Violence Conjugale

53 6 7
                                    

J'ai rencontré un garçon. Il s'appelait Alec. Il était... très gentil, mes parents l'adoraient. Avec lui tout était si simple, on aimait les mêmes choses.
Un soir il est venu me chercher, nous avons fait l'amour. C'était ma première fois. Il a été très doux.
Puis nous avons continué de se voir. On s'aimait. Des fois... on partait un week-end sur un coup de tête, à Venise ou à Deauville, tant que l'on était ensemble ça nous allait. On était jeune et fougueux. Vivre d'amour et d'eau fraîche était le plus important pour nous.
Un jour nous avons décider de se marier. Quand il a fait sa demande c'était le plus beau jour de ma vie, un sentiment que je n'avais jamais ressenti m'ai apparu.
C'est après ça qu'il a commencé à... à être violent. J'me disais que c'était seulement une passade. Que c'était le stress du mariage. Parfois il m'attrapait par les cheveux et me donnait des coups de genoux dans la tête. Je me suis persuadé que je le méritait.
Seulement... ça a continué après le mariage.
J'inventais des bobards à mes parents. Je leur disais que j'étais tombée dans la douche ou dans l'escalier. Le plus important était qu'ils me croient.
J'ai fini par couper les ponts avec eux, pour les protéger et me protéger.
Quelques années plus tard nous avons eu des enfants. Romain et Lisa.
Il ne les a jamais touché et je me suis promis que si il leur faisait du mal un jour je partirai.
J'y ai pensé plusieurs... partir... mais il m'aurait retrouvé et tué.
Parfois il me forcait à faire l'amour, pour moi ce n'était pas un viol, j'étais sa femme.
Le pire c'était quand ses amis venaient à la maison, il m'enfermait dans la chambre. Un soir j'ai voulu descendre... il m'a brisé le poignet. Si je criais, il continuait.
Je n'allais jamais à l'hôpital ou chez le médecin, ils m'auraient posé trop de questions.
Aujourd'hui il y est allé un peu fort. Après avoir bu une énième bières, il a voulu continuer de boire. Sauf que... j'avais oublié d'en racheter. Il m'a giflé avec le dos de sa main. Sa chevalière m'a éraflé la joue. Il s'est alors mis à taper ma tête contre le sol. Après qu'il fini j'ai réussi à me relever en me tenant à la commode. C'est la qu'il m'a poussé. J'ai été déséquilibré avec mes blessures. Ma tête a heurté la marche de l'escalier.
Et maintenant j'ai ce drap blanc qui recouvre mon corps éteint. J'ai peur de ce qui m'attends. Je laisse mes petits loups seuls et sans maman.

TémoignagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant