Des glaçons dans un verre

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CHAPITRE VIII
Lucy

Ma cousine Carla s'énerve. Les jumelles, c'en est assez, elles sont immatures, débiles et leurs blagues, elles ne sont même pas drôles.

– Les filles putain. Stop c'est stop. Lâchez-moi. Sérieux.

Carla a un regard qui fait peur, glacial. Un seul eye-contact et l'adversaire se retrouve à terre, vaincu. Les petites démones ne font pas exception : elles finissent par se taire, au moins le temps d'une bouchée de mousseline.

Tous installés autour de la table en plastique blanc banquale, assis sur des chaises brûlantes chauffées par la chaleur du soleil, le silence est roi. Manger occupe les bouches de tout le monde. Cordon bleu, Mousseline. Grand classique de ma mère. Très apprécié par les plus jeunes.

– Guildarts ! À table, bon sang !

Ma mère rouspète en servant une énorme louche de purée à mon frère. Je revois la cantinière de mes années primaires. La brutalité de ses gestes et nos grimaces devant nos assiettes.

Guildarts ne répond pas, trop occupé à ronfler.

– Sourd comme un pot en plus. Marmonne-t-elle avant de s'asseoir sur sa chaise.

Luxus, Sting et moi échangeons un regard. On revoit notre oncle hier soir, le nez rouge, l'haleine puante, le regard brillant et la démarche bancale. Il nous a bien fait marrer.

– C'est sûr qu'après la cuite d'hier...

Comme d'habitude, les remarques s'échappent de mes lèvres sans prévenir. Suggestives, parfois insolentes, je ne les maîtrise pas. Luxus s'esclaffe. Sting poursuit, sa voix mélangée à son rire :

– Deux bières et il était fini le mec.

Ma mère soupire, fait mine de ne pas nous avoir entendu et discute avec ses nièces. Le repas est très bon, elles se régalent.

L'eau que je porte à mes lèvres est tiède.
Beurk. Grimaçante, j'ai du mal à l'avaler.

– Elle est trop chaude cette eau....

Wendy regarde son cousin. Son visage intimide. Ses sourcils froncés plissent la peau de son petit front et la grimace qui tord ses lèvres fait méchamment apparaître ses dents.

– Sting était sensé la mettre au frigo. Balance-t-elle finalement.

Sting soupire et je suis certaine qu'il retient une insulte du bout des lèvres, je le vois lorsque ses lèvres s'entrouvrent et se referment dans le silence. Eclair. Le regard de ma mère est clair. Il capitule et fait un geste nonchalant avec sa main pour récupérer la cruche.

– Passe... j'vais les chercher ces glaçons.


L'eau devenue fraîche grâce aux glaçons cherchés par Sting descend le long de mon œsophage. Je revis.

– Tonton loki et tata Aries nous rejoignent mardi. J'irai les chercher à la gare dans l'après-midi. Et le soir on pic-nique sur la plage, donc, les grands, pas de sortie mardi soir. OK ?

Les jumelles s'affolent, impatientes de retrouver leurs parents. Sting s'affole aussi, le regard dégoûté. Motif différent, même ressenti. La famille au grand complet. L'Horreur.

Moi je rouspète. L'impression d'être une gosse de dix ans avec ses directives. Mon bon sens se terre sous ma spontanéité :

– Et ce soir ? On est autorisé à sortir ?

L'ironie de ma demande fait froncer les sourcils blonds de ma mère. Sting pouffe, ses lèvres tremblent et ses yeux rient.

– Attention Lu..y a le couvre feu...vingt-deux heures. N'oublie pas.

Ma mère cligne des yeux trop longtemps pour que ça soit naturel. Elle est énervée.

– Vous emmenez les jumelles à la piscine cette aprèm. Je suis crevée je vais faire une sieste.

La vengeance est terrible. Je m'imaginais déjà couchée dans le hamac, à l'ombre du grand pin, un livre dans la main et une boisson fraîche dans l'autre. L'image de mon après-midi de rêve part en fumée, est effacée par l'ordre de ma mère.


– Lucy ! Bouge sérieux !

Envie de mourir. Les jumelles sautent et crient partout. En claquettes et maillots de bain, elles sont déjà sur la route, prêtes à courir jusqu'à la piscine.

– Oui, oui. Je réponds, la voix déjà lasse de leur hyper activité constante.

Je m'avance sur le chemin, un sac sous le bras, le parasol sur l'épaule gauche, les lunettes de soleil sur le nez et les tongues aux pieds.

Un chapitre de plus aujourd'hui ! Je sais, ils sont courts mais je crois que je préfère en écrire des comme ça

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Un chapitre de plus aujourd'hui !
Je sais, ils sont courts mais je crois que je préfère en écrire des comme ça. La deuxième rencontre entre tout le monde arrive dans le prochain chapitre !

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La bise.

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