Les trois souhaits d'Amadou ( Niger )

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Dans un village de cases vivaient Amadou et sa femme qui était très laide. La malchance les poursuivait. Amadou avait beau travailler sans cesse, ils avaient à peine de quoi se nourrir. Désespéré, le pauvre homme partit dans le désert. Il y resta quarante jours et quarante nuits, priant Allah de lui venir en aide. Allah eut pitié de lui et lui dit :

- Tu t'es adressé à moi et non pas au démon. C'est pourquoi, je vais t'accorder trois souhaits. Mais attention, réfléchis bien avant de les formuler ; ne te laisse pas influencer.

Amadou avait bien du mal à croire qu'Allah lui avait parlé. Il rentra chez lui et raconta tout à sa femme.

- Tu peux toujours essayer, dit-elle. Demande à Allah de m'accorder la beauté.

C'est ce que fit Amadou. Son épouse fut aussitôt transformée en une ravissante jeune femme qui se dandinait entre les cases et ne pensait qu'à une chose : se faire admirer. Amadou haussa les épaules. Ce n'était pas la beauté de sa femme qui allaient les nourrir. Il se remit au travail avec courage. Peu de temps après, le roi de la ville traversa le village. Quand il vit la belle femme d'Amadou, il décida de l'emmener dans son palais pour l'épouser.

- Ah, si j'avais réfléchis avant de formuler le premier souhait, gémissait Amadou, cela ne serait jamais arrivé. Comment vais-je récupérer mon épouse ? Il n'y a qu'une solution : je vais demander à Allah de la transformer en guenon.

C'est ce qu'il fit. Au moment ou elle enfilait une superbe robe, la femme d'Amadou se changea en singe velu. Et le roi, horrifié, la chassa de son palais. Tête basse, elle retourna chez son mari. Dans la case, elle bondissait de tout les côtés et poussait de petits cris.

- Vivre avec une guenon, c'est épouvantable, soupira Amadou. Heureusement, j'ai encore un dernier souhait. Je vais dire à Allah de lui rendre sa forme d'autrefois.

C'est ce qu'il fit. Sa femme redevint ce qu'elle avait été. Ravie, elle l'embrassa et le remercia. Pauvre Amadou ! Il regrettait amèrement ce qu'il avait fait : non seulement son épouse était aussi laide qu'avant et il ne lui restait plus aucun souhait à formuler, mais il avait été incapable de suivre les conseils d'Allah et il était aussi pauvre qu'autrefois. Il décida qu'il ne se laisserait plus jamais influencer. Sage décision !



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