Le distributeur

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"- Vous ne prenez rien?"

Je me retourne pour voir qui me parle. C'est Mlle.J, elle a un grand sourire.

"- Malheureusement non, j'ai oublié mon portefeuille dans l'amphi. répondis-je tout en fouillant mes poches.
-C'est malin. dit-elle en riant.
Aller je vous le paie..."

Je la coupe et lui dit :

"- Non, ce n'est pas la peine, je vais m'en passer.

Puis elle me répond :

"- Mais cela me fait plaisir et ne me dérange pas. De plus, dîtes vous que je ne vais pas vraiment le payer car en tant que prof on a le droit à un certain nombre de café gratuit par jour."

Je le sais déjà, vu qu'il m'arrive d'en prendre un avec la secrétaire de la fac.

"- Non ça va aller, je vous assure que je peux m'en passer.
- J'insiste et puis je pense que vous en avez besoin, vous semblez être sur le point de vous endormir."

Ainsi, elle l'a remarqué, cela me fait très plaisir.

"- Si vous insistez.. je n'ai pas envie de vous contrarier dès le début de l'année."

Elle rigole, insère sa clé dans le distributeur et me demande de choisir ce que je veux. Je m'en approche puis je sens son regard sur moi.
J'appuie sur le bouton du cappuccino.

"- Vous ne prenez pas de café?
- Non, j'ai horreur du café."

Je récupère ma boisson puis m'écarte pour la laisser passer.
Nos coudes se frôlent.
Je sens comme un frisson parcourir mon corps..

"- Merci. lui dis-je en la regardant droit dans les yeux.
-De rien." répond-t-elle en récupérant son cappuccino.

J'ai remarqué qu'elle a prit un cappuccino c'est bon à savoir.

"- Aller, retournons en cours. dit-elle en souriant.
-Vaut mieux, sinon on risque de se faire remarquer si on arrive en retard." dis-je sur un ton très ironique.

Je ponctue cette phrase avec un petit rire parce que c'est elle qui décide quand on reprend donc on ne peut pas être en retard.

"- Oui c'est exact mais je connais assez bien le professeur donc je pense que ça devrait aller.

On rigole toutes les deux en se dirigeant vers l'amphi.

Autant dire que déjà pendant la première partie du cours je n'étais pas concentrée, mais la deuxième partie est encore pire.
Je revis notre conversation en boucle, j'essaie d'analyser ses paroles. Je me demande si elle est comme ça avec tous ses étudiants.
J'ai dû avoir l'air bête quand même à ne pas savoir parler.
Je me pose vingt milles questions auxquelles je n'ai aucune réponse. Je continue de l'observer tout en réfléchissant.

De temps en temps, nos regards se croisent et je pense lire dans ses yeux de l'interrogation.
À midi et demi quand vient la fin du cours, la prof nous remercie d'y avoir assisté et nous donne rendez-vous la semaine prochaine.
Je range mes affaires et notamment mon bloc qui est toujours aussi rempli. Il va falloir que j'essaie de récupérer les cours de quelqu'un. Je regarde, tout en rangeant mes affaires, Mlle.J ranger les siennes puis sortir de la salle, elle semble assez pressée..

Je rejoins mes amis et demande à Andrew s'il ne peut pas m'envoyer le cours car j'ai quelques blancs dans ma prise de note et je voudrais les compléter.
Et comme lui prend ses cours sur ordinateur c'est plus simple. Il accepte et me demande si je viens manger avec eux.
Invitation que je refuse très poliment car je veux rentrer me reposer.
Sur ce, nous nous disons à demain. Je rentre donc chez moi, mange et file dormir pour récupérer un peu avant d'aller travailler.
J'ai du mal à m'endormir, je revis encore notre conversation devant ce distributeur et je me dis que j'aurai plutôt du faire ça ou ça, dire ça ou ça.

Une femme bouleversante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant