaora? » Elle haussait les épaules. Je passais la main sur mon visage, essayant de camoufler mon désarroi. « Pourquoi es-tu venue jusqu'ici? » 

ZinnaoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant