Il y avait là-haut les étoiles du ciel puis celles encastrées dans le sol. Elles scintillaient tout autant. Une guirlande d'auras blancs glissant dans les recoins de la nuit pourpre. Masse mobile, lumières qui flambent, tremblantes. Une pâte noire et grise ; le halo des réverbères célestes de la ville.
Paris. Lumière.
Amour.
Je t'avais juré que j'irais à Paris avec toi. Toujours j'ai tenu mes promesses. Toujours.
Du haut de la butte de Montmartre on voyait la ville violette, ses immeubles de pierre et sa douce mélodie. Elle me susurrait à l'oreille pour me draguer. Entre les rires de mes amis, une bière à la main, une clope dans l'autre.
T'étais pas là. C'était mon petit nouveau monde, je m'y sentais comme chez moi. Dans cette ville qui tant offrait à ma liberté. Tous les recoins de cette cathédrale gothique et du squelette de fer semblaient me susurrer à l'oreille "reste".
Reste et ne revient jamais.
Reste ici, ton âme en a besoin.
"Allô ?
Oui c'est moi. Tu vas bien ?
Je suis à Paris avec mes amies.
Oui, c'est magnifique, tu sais. J'adore la ville. C'est peut être que j'en ai besoin", de cette grandeur, liberté d'agir, pensées diffuses. J'ai juste souri.
"J'aimerais y être avec toi", c'est la réponse que t'as donné.
Paris. Elle m'a séduite. Années folles, les miennes. Jeunesse qui débute, c'était cette cigarette que j'avais entre les doigts. Quand la fumée elle se volait entre mes lèvres jusqu'au ciel, depuis le balcon de cet appartement à Montparnasse, t'étais si loin. Loin de moi, et j'avais pas peur.
J'me croyais si puissante, cloîtré dans cette prison d'illusions, parce que je souriais et je croyais ne pas avoir besoin de toi.
Putain, j'étais si faible et je l'ai toujours été. Fuyant la vérité, évitant la bataille finale et sanglante.
Peur. La peur me paralysait. Mais j'étais en ville, et Paris me rassurait. J'avais un rencart avec elle, face à moi elle m'a offert un bon verre de vin, l'ivresse d'une soudaine liberté dans ce liquide poisseux et rouge.
"Allô ?
Oui, c'est moi.
Je vais bien. Et toi ?".
Je voulais juste te rassurer. Te dire que j'étais pas encore disparue même si tu t'en doutais.
On était si cons, toi et moi. Cette peur, elle s'est foutue entre nous deux. Je l'aurais tuée violemment si j'avais été vaillante.
VOUS LISEZ
Le meurtre de Dionysos
Poetry" Je le fais pour toi " . Mais ça, il ne le comprend pas. L'ivresse l'a tué. Le meurtre de Dionysos est barbare et sanguinaire.