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Quand je redescends finalement avec une lenteur qui représente à merveille mon envie de me retrouver coincé entre Louis et nos familles. Je ne suis qu'au milieu de l'escalier que j'entends déjà les voix des filles :

— Tu peux ouvrir le nôtre avec Félicité au moins ! réclame Lottie.

— Non, répond simplement Louis.

— Mais Lou, Harry s'en fout !

— J'ai dit non.

Je m'arrête entre deux marches en me rendant compte de la dureté du ton de Louis quand il répond à sa sœur. Je fronce les sourcils, ce n'est pas habituel. Ils se cherchent, se taquinent mais ils ne se parlent jamais ainsi. Sans réellement le décider, mes pieds se dépêchent cette fois  d'atteindre le salon où toute la famille m'attend plus ou moins patiemment.

— Oh bah enfin ! s'écrie Lottie en levant les bras au ciel tandis que Félicité me jette un coup d'œil inquisiteur.

— Tu faisais quoi ? me demande Phoebe en venant me prendre par la main.

— Désolé, je me lavais.

Elle me ramène et m'ordonne de m'asseoir sur le pouf qui se trouve en face du canapé où Louis est installé entre Lottie et Daisy. Elle prend place sur mes genoux au moment où mes yeux sont attirés par ceux de Louis et le regard qu'il me lance à cet instant me brise le cœur. Même si j'avais mes raisons, je n'aurais pas dû l'ignorer ainsi, surtout le jour de son anniversaire. J'aurais pu faire un effort. Alors je le fais maintenant et lui souris timidement parce que nous ne sommes pas seuls. Si je vois ses traits se détendre, la tristesse dans ses yeux ne le quitte pas.

— Allez ! Ouvre tes cadeaux maintenant ! le presse Lottie, en lui tapotant le bras.

Cette fois, il n'attend plus et déchire le papier du premier paquet. Les présents se suivent mais ne se ressemblent pas. Il a un parfum et des crayons de dessin de la part de ses sœurs les plus âgées. Deux bracelets faits avec de la laine fine des jumelles. Une palette graphique de nos parents.

Quand il se retrouve avec les deux derniers dans les mains, plus aucun doute que ce sont les miens. Je me tasse un peu sur mon assise et tente de me cacher derrière le petit corps frêle de Phoebe. Il ouvre le plus petit en premier. Il fait juste la dimension d'un petit livre.

— Mais comment tu as fait ? s'écrit Louis en se redressant.

Il feuillète, un grand sourire aux lèvres, le manga que je viens de lui offrir. Celui-ci, il ne le trouvera nulle part ailleurs et pour cause... C'est celui qu'ils avaient commencé à faire avec Liam et Zayn au lycée dans leur club.

— J'ai fouillé ta chambre d'adolescent.

— Mais...

— Ta mère n'y a vu aucun inconvénient, plaisanté-je. Puis les gars m'ont beaucoup aidé à tout mettre en ordre et à finir les dernières pages. Puis je me suis débrouillé pour la couverture en cuir.

— Mais c'est...

Il le tourne dans ses mains. Caresse la couverture du bout des doigts. Lit la fin du tome qu'il ne connait pas. Et quand il relève les yeux vers moi, je remarque qu'il a les larmes aux yeux. J'ai envie de me lever et de le prendre dans mes bras mais à la place, je me contente de frictionner ceux de Phoebe.

— Ce n'est vraiment pas grand-chose à faire.

— C'est un beau cadeau que tu lui as fait là, affirme Mark en posant une main sur mon épaule alors qu'il est debout à côté de moi.

Je secoue la tête.

— Il y en a encore un, Lou, lui rappelle Daisy en le lui tendant difficilement.

My Dear JealousyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant