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Quand je sors du club, j'enfile immédiatement ma veste bien qu'il ne fasse pas froid en cette fin de mois de mai. Mes mains viennent frotter mon visage à plusieurs reprises pour m'éviter de hurler de désespoir. Je m'autorise tout de même un petit grognement.

Ma tête tourne à gauche puis à droite avant que mes jambes ne décident finalement de traverser la petite rue. Je vais aller attendre à la voiture et de toute façon, je n'ai pas tellement le choix puisqu'on doit être à dix kilomètres de la maison.

— C'est une habitude chez toi de fuir à chaque fois ?

Sa voix me fait frissonner. Pourquoi m'a-t-il suivi jusque-là ? J'ai un rire amer en me disant qu'il ne veut pas qu'il m'arrive quelque chose alors qu'il est responsable de moi. Son petit frère. Je donne un coup dans un caillou.

— J'ai l'impression que tu n'aimes pas qu'on ne soit pas du même avis que toi ?

— Ah parce que pour toi, tu adores ça ? rétorqué-je.

— Je n'ai pas dit ça, non plus. Attends-moi, Harry !

Malgré sa demande, je continue d'avancer sans regarder derrière moi.

— Tu vas bouder longtemps ?

— Jusqu'à ce que tu quittes la maison... Ce qui ne devrait pas tarder te connaissant !

— Excuse-moi d'avoir une vie en dehors de ma famille, lance-t-il sarcastique.

Je sais qu'il a une vie en dehors de la famille. De moi. Et ça ne me plaît pas du tout. A cet instant, je déteste le fait qu'il puisse vivre sa vie sans nous. Je serre les poings, énervé par cet état de fait mais aussi et surtout par ma stupidité.

Les minutes qui suivent, nous nous contentons de marcher jusqu'à sa voiture, sans un mot. Le bruit de ses pas sur le trottoir résonnent derrière moi et si je ne savais pas que c'était lui, je crois que j'aurais déjà commencé à flipper.

Arrivé sur le parking, je rejoins sa vieille Volkswagen et m'adosse dessus, au niveau de la portière arrière. Les bras croisés, je regarde Louis m'imiter sur ma gauche. Je prends une profonde inspiration avant de lui faire remarquer :

— Tu as bien conscience qu'une fois sorti de la boîte de nuit, tu ne peux plus y retourner ?

Il hausse simplement les épaules, les mains dans les poches de son skinny, nous obligeant à nous plonger dans un silence seulement brisé par le grésillement d'une ampoule d'un des réverbères. Nous restons ainsi encore longtemps mais ça m'énerve plus qu'autre chose.

— Je ne t'ai pas demandé de jouer les Mary Poppins avec moi, tu pouvais rester à l'intérieur.

Il renifle mais ne me répond rien. L'envie de l'étrangler me prend alors. Je ferme les yeux pour tenter de me calmer quand il se décide enfin à me reparler :

— Comment tu as su que Zayn était mon ex ?

Ma bouche s'ouvre sous la surprise parce que je ne m'attendais pas à cette question. Je fronce les sourcils et grogne encore en jetant un regard vers le ciel étoilé. Je cherche un moyen d'échapper à cette conversation parce que je ne veux pas parler de son ex. Mais je ne peux pas rentrer à pieds, ni appeler ma mère pour qu'elle vienne me chercher... Alors j'abdique :

— Tu as dit qu'un membre de ton club de manga t'avait quitté et Lottie m'a dit que Liam et lui faisaient partis de ce club.

— Et alors ? Ça aurait pu être Liam...

— Oh non ! Tu... Je ne sais pas. C'est l'impression que j'ai eue.

— Une impression ? Qu'est-ce qui t'a donné cette impression ?

My Dear JealousyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant