Une femme bouleversante

Le premier cours

Il est neuf heures moins le quart, mon réveil me tire des bras de Morphée.
Tout de suite j'ai le sourire aux lèvres en me disant que dans à peine une heure je serais en cours de Droit du travail. C'est la première fois que je vais en cours en étant aussi contente.

Je me lève, direction la cuisine où je déjeune en vitesse. Je décide de prendre une douche assez fraîche histoire de me réveiller car j'ai dormi à peine trois heures.
J'enfile un jean taille haute troué de couleur noir et un t-shirt blanc neutre puis des baskets blanches. Vivre dans le sud a ses avantages donc au mois de Septembre il fait encore chaud.
J'attrape mon sac je vérifie qu'il y ai bien un bloc de feuilles et un stylo. Je prends par la suite une veste en jean et mes clés et enfin me voilà en route pour la fac.

J'arrive devant l'amphi à neuf heures vingt soit dix minutes en avance, un véritable exploit pour moi qui arrive toujours tout juste ou en retard.
Cette avance me vaut des plaisanteries de la part de mes amis comme : "T'es tombée du lit aujourd'hui?" ou "Non, on a dû la pousser du lit."

Plaisanteries auxquelles je réponds :

"Ahah très marrant,ça peut arriver d'être en avance se n'est pas la première fois que ça m'arrive!"

Valentin me regarde avec un air perplexe, d'un air de se dire : «Mais bien sur ça ne t'arrive jamais.»

"- Bon on rentre s'installer où on reste figés là? dis-je.
- Ouais on y va." me répond Lucie une amie.

Tout le monde se dirige vers le fond de l'amphi comme d'habitude, mais moi j'ai envie de m'installer dans les premiers rangs pour une fois car cela me permettra de mieux observer la prof.

Je m'arrête au troisième rang.
Andrew me demande pourquoi je m'arrête et je lui réponds que je préfère me mettre devant aujourd'hui car j'ai oublié mes lunettes, bien évidemment je ne porte pas de lunettes.
Mais en bon ami il ne dit rien et part s'installer au fond et on se donne rendez-vous à la pause.

Je m'installe, sors mon bloc et mon stylo puis j'attends. J'observe les gens qui rentrent dans l'amphi en espérant que la prochaine personne sera Mlle.J.
Je suis tellement impatiente de la revoir alors que cela ne fait que deux jours que je ne l'ai pas vue.
Si on veut, car la dernière fois était le lundi soir.
Je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la première fois que j'ai tellement envie de revoir quelqu'un. Je suis dans mes pensées, fixant la porte, quand soudain elle est là, devant moi.

Je la vois sourire aux étudiants, puis je l'observe monter les marches qui mènent à l'estrade.
Elle porte une jupe noire aujourd'hui.
Les battements de mon cœur s'accélèrent pendant que mon regard glisse vers ses jambes qui m'ont l'air parfaite. Des images de ses jambes entremêlées aux miennes me viennent à l'esprit..
Lara arrête se n'est ni le lieu ni le moment d'avoir de telles pensées.

Je reporte mon attention sur l'estrade et je la vois vérifier que le micro fonctionne puis comme c'est le cas elle pose le micro sur son pied. Elle s'assoit et prend une inspiration très discrète.
Tandis que je ne cesse de la fixer je le remarque et alors je me dis qu'elle doit probablement être un peu stressé.
C'est vrai après tout, prendre la parole devant 300 personnes ne doit pas être si évident.
Malgré ça, elle se lance et se présente.

«Bonjour à tous, je suis Mlle Perkins, votre professeur de Droit du travail pour toute l'année. Je prépare actuellement une thèse en droit du travail sur le rôle des syndicats dans la législation. Je dois normalement la présenter dans quelques temps.»

Je lis dans ses yeux une lueur d'angoisse et de stresse qui est tout à fait compréhensible.

Elle poursuit :

«C'est la troisième année que j'enseigne à des étudiants donc j'ai déjà une petite expérience et pas la peine d'essayer de profiter de cette jeune expérience.»

Elle lance ceci avec un sourire suivi d'un clin d'œil qui me fait fondre.

Elle finit :

«N'hésitez pas à venir me poser des questions soit aux pauses soit à la fin des cours.»

Elle laisse paraître un cours silence et reprend :

«A propos de pauses, vu que nous avons trois heures, je ne ferais pas trois heures de suite. Vous ne tiendrez pas et moi non plus donc il y aura une pause de quinze minutes au bout de une heure et demi. Voilà vous êtes prévenus donc ne réclamez pas une pause dans une heure. Je tiens à vous prévenir que je suis assez accessible, j'ai été étudiante avant vous donc je sais que l'on peut se poser pas mal de questions donc n'hésitez pas à venir me trouver parce qu'il ne faut pas laisser des questions sans réponses.
Je vais d'ailleurs vous donner mon adresse mail, je sais que c'est plus simple pour certaines personnes un peu timides.»

Elle se lève puis se dirige vers le tableau où elle écrit son adresse mail.
Je remarque avoir une très belle vu sur ses fesses. Je commence à avoir chaud il faut que je me calme au plus vite, je dois penser à autre chose. Elle regagne son bureau et continue de parler.

«Voilà et encore une fois n'hésitez pas à l'utiliser. Bon nous allons tout de suite rentrer dans le vif du sujet et démarrer l'introduction.»

A partir de là, j'avoue que je ne suis plus trop le cours, par contre chose que je suis toujours : la prof. J'observe ses moindres mouvements. Je vois bien que le sujet la passionne, elle a dans ses yeux un lueur qui montre le plaisir qu'elle prend à transmettre son savoir, cette lueur se répercute sur son visage et je sens qu'elle aime ce qu'elle fait, qu'elle est bien devant 300 étudiants, à sa place. De temps en temps, j'ai l'impression d'apercevoir un voile de tristesse dans son regard en me demandant ce qui pourrait la provoquer.

Quelque fois, son regard qui balaie l'amphi se pose sur moi. Nos regards se croisent, j'y lis un étonnement.
En effet elle ne doit pas avoir l'habitude que quelqu'un la fixe pendant les cours. Le plus souvent c'est moi qui détourne le regard en faisant mine d'écrire quelque chose. La première partie du cours passe très vite.
Il faut absolument que j'aille lui parler à la pause et que je trouve une question à lui poser.