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C'est la joie qui nous a tués.








L'ivresse absolue. Celle qui nous fait oublier jusqu'au lendemain ce que nous sommes. 

Tu connais bien ce sentiment, tu m'en parlais comme d'une victoire. "Perdition soudaine, extase de l'esprit. Incontrôlable, tu crois voler parce que t'as plus honte, t'as plus peur. 

Juste une douce envie de vivre qui se consume doucement, entre deux gouttes d'alcool qui flambent avec la langue du feu dangereux des Dieux". 




J'ai eu peur, lorsque je me suis regardée dans le miroir. Après tout, j'm'étais dit que si tu me détestais tellement c'était pour une raison. Je me haïssais, j'avais besoin de me voir autrement. 

Et dans ce miroir je me suis vue. Tremblante et floue. Un halo qui entourait ma silhouette. 

Je m'étais dit à quel point ce serait parfait. Si toute ma vie, cette sensation d'ivresse et de perdition m'envahissait. 




J'y pensais plus. Le lendemain, mal de tête et bouche pâteuse. On dirait que j'ai bouffé le verre de la bouteille. Effrayée, je te vois, spectre disparu. Je pleure. 






C'est l'alcool qui nous a tués. J'avais peur de te voir comme ça, je comprenais pas comment tu pouvais être heureux. J'avais peur de l'oubli, de l'excès. De ce whisky poisseux qui te rendait titubant. Le souvenir douloureux de mon suçon sur ton cou, oublié entre deux halètements à l'haleine chaude et visqueuse. 



Qu'est-ce que tu cherchais à me prouver, à me dire? Avec tous ces verres bus ; au début je pouvais en rire, et c'est devenu ma raison de douter. 




J'aurais du t'écouter. T'avais besoin de moi et j'étais pas là. 







Je t'ai dit adieu avec ce brutal souvenir d'ébriété. Ce démon d'ivresse qui t'avait violé.










J'ai eu peur. Dionysos m'effrayait. 


Tu m'en veux encore? 


Le meurtre de DionysosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant