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-Deux semaines! Deux semaines de vacances Nora ! Ce connard de Darius a enfin acceptés de nous laisser souffler. Il avait bien intérêt sinon je lui aurais envoyé mon poing dans la gueule.

-Darius dois bien faire une tête de plus que toi Bianca, il t'aurai écrasé comme un insecte, pouffais-je.

-A ton avis pourquoi je sors avec le mec le plus dangereux de cette ville ?

-Heureusement que je suis là j'ai évité la catastrophe, alors, en plus tu ne sort pas avec ce mec, tu couche juste avec.

- Oh mais oui, j'ai bien vue ton petit jeu, bouche en cœur, battement de cils, la totale. « Darius, hum tu vois avec Bianca on aimerait bien faire une petite pose, alors genre deux semaines de vacances sa nous ferais du bien tu vois ? », Bianca m'imite lors de notre entretient avec notre patron, on avait préparé tout un discours pour avoir ces vacances.

-Arrête tes bêtises, je lui ai juste demandé plus poliment que toi, rétorquais-je

Affalé sur notre canapé miteux j'écoute ma meilleure amie grogner, celle-ci est persuadé que notre patron Darius en pince pour moi. Dans notre petite cuisine je prépare le repas de ce soir, spaghettis bolognaise. Ce n'est pas un repas digne d'un restaurant cinq étoiles, mais même à deux nos salaires de barman dans le club de ce cher Darius n'est pas suffisant. Habiter la capitale de France n'est pas facile pour deux étrangères. Arrivé d'Italie il y a quatre ans Bianca et moi avons fuis la crise. « Fuir le paradis pour rejoindre l'enfer », comme dirais Bianca, elle a eu beaucoup de mal a quitter son pays, il faut dire que nous étions pauvre, mais le plus dure a été de quitter nos amis, notre culture, l'ambiance, la chaleur. Paris n'est pas l'endroit le plus ensoleillé que je connaisse. Ici, et bien on s'en sort comme on peut, la vie est plus facile mais vivre dans un appartement à peine assez grand pour deux personnes, et un loyer bien trop élevé pour cette... cette... boite de conserve dans laquelle on dort, reste compliqué pour nous.

-J'ai une super idée ! Me dit Bianca en se levant pour me rejoindre dans la cuisine, et si on rentrait en Italie, bras ouvert, sourire aux lèvres, ma meilleure amie semble avoir la meilleure idée du monde.

Je soupir, triste de voir à quel point l'Italie lui manque, je me tourne vers elle l'air grave.

-Bianca, je souffle, on... on ne peut pas, tu sais bien, c'est...

- Non je ne sais pas, non. On n'est pas heureuse toi et moi arrête de te voiler la face. Regarde nous tu compte servir dans ce bar toute ta vie ? Tu ne veux pas pouvoir créer ta propre famille ? Son expression a changée elle ne rigole plus, elle me regarde triste et avec cette air de pitié qui me révulse.

- Tu n'es pas heureuse ? Je lui demande dans un murmure, répond moi tu n'es pas heureuse ?

-Nos amis me manque Nora, la chaleur me manque, les fêtes me manque, l'Italie me manque, ma... ma famille me manque Nora, susurre Bianca comme si elle ne voulait pas que ses mots m'atteignent, me fassent mal, me poignardent. Mais ils me mitraillent, me percutent de plein fouet. Comme une balle sortie du canon de son pistolet qui vient se loger doucement et douloureusement dans mon cœur et laisse un trou béant dans ma poitrine qui peine a cicatriser depuis quelque années. Je ne l'entends plus, mes yeux sont voilés par la tristesse.

Sa famille, bien sur qu'elle est triste, quand j'y repense elle était fauchée mais elle avait tout, des amis, une famille, elle ne savait pas comment elle allait finir le mois mais elle s'en foutait elle était heureuse. Moi je n'avais pas tout ça, je n'avais qu'elle, c'est elle ma seule amie, ma seule famille, mes parents sont morts. J'avais 17 ans, après ça j'ai vécu chez Bianca, mais ses parents ne m'ont jamais vraiment acceptée. Surement parce qu'avant leurs disparitions nos deux familles étaient bien différentes, nous étions une famille heureuse et aisé, Bianca a toujours vécu dans la pauvreté, mais cela ne nous a pas empêché d'être comme des sœurs. Mais aujourd'hui je me rends compte que toutes ces années n'étaient peut-être qu'une illusion.

-Nora ? Chérie, je ne peux plus, je n'en peux plus. Je doit partir, continu-t-elle dans un murmure à peine audible.

Je tremble de tout mon corps, j'ai mal, elle ne peut pas partir et me laisser, seule.

-Bianca...je...non je t'en supplie, reste...tu ne..., secoué par des sanglots je ne peux finir ma phrase mais Bianca me comprend et me sert dans ses bras, assise toute les deux sur le canapé elle caresse mes cheveux et effectue des mouvements de balanciers.

-Va tutto bene, va tutto bene, sono qui...Nora

***

Je me suis endormis, au réveille j'étais recouverte de ma couette et allongé dans le canapé, j'ai paniqué lorsque je ne l'ai pas vue mais ensuite l'odeur du café provenant de la cuisine m'a apaisé. Je me suis donc levé et me suis laissé porter par cette senteur si familière. Bianca était là, le regard lointain une tasse fumante à la main. Comment je ferais sans elle ? Comment peut-on être si dépendante d'une personne ?

-Tu as bien dormi ? Bianca est bien là, une seconde tasse dans les mains quelle me tend.

-Oui merci, je... tu sais... continuais-je

-Ecoute Nora, je ne vais pas partir, pas maintenant, j'attendrais, elle ne pose à aucun moment le regard sur moi,
j'attendrais que tu sois prête, mais un jour je devrais partir, et se jour la ne veux pas dire que je t'abandonne.

Bien sur que si tu va m'abandonner.

-On a besoin de notre espace, de notre chez soit, de notre intimité, tu comprends ? me demande-t-elle.

Est-ce que je comprends ? Non, bien sur que non, mais elle n'est pas heureuse et je ne suis pas assez égoïste pour la priver du peut de bonheur auquel elle a droit. Aussi infime soit-il je me dois de lui accorder ce bonheur, parce que je l'aime.

-Oui Bianca, je te comprends, j'ai les larmes aux yeux, il faut vraiment que j'arrête de pleurer tout le temps, mais tu va me manquer.

-Je viendrais aussi souvent que je peux, je ne te laisserais pas tomber, me souffle-t-elle en me prenant dans ses bras.

Moi non plus je ne t'oublierais pas

                                                                                     ***

Première histoire pour moi, je vais essayer de poster toutes les semaine, commenté, partagé et voté ;)

Trois mots, sept lettresWhere stories live. Discover now