Erika

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Le lendemain matin je me réveille.
Il me faut quelques secondes pour réaliser où je suis. Puis la soirée me revient à l'esprit et notamment notre baiser... Alors c'est vrai nous nous sommes vraiment embrassées, je n'ai pas rêvé.

Je suis là à moitié réveillée et j'entends du bruit dans la cuisine. Je repousse ma couverture. Tiens je ne me rappelle plus avoir eu une couverture en m'endormant.
Jane a dû la mettre sur moi, je trouve ce geste très touchant, ainsi elle se soucie de moi.
Je me lève et je l'aperçois dans la cuisine en peignoir. Et bien ma journée commence bien.
Je reste figée la regardant.
J'observe ses courbes, son corps, ses jambes, elle est vraiment magnifique. Je donnerais tout pour pouvoir l'enlacer, la serrer contre moi. Elle se retourne et m'aperçoit. Son visage s'éclaire puis elle m'adresse un magnifique sourire.

"- Bonjour. Bien dormi?
- Bonjour. Oui très bien. Désolée de m'être endormie.
- Ne t'inquiètes pas, ça ne me dérange pas.
- Tu aurais dû me réveiller, je serais rentrée chez moi.
- Tu avais l'air de bien dormir et je n'ai pas eu le cœur à te réveiller. Et puis je t'assure que ça ne me dérange pas. Tu veux quoi pour ton petit déjeuner?
- Rien merci, je vais rentrer déjeuner chez moi,je ne veux pas m'imposer.
- Cesses de dire ça! Il est hors de questions que je te laisse partir le ventre vide. Alors assieds toi et dis moi ce que tu veux manger."

Et bien je ne la savais pas aussi persuasive! Ne voulant pas l'énerver je m'assois. Mais bon pour être tout à fait honnête,je n'ai pas vraiment envie de partir...

"- Et bien, je ne te savais pas aussi décidée. dis-je.
- Si tu savais... Rien ne me résiste..."

Elle rit, je me joins à elle.

"- Bon alors que veux tu? Un cappuccino?
- Oui, se sera parfait."

Elle me sert puis s'assoit en face de moi. Nous nous regardons, nous ne parlons pas. Nous buvons en silence tout en se regardant. J'aime le silence le matin. D'habitude je n'aime pas partager ce moment de la journée, j'aime me retrouver au calme pour méditer sur la journée à venir. Mais aujourd'hui c'est différent je suis vraiment bien, à l'aise avec elle comme si que c'était normal de prendre le petit déjeuner avec elle. Ce moment très plaisant est interrompu par la sonnerie de mon téléphone.
Ah la technologie! Ça peut être énervant des fois! Je récupère mon portable, qui est dans ma poche et regarde qui s'est.

"- Je suis désolée il faut que je réponde.
- Aucun soucis,vas-y!"

« Allô? »
« Lara c'est Erika. »
« Erika! Comment va l'australienne? »
« Bof. »
« Que se passe-t-il ma belle? »

Je vois Jane hausser les sourcils quand je prononce la fin de ma phrase.
Quand Erika se met à pleurer.

« Ne pleure pas, tu sais que je n'aime pas ça. Aller dis moi ce qu'il se passe. »

Elle ne répond pas et continue de pleurer.

« Calmes toi ma belle. Sèches moi ces larmes et expliques moi ce qui ne va pas. Tu sais que je ne peux rien faire si tu ne m'expliques pas. »
« Je n'y arrive pas.. »
« Mais si aller. Respires un grand coup! Penses à quelque chose de gai et sèches moi ces larmes. Dis tout à ta petite Chiche. »

L'emploi de mon surnom la fait rire et ses pleures se calment. Je vois les lèvres de Jane s'étirer.
Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour ses amis.

« Je suis désolée.. Je n'y arrive pas. »
« Qu'est ce que tu n'arrives pas? »
« Tout. Je ne pensais pas que ça serait aussi dur. J'adore mon stage, se n'est pas ça. Mais j'ai du mal à m'habituer à l'ambiance de l'Australie. Ce n'est pas du tout pareil qu'en France, de plus je ne connais personne. Au travail ça va mais quand je rentre je suis seule. En plus avec mes colloc se n'est pas vraiment ça, on a rien en commun, elles sont trop gamines pour moi. Et Laure me manque beaucoup, je ne pensais pas que ça serait à ce point. En plus,j'ai l'impression qu'elle ça va. »
« Ah bon? Qu'est ce qui te fais penser ça? »
« Quand je l'ai au téléphone, elle me disait que tout allait bien. Que je lui manquait mais que ça allait. Et si elle avait rencontré quelqu'un? »

Je pense à Samedi et à l'état dans lequel j'ai trouvé Laure. Je ne peux pas dire que tout va bien pour elle.

« Écoutes, elle n'a personne d'autre que toi, c'est toi qu'elle aime, tu le sais bien. Et puis, tu la connais, elle ne veut pas t'inquiéter, elle veut que tu penses que ça va pour elle afin que tu puisses te concentrer sur ton stage. D'ailleurs, elle m'a dit la même chose sur toi. Elle pense que tout va bien pour toi et que tu t'en fous un peu d'être loin d'elle. »
« C'est vrai? »
« Oui c'est vrai. Ne t'en fais pas je peux t'assurer que tu lui manques beaucoup. Elle t'aime, n'en doutes pas. »
« Oui je sais mais c'est dur. »
« Je sais mais il le faut. »
« Et si je plaquais tout pour rentrer? »
« Non tu ne peux pas faire ça! Ce stage tu en rêves depuis longtemps. C'est une occasion en or pour toi. »
« Je sais mais j'ai envie de rentrer. »
« J'ai une idée! T'as le droit à des congés non? »
« Bien sûr. »
« Pourquoi tu ne les cumules pas pour rentrer à Noël et au Nouvel an? »
« J'aimerais beaucoup mais je ne peux pas niveau finance. »
« Et bien je te le paie moi ce voyage! »
« Non, hors de question! C'est beaucoup trop. »
« Mais non ce n'est pas trop, c'est mon cadeau de Noël. »
« Non, je ne peux pas accepter et c'est trop pour un cadeau de Noël. »
« Mais si acceptes, dis toi que c'est mon cadeau de Noël pour Laure et toi mais aussi mon cadeau d'anniversaire si tu veux! »
« Non, je ne peux pas. »
« Aller! Ça me fait plaisir et puis penses à moi, tu sais que je galère toujours pour trouver des cadeaux et là j'en ai deux d'un coup! De plus, je peux demander à Viktorya de s'y mettre avec moi. Aller acceptes! »
« Comment je pourrais refuser! Tu sais que j'en ai très envie. »   
« Yes!! »
« Je n'ai pas dit oui! »
« C'est vrai mais t'as dis que tu ne pouvais pas refuser donc c'est pareil. Tu t'occupes de tout? »
« T'es impossible, tu sais? C'est beaucoup trop comme cadeau. »
« Tu vas arrêter un peu de discuter. Tu as accepté, c'est clos. »
« Tu es vraiment une personne extraordinaire. »
« Je sais,je sais.»
« Non mais je ne rigole pas. Ce que tu fais pour moi maintenant est vraiment extra. Tu mériterais tellement d'être heureuse et de trouver la femme de ta vie. Je suis persuadée que cette personne sera très heureuse avec toi. »

Je suis gênée parce qu'avec le volume à fond de mon téléphone,je suis sûre que Jane a entendu. D'ailleurs elle sourit.

« Bon t'arrêtes de dire des bêtises. Tu t'occupes de réserver les billets et de poser tes congés? »
« Oui, je m'en occupe,vje te tiens au courant. Merci mille fois. »
« De rien. Je suis là au besoin. »
« Je sais. Merci »
« Je te laisse et ne t'en fais pas Laure t'aime. »
« Je sais. Merci encore. »
« De rien. Je t'embrasse »
« Moi aussi. »

Je raccroche et je regarde Jane. Elle semble admirative.

"- Et bien, tu es une super amie dit donc.
- Erika est ma meilleure amie, elle est avec Laure ma patronne et amie. Elles ont tellement fait pour moi que je leur dois bien ça.
- C'est tout à ton honneur.
- Le seul problème c'est que ce Noël va me coûter cher car j'ai déjà acheté le cadeau de Laure.
- Si c'est le cas, pourquoi tu as dis à Erika que c'était aussi le cadeau de Laure?
- Elle n'aurait pas accepté surtout en sachant ce que s'est.
- Et qu'est-il sans indiscrétion?
- Des billets d'avion pour aller en Australie voir Erika début Mars.
- Et bien tu vas te ruiner.
- Mais non... Et puis ça vaut le coup de le faire pour elles."

Elle semble pensive je lui demande à quoi elle pense. Elle rougit avant de me répondre.

"- Je me dis que si tu es capable de faire ça pour tes amies, que serais tu capable de faire pour la personne que tu aimes?
- Beaucoup trop.."

Elle rit et moi aussi. Nous continuons de parler un peu puis je regarde l'heure : dix heures.

- Je suis désolée mais je dois y aller, j'ai TD à onze heures et il faut que je passe chez moi avant.
- Aucun soucis, files!
- Merci pour cette bonne soirée et encore désolée de m'être endormie hier.
- De rien, j'ai également passé une très bonne soirée. Et t'en fais pas je ne peux pas t'en vouloir, tu ne l'as pas fait exprès et tu ne m'as pas dérangée."

Je récupère ma veste et mon casque. Je lui fais la bise la regarde, elle soutient mon regard quelques instants. A chaque fois, c'est pareil, je me plonge dans son regard et je me sens bien, apaisée, heureuse. Je détache mon regard et je sors. Je monte sur ma moto. Elle me regarde. Je pars en lui faisant un signe de la main.

Une femme bouleversante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant