Pendant tout le trajet entre le restaurant et la maison, je me suis répété ce que Louis m'a dit dans la rue. Les filles lui parlent de moi. Elles tiennent donc forcément à moi. Il fallait que je m'accroche à ça parce que dans la réalité, j'avais un peu de mal à me dire que c'était l'amour fou entre elles et moi puisqu'elles avaient toutes sauté dans la bagnole de Louis pendant que je me retrouvais comme un crétin sur la banquette arrière de ma mère et Mark.Maintenant que je remonte l'allée dans laquelle ma mère s'est garée, les mains dans les poches, je regarde les enfants de Mark s'agglutiner devant la porte d'entrée. Les jumelles se chamaillent encore une fois pour savoir laquelle des deux aura le droit de prendre le plaid du canapé. Je souris et quand j'arrive à leur hauteur, j'embrasse le crâne de Daisy avant de lui souffler :
— On partagera le mien.
Elle pousse un petit cri de joie et me serre contre elle tandis que Phoebe râle. J'attrape sa couette et la lui tire doucement pour qu'elle arrête en lui rappelant :
— Je t'ai fait cette magnifique coiffure, Pheobe, et la dernière fois, c'est toi qui as eu mon plaid.
Elle marmonne encore un peu mais n'ajoute rien. Elle se contente de me prendre la main.
— Vous êtes passés par où pour arriver avant nous ? demande Mark à Louis.
Je relève les yeux, j'avais presque oublié qu'il était à quelques mètres de moi. Je remarque alors qu'il a son regard posé sur les jumelles et moi. Il secoue la tête et répond en détournant les yeux :
— J'ai pris derrière l'église puis sur Princess Street.
— Tu vois, Anne !
— Oui, oui ! Tu avais raison.
Je la vois lever les yeux au ciel avant de se frayer un passage dans le troupeau que nous formons. A peine la porte est ouverte que nous nous engouffrons dans le hall d'entrée. Comme à leurs habitudes, ma mère entre déjà dans la cuisine pour nourrir le chat, Mark rejoint son bureau où il met toujours ses chaussures et sa veste. Lottie et Félicité, quant à elles, montent directement dans leur chambre.
Les jumelles me tirent pour que nous imitions leurs sœurs. Elles parlent fort du pyjama qu'elles vont prendre pour pouvoir regarder le film, me demandent mon avis et quand je m'apprête à leur donner, je me fige entre deux marches de l'escalier en voyant Louis refermer la porte d'entrée avec lenteur. Il se retrouve dans le hall et il semble perdu. Et triste. Voilà qu'il me fait encore de la peine.
Je lâche la main des filles et leur annonce que je les rejoins. Pendant que nous entendons les pas dans les escaliers, je prends une inspiration de courage en essayant de me raisonner. Je déteste ce mec parce qu'il est le frère des filles, parce qu'il a ce lien du sang avec elles que je n'aurais jamais, parce que... Je suis juste jaloux de lui.
Mais si je me mettais deux secondes à sa place pour une fois... Je me rendrais peut-être compte que c'est pire pour lui. Il me l'a dit lui-même. Il a l'impression que je lui ai volé sa place auprès de ses sœurs. Je ne peux pas m'éloigner d'elles pour lui laisser ma place, c'est impossible mais... Je peux peut-être lui en faire une entre nous.
— Nous... Un avis supplémentaire pour les pyjamas ne serait pas du luxe, lancé-je à Louis qui prend conscience que je suis toujours dans la même pièce que lui.
Il relève les yeux vers moi et j'y lis... de la reconnaissance. Mon cœur se pince à cette vue.
— Et les filles seront contentes de te montrer leur chambre.
Il n'en faut pas plus pour que Louis se précipite dans l'escalier, à ma suite.
***
Zootopie.
C'est Félicité qui l'a proposé quand nous nous sommes tous installés dans le salon. Nous avons bien entendu dû voter et c'est ce film qui l'a remporté.
Six votes à deux.
Ma mère veut que nous formions une vraie famille et je crois que même si nous n'avons pas choisi son film, elle était heureuse en nous voyant nous liguer contre elle. Tellement qu'elle s'est proposée de nous faire une tonne de popcorn.
Alors que nous sommes installés sur le canapé, Daisy se rapproche de moi et pose sa tête sur mes genoux tout en suçant son pouce. De ma main droite, je lui caresse doucement les cheveux, un sourire aux lèvres puis la chanson de Shakira s'élève dans le salon. Try everything.
J'aime tellement les paroles que je ne peux m'empêcher de chantonner la musique. Toute la famille me connait assez pour savoir que je le fais à chaque fois qu'une chanson passe à la télé ou à la radio. Ma mère et Mark s'arrêtent même de parler derrière nous. Je ne sais pas à quel moment cette habitude a commencé mais c'est agréable.
Tandis que la chanson se termine, j'entends des applaudissements sur ma gauche. Je tourne la tête et découvre Phoebe ainsi que Louis frapper doucement dans leurs mains. Le regard de Louis est pétillant mais cela est peut-être dû aux reflets de l'écran qui est en face de nous. Il me sourit presque timidement avant de reporter son attention sur Judy. Je lève les yeux au ciel alors qu'un sourire incontrôlable s'affiche sur mes lèvres.
Je pose ma main sur la hanche de Daisy, par-dessus le plaid que je lui ai prêté. Les jumelles sont allongés l'une derrière l'autre. Elles font toujours ça. Je reprends mes caresses juste avant que la main de Louis prenne place à côté de la mienne, nos auriculaires se frôlant et ni lui, ni moi n'avons changé ça durant tout le film...
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My Dear Jealousy
FanfictionHarry va enfin rencontrer le fils du compagnon de sa mère. Dix mois après avoir emménagé avec ce dernier et ses filles. Il n'est jamais trop tard, n'est-ce pas ? Si tout le monde se fait une joie d'accueillir le fils prodige à la maison, ce n'est cl...