Chapitre 1

440 24 15
                                    




Inutile, je me sens inutile. La plupart des gens aident leur pays à prospérer, mais pas moi! Moi je sers à rien.

Je marche d'un pas traînant, observant les fleurs de cerisiers bordant l'allée. C'est vrai quoi, c'est injuste je devrai vivre plus longtemps ! Arrivée devant la porte je remarque qu'elle est déjà ouverte. Je rentre et jette mon sac à travers le salon, m'affalant ensuite sur un des fauteuils.

-Y'a quelqu'un?! hurlais-je

-Kat ferme là et viens m'aider! répond mon frère à l'étage, hurlant lui aussi

Je me lève, surprise et me dirige vers le long couloir blanc menant aux escaliers, ramassant mon sac au passage. J'ouvre la première porte de l'étage et m'appuie dans l'embrasure.

-Pourquoi t'es toujours là? demandais-je en levant un sourcil

-Bonjour, ça va très bien merci de demander et toi comment tu vas? Surement mal puisque je suis là nan? répond mon frère avec sarcasme, sa spécialité

-Et donc?

-Ils ont déplacé mon jour de départ à demain après-midi. Tu m'auras encore sur le dos une journée! s'exclame t-il.

Je lève les yeux au ciel en rigolant. Il est assis sur sa valise, essayant de la fermer et attend que je l'aide. Après qu'on eut réussi à la fermer je m'étale sur son lit, soufflant bruyamment.

-Ils t'ont pas prise? demanda t-il en s'asseyant sur sa chaise de bureau, la tête appuyait sur les genoux. Ses yeux chocolat me fixant avec une lueur de tristesse.

Je fis non de la tête, dépitée.

-Mais je passe mon BAC, histoire d'accomplir quelque chose... Quand est-ce que tu reviens?

-Très honnêtement, je sais pas. Ces études sont  spéciales  je ne sais pas si j'aurai des vacances. Mais j'aurai peut-être quelques semaines pour proche en échéance. Pour revenir avant, avant... il s'arrêta, ne pouvant dire la suite.

-Avant mon anniversaire? Tu sais on est en septembre il te reste huit mois! dis-je, essayant de détendre l'atmosphère. Et puis je vais mourir vers mes dix huit ans... Donc ça peut être après mon anniversaire!

Mais je vis qu'il avait les larmes aux yeux. Ca se comprend, je meurs bientôt alors que lui, il lui reste une soixantaine d'années à vivre mais il n'aura plus de sœur. Et je ne le reverrai peut-être plus d'ici là.

-Je peux pas te laisser Kat. Tu sais même pas faire tes lacets!

-Tu dois y aller, c'est ton rêve depuis toujours! Tu vas devenir soldat, peut-être même chef d'unité et un jour tu protégeras peut-être le gouverneur! Tu te rends compte? Toutes les personnes qui aimeraient être à ta place? Tu vas vivre jusqu'à au moins quatre-vingt ans Peter. C'est énorme pour notre génération. m'exclamais-je heureuse pour lui. Et puis d'abord je sais très bien faire mes lacets! lui reprochais-je en souriant.

Je le regarde, attendant qu'il réagisse mais il reste prostré sur sa chaise. Je décide alors d'aller dans ma chambre, le laissant seul pour réfléchir. Il n'a que quinze ans mais doit partir étudier loin, laisser sa famille. Moi au moins dès que je serai majeur, je mourrai. C'est radical. Pas d'études à payer, pas d'appart, pas de copain, pas de mariage, pas d'enfants. Aucune dépenses, aucun bonheur, aucune vie!

C'est comme tout le charabia que j'ai raconté à mon frère sur l'honneur de servir le gouverneur. Parce que concrètement, ce système c'est son grand père qui l'a crée... Lui il a juste hérité du poste, de l'argent et des avantages. D'ailleurs il doit avoir un buffet à volonté souvent vu sa corpulence... Mais bon.

Etalée sur mon lit, réfléchissant à ma dernière année j'entendis ma mère rentrer. Je descendis rapidement, l'aidant à décharger les courses. Elle m'interrogea du regard, surement pour savoir si j'avais été accepté pour des études supérieur mais je fis comme si je n'avais pas compris, rangeant les boites de conserves dans un placard.

Mon père arriva et l'on mangea tranquillement, mes parents posaient des questions à Peter, me laissant ainsi tranquille. Jusqu'à ce que mon père me demande si j'étais acceptée. Surprise qu'on me pose une telle question j'en lâchais ma fourchette.

-A ton avis papa? Je serai jamais accepté! La loi stipule très clairement que j'ai pas le droit. Et comme vous dîtes si bien "Les lois sont les lois". J'atteindrai jamais l'âge de dix neuf ans. Et puisque personne ici ose le dire, je vais le faire. Je vais mourir... Et pas à soixante ans ou quatre vingt ans comme vous. Il me reste huit mois avant mes dix huit ans, huit mois avant que ma vie ne soit qu'un compte à rebours. Il faut que vous l'acceptiez, même si c'est dure de savoir que votre fille va mourir. Alors s'il vous plait faites comme si vous ne saviez pas... Pour les huit prochains mois. dis-je blasé.

Ils n'eurent aucune réaction, mis à part les yeux triste et l'arrêt de leur fourchette. Comme j'avais fini de manger et que l'ambiance à table était proche du suicide je me lève, débarrasse mon assiette et pars tranquillement.

Je traverse le couloir immaculé et, arrivée devant les escaliers je tourne à gauche. J'ouvre la grande porte en chêne, entrant dans la salle de sport où trainent encore quelques mannequins d'entrainement. Mon père à toujours tenu à ce que nous pratiquions un sport, mon frère et moi. Nous avions donc une salle de sport dans la maison, avantage d'avoir des parents plutôt bien payés. Mon frère avait choisi l'escrime, comme moi. Ma mère faisait du yoga de temps en temps (bien que je ne considère pas ça comme un sport) et mon père nous entrainait. J'avais donc découvert l'escrime à mes quatre ans, m'entrainant trois fois par semaine depuis.

Je commençai donc à m'échauffer, puis pris un sabre et m'entrainais avec les mannequins, travaillant ma puissance et ma vitesse. Au bout de deux heures et demi d'entrainement je me décidai à aller prendre une douche. Ma douche finit, je me décidais à me coucher.

Ce fut une nuit emplit de cauchemars où mon frère partait sans que je ne le revois.

Je me lève rapidement et descend dans la cuisine.
———————————————
Coucou! Comme promis voici le premier chapitre!
Tout les chapitres feront minimum 1000 mots et maximum 1800 mots parce que sinon c'est trop de travail.
J'espère que vous aimez bien malgré l'absence total d'action mdr!

XO XO les loulous

Les Rescapés [EN REECRITURE-PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant