Bon sang de bonsoir de pétard de zut !
Je détachai mes lèvres de celles de Martin, comme si elles m'avaient brûlée.
Il se rassit correctement dans son siège, à une distance plus décente. Son visage était cramoisi et il évitait de me regarder.
« Je m'attendais à une réaction de ce genre... »
Quant à moi, j'étais comme paralysée. Mille et une pensées traversaient mon esprit à une vitesse folle cependant je n'arrivais à en attraper aucune. Elles glissaient dans ma tête comme sur une patinoire et je n'arrivais à en accrocher aucune plus de deux secondes, ce qui, physiquement, se traduisait par un silence et une immobilité dignes d'une statue. J'étais toujours paralysée et mes yeux ronds comme des billes, regardaient dans le vide, hébétés.
J'aurais voulu avoir des explications, mais les questions ne franchissaient pas mes lèvres. Quel choc ! Lorsque je sortis un de ma torpeur, mes jambes bougèrent toutes seules pour me faire sortir de la voiture. J'avais soudainement l'impression d'étouffer, en plus d'une migraine grandissante. Donc sortir de l'habitacle était devenu comme un instinct de survie. Je m'empressai de bafouiller un bref : « Merci pour ce soir, bonne nuit. » et de prendre mon sac avant de sauter sur le trottoir.
Pendant que je marchais rapidement vers ma porte d'entrée, j'entendis Martin m'appeler, mais je ne me retournai pas. Je ne le pouvais pas. Alors que j'arrivai devant ma porte, je l'entendis courir vers moi et je compris que je ne pouvais plus fuir. Alors j'attendis, toujours dans un état de confusion totale. Allez, reprends-toi, ma vieille ! Mais mes sermons intérieurs étaient vains.
Je restai face à la porte, mes jambes refusant de bouger pour faire face au jeune homme. Je ne savais même pas pourquoi mes réactions étaient si exagérées ! Soudain, mon sac à main apparut devant mes yeux. Zut, je l'avais oublié dans la voiture ! C'est pour ça que Martin m'avait appelée... que je me sentais bête !
J'attrapai le sac que le jeune homme me tendait, mais il en profita pour m'attraper la main et me tourner vers lui. Le contact de sa peau me brûlait, je fuyais son regard. Il murmura :
« Catherine... s'il te plaît, regarde-moi... on est des adultes, mince, Catherine ! »
Ses paroles me firent tiquer. On était des adultes. Il fallait que j'arrête de me comporter comme une cruche prépubère et que je me confronte à lui. Il était prêt à s'expliquer, il fallait que je sois prête à l'écouter. J'inspirai un grand coup et levai les yeux pour croiser son regard. Ce regard qui ne me dérangeait pas jusqu'il y a quelques minutes, mais que j'avais désormais du mal à affronter. Il me fit un nouveau sourire triste et me dit :
« Je t'avais prévenue que c'était un amour voué à l'échec...
- ...
- Catherine... je suis désolé...
- ...
- Tu me détestes ?
- Non. Juste... je ne comprends pas.
- Pourtant, c'est simple. Par je ne sais quel coup bas du destin, je suis tombé amoureux de toi.
- Mais... ce n'est pas possible !
- Il faut croire que si... J'en suis sûr, je suis amoureux de toi.
- Mais ça ne fait que trois mois que nous nous connaissons !
- Tu sais, il y a des gens qui se voient une heure, une minute, une seconde et qui savent tout de suite que ça sera pour la vie !
- Mais nous avons quinze ans d'écart !
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Il était une fois une maman
Chick-LitIl était une fois, dans un royaume pas si lointain et pas si charmant, une reine qui avait deux enfants. Abandonnée par son mari un an après la naissance du second, elle jonglait entre boulot et famille pour tenir à flot son petit château. Il fallai...