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FLASHBACK

1981

Le jour du départ de Matteo, fut le plus douloureux. Après avoir passé tout cet été avec lui, ne plus pouvoir le revoir pendant un certain temps m'attristait beaucoup. J'étais en pleure, comme une madeleine pendant qu'il essayait de me rassurer et consoler. Il me fit promettre de me donner à fond cette année en cours pour que l'on puisse se retrouver mon diplôme acquis; de ne jamais plus patiner seule, car selon lui j'étais un danger public (pourtant je ne vois pas du tout de quoi il veut parler... XD). On se serra longuement dans les bras l'un contre l'autre, avant que l'interphone de l'aéroport annonce le départ pour l'enregistrement. Il me baisa sur le front, pour ensuite rejoindre toute sa bande argentine de l'autre coté. En s'éloignant ses deux billes marrons restèrent plongé dans les miennes, une dernière fois avant qu'il disparaisse dans la foule.

Deux semaines plus tard à peine remise du vide que son absence me procurais, je devais affronter ce jour redouter par toute personne normalement constituée: la rentrée. Les même tête laissés il y'a quelque mois, ces personnes dont tu n'avais plus eu de nouvelles pendant toute les vacances, la même pimbêche qui devait toujours nous snober en nous racontant son "séjour de rêve aux USA", les profs qui vous foutaient déjà la pression par rapport au bac, celle de nos parents à la maison, ces toilettes infectes, et sans oublier la cuisine gastronomique que nous offrait notre cantine cinq étoiles! Bref, c'était de la merde. Heureusement, dans tout ce fouillis je pouvais compter sur Matteo. Nous nous appelions autant de fois que nous le pouvions. Ses horaires ne correspondant pas aux miennes il était parfois difficile de s'avoir certains jours. Au début , cela me faisais bizarre d'entendre sa voix, sans pour autant pouvoir le toucher et l'embrasser mais je m'y habitua vite et passa outre ce petit détail. On pouvait passer de longues heures à discuter de tout et de rien, de nos journées, à quel point nous nous manquions et aimions, malheureusement parfois sous le regard réprobateur de mon père. Il faisait mine de lire son journal derrière moi, mais bon... 

Un vent de magie soufflait au sein de Mexico; la ville était décorée de toute sorte de guirlandes scintillantes et d'animations. En effet noël était présent. Pourtant j'étais loin de ressentir cette magie. De base j'étais la plus heureuse du monde me disant que je pourrais enfin le retrouver et qu'on fêterait notre premier noël et la nouvelle année ensemble pour la première fois; mais je redescendu vite de mon petit nuage, quand Matteo m'annonça qu'il ne pourrait être présent pour je ne savais plus quelle raison. Il était aussi peiné que moi,et me jura que se n'étais que partie remise. Résultat: je tirais une tête d'enterrement. En ce jour qui n'était que partage et amour j'étais plutôt en mode déprime et désespérance. Je m'étais tellement accroché à ces retrouvaille, que la désillusion me faisait très mal. De la fenêtre de ma chambre, je regardais mes petits cousins en bas jouer dans le jardin. Les voir, eux, si heureux me fit sourire. Toute ma famille c'était réuni, comme le voulait notre tradition. Chaque années nous fêtions le réveillon ensemble dans l'une des maisons de chacun tour à tour. Cette année c'était tombée sur mes parents. Je fut sortie de ma rêverie par ma mère me signalant que les apéritifs allaient être servis. Pour éviter les questions indiscrètes et/ou gênantes par rapport à mon humeur morose, j'avais prétexté avoir mes "ragnagna". Soudain la sonnerie retenti et je me porta directement garante pour aller ouvrir. J'aurais tout donner pour quitter cette conversation de mon oncle Alexandro qui parlait du jour où il avait du manger sa merde pour gagner un pari. Voilà, voilà... J'ouvris donc la porte et tomba net sur un énorme carton recouvert de papier cadeau. Celui-ci étant tellement grand que la personne derrière qui l'attrapait était cacher.

-" Un colis pour mademoiselle Valente." me dit la personne d'une voix grave. Hein?! Pourtant je n'avais rien commander... Je me savais tête en l'air, mais pas à ce point.

L'histoire de mon premier amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant