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Je passe les bras derrière la tête, sous mon oreiller et fixe le plafond qui est seulement éclairé par l'écran de mon portable qui s'est allumé à l'arrivée d'une énième notification. Je tends le bras et enclenche l'option « Ne pas déranger ».

Cependant, il n'y a aucun doute avec le fait que ce ne soit pas mon téléphone mais bien sa respiration qui me perturbe et m'empêche de m'endormir. Il n'est qu'à quelques centimètres de moi, un mètre tout au plus et ce n'est pas normal.

— J'aurais pu dormir chez ma mère, rompt-il le silence dans lequel on se trouve depuis de nombreuses minutes. Ou au moins sur le canapé.

Il parle tout bas, comme s'il avait peur de réveiller quelqu'un alors que nous sommes que tous les deux dans ma chambre mais j'entends chaque intonation de sa voix, chaque changement de tonalité de son accent bien marqué.

— Je peux savoir... pourquoi ?

Je soupire parce que je n'ai pas la réponse à cette question. Après le film, Louis est allé coucher les jumelles et quand il est redescendu, Mark lui a demandé s'il dormait ici. Ils ont discuté des différentes possibilités qui se présentaient à eux et dans la confusion la plus totale, j'ai déclaré que j'avais un matelas gonflable dans ma chambre qui servait d'ordinaire à Niall. Je n'ai pas réfléchi avant de dire ça parce que sinon je me la serais fermée.

— Harry...

— Je ne sais pas, dis-je finalement avec honnêteté. J'ai juste proposé le matelas, pas que tu squattes mon plancher.

— Vu comme ça...

— Excuse-moi mais je n'imaginais pas que Mark et ma mère resteraient sur l'idée que ce matelas ne pouvait pas être déplacé dans une autre pièce.

— Ça te dérange ?

— Non. J'ai déjà dormi avec d'autres mecs, tu sais ! Enfin je veux dire que j'ai...

— J'ai compris, ne t'inquiète pas, me coupe-t-il, m'évitant ainsi de m'enfoncer un peu plus. Moi aussi j'ai eu ton âge et j'ai fait des soirées pyjamas avec des potes.

— Des soirées pyjamas ? Sérieusement ? m'exclamé-je en me redressant sur mon coude, penchant alors légèrement mon corps vers lui.

Je remarque que maintenant qu'il est sur son téléphone dont la lumière l'éclaire un peu. Je le vois à peine mais il est bien là, allongé sur le matelas, recouvert à moitié par un drap. Il est torse nu et je ne m'y attendais pas. Mon regard passe sur son corps visible avant de remonter vers son visage. Il est... Je déglutis.

Il est vraiment très beau avec tous ses tatouages. Louis n'est pas imposant physiquement parlant mais ces tatouages... Le vieillissent à mes yeux, le rendent sacrément sexy aussi. On est loin du corps des gars du lycée, même de celui de Will qui jusqu'à présent était pour moi le plus beau. A la vue de son sourire en coin, je me reprends :

— Je ne sais pas quel âge tu me donnes mais il doit y avoir une erreur quelque part.

— Si tu le dis...

— J'ai seize ans et je pense, sans trop m'avancer...

J'utilise exprès, l'expression qu'il m'a dite quand on était sur le banc.

— Que je suis aussi mature que toi, Louis !

Il verrouille son portable qui s'éteint immédiatement et il disparaît de ma vue. Je me laisse tomber sur mon lit et ferme les paupières. J'entends un bruit et ça doit être lui qui a posé son téléphone quelque part.

— Avec ce que je sais de toi... Il n'y a aucun doute là-dessus ! Monsieur le président du club de lecture du lycée !

Mes paupières s'ouvrent automatiquement, sous la surprise. Je ne sais pas réellement ce qui me gêne. Qu'il se moque de moi ou qu'il sache que je suis dans un club qui n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de branché ?

My Dear JealousyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant