Les Gardiens- A New World

7. Le Test des Eléments, PARTIE 1

Le terrain de basket était moins difficile à trouver que la forêt : il fallait passer devant les dortoirs, descendre le flan de la montagne, et on pouvait trouver le terrain situé sur un rebord saillant généreux, ainsi qu'un bâtiment qui devait contenir les vestiaires. En fin de compte, on ne se rendait pas vraiment compte que l'on était sur une montagne flottante tant elle était gigantesque : c'était comme être sur une parcelle de la Terre. Sauf que l'air n'était absolument pas pollué, comme nous l'avait expliqué le professeur de Biologie, et le décor était époustouflant partout.

Pour descendre le flan, nous empruntions des escaliers en pierre que les plantes semblaient bien décidées à dévorer. Nous devions constamment nous déplacer à pied, et ça commençait à faire bizarre de ne plus voir du tout de voitures et d'autoroutes, ou tout simplement de transports.

- Tu comptes continuer l'escalade ? » Je relevai la tête vers Antonio, qui descendait tranquillement les marches. Il croisa mon regard et leva les mains en signe de défense « Non parce que moi, j'ai eu ma dose. Et puis c'est quoi ces Mages Noirs ? Faut vraiment qu'on demande à Esther ! » Je me retournai pour regarder Olivia disparaître dans l'Ecole, pour aller assister au cours de danse « Enfin bref, tu comptes continuer ?

- Ouais. Ça serait con d'arrêter à cause de ces types. » Il hocha la tête :

- En tout cas, Alan est bien bizarre. Je pensais que t'avais exagéré, avec tout ce que tu m'as raconté sur lui, mais quand je vois son comportement... Il est dérangé.

- Mais heureusement qu'il était là, aujourd'hui. » constatai-je, ne pouvant m'empêcher de penser qu'Alan nous avait sauvé la vie sur le pont, et nous aussi.

- Putain, Daniel ! Regarde tous ces gars de Première Année qui viennent passer les épreuves de Basket ! » Je descendis les dernières marches et plissai les yeux en direction du terrain : il y avait en effet un attroupement d'une bonne trentaine de gars, tout au moins, déjà en train de s'étirer assidument.

Nous nous dépêchâmes de les rejoindre, car nous n'avions pas vraiment envie d'arriver en retard dès le premier cours. Antonio soupira de soulagement, alors que nous nous faufilions entre les gradins qui entouraient le terrain :

- Je ne sais pas où est passé le prof, mais heureusement que ce type nous a pas vus !

- Dommage pour toi... » exclama une voix puissante derrière-nous, nous faisant sursauter tous deux, et mon cœur s'arrêta même de battre un moment « ... mais ce type vous a vus ! » Je me retournai lentement vers le professeur en même temps que mon ami, dont le visage était bien plus écarlate que le mien. Un géant colossal extrêmement musclé nous regardait d'un œil mauvais, les bras croisés de façon menaçante. Il avait des cheveux bruns coupés en brosse et de nombreuses cicatrices lui barraient le front, ce qui n'était pas bien rassurant « Je ne tolère pas le retard dans mon cours, compris les gars ? » gronda-t-il, et nous hochâmes lentement la tête, impressionnés par sa stature.

- Ça ne se reproduira plus...» promis-je.

- ...Jamais ! » compléta Antonio, et les lèvres du professeur s'étirèrent en un sourire plus démoniaque qu'autre chose. Il approcha une main du visage de celui-ci, puis tendit la paume vers le ciel lorsqu'il fut arrivé en face de son visage, et une flamme rouge vif sortit :

- T'as le visage aussi rouge que ça, gamin. » ricana-t-il, et je ne pus m'empêcher de sourire aussi devant l'air déconcerté d'Antonio. Le professeur passa entre nous deux pour rejoindre le terrain et nous le suivîmes du regard, puis il se retourna à mi-chemin pour lancer « Au fait, je suis M. Salvador, mais vous m'appellerez Coach, si vous êtes sélectionnés, bien sûr. Maintenant, dépêchez-vous de rejoindre les autres : vous avez déjà assez perdu de temps comme ça.