Perle

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C'est une voix grave qui jure qui me fait reprendre connaissance. Ma mâchoire me fait mal, je pose délicatement ma main sur mes lèvres, une est fendue. J'avale difficilement ma salive, la peur assèche ma bouche. J'ouvre doucement mes yeux ne voulant pas que les personnes qui m'ont enlevé me sachent réveiller.

Je scrute ce qui m'entoure et me rends compte que je suis dans une fourgonnette. Mon dieu ! Ils vont m'emmener dans un pays étranger ou dans un endroit isoler pour faire de moi ce qu'ils veulent.

Je bouge mes membres pour savoir s'ils mon ligoté, non, j'aurais peut-être de la chance de trouver une occasion de m'évader. Je me rassure par ses paroles, oui m'évader.

Il fait nuit car je ne distingue pas grand chose dans le véhicule, seul les phares des autres éclairent momentanément l'habitacle.

Il faut que j'arrive à sortir sans attirer l'attention des kidnappeurs. Puis pourquoi m'ont-ils enlevé ? Je ne suis qu'une jeune femme simple et sans intérêt travaillant dans une entreprise qui n'a aucune importance sauf dans la publicité.

Alors pourquoi moi ? A moins qu'ils veuillent un dessin particulier, mais ce n'est pas moi qu'il leur fallait. J'aime dessiner mais pas à ce point. Puis, je n'ai plus un sou, ni de famille alors pour une rançon, ils vont attendre longtemps. Je ne veux pas penser à la traite d'être humain, non il ne faut pas.

J'ai peur et essaie de ne pas paniquer, inspirant et soufflant doucement, sinon je vais me mettre à crier et pleurer.

Le véhicule braque vers la droite et s'arrête brusquement. Non, je ne suis pas prête pour la suite même si je ne sais pas ce que cela est. Je ne veux pas mourir, quand l'annonce de mon cancer m'est tombée dessus, je ne voulais pas passer l'arme à gauche alors maintenant que je me suis battue pour y arriver, je ne vais pas être achever comme une bête.

Je suis tétanisée, s'ils veulent juste s'amuser avec moi, comment je vais réagir. On a beau dire que dans tels ou telles circonstances on fera ceci, cela, non c'est sur le fait que l'on agit, à l'instinct de survie, à des paroles dites, des gestes faits, de tout l'environnement et surtout des gens en face de vous.

Ma gorge se serre et j'ai du mal à respirer, mon cœur tambourine et j'ai la sensation que l'on peu l'entendre à des kilomètres. Une sueur froide coule le long de mon dos, mes mains se crispent.

Je retiens ma respiration et ferme les yeux. C'est dur de ne pas voir ce qui va vous arriver mais je me raccroche au fait d'avoir une occasion, une seule, une petite. Donc j'essaie de relâcher mes muscles, qu'ils croient que je suis encore dans les vaps.

La porte s'ouvre, une silhouette se penche sur moi, je la sens me dévisager, soupirer et farfouiller autour de moi. Puis la porte se ferme délicatement.

Je patiente une minute avant de réouvrir les yeux. Personne, pas un souffle, les seuls bruits que j'entends proviennent de l'extérieur. Mais pas de discussions, non juste des sons qui se répercutent sur le véhicule.

Je suis seule, le plus difficile reste à faire, sortir sans ce faire prendre. La fourgonnette penche sur un côté. Alors si je comprends bien, ils ont crevé et changent la roue.

La voilà l'unique occasion, il faut que j'agisse vite et discrètement.

Je me hisse sur mes coudes et regarde la porte arrière. Elle est fermée, et si je me fis à la pente du véhicule, c'est une roue arrière qui est à plat. Il faut donc que je passe par l'avant.

J'avance à plat ventre, essayant de faire le moindre bruit. Il n'y a pas de séparation donc j'arrive facilement à me hisser entre les sièges avant.

Je pointe mon petit nez vers le haut essayant d'apercevoir l'extérieur et surtout s'il y a quelqu'un.

Je ne vois rien, juste l'éclairage orangé des airs d'autoroute. Pas âme qui vie, pas d'autres voitures ou camions. Et surtout pas d'hommes qui montent la garde. Une route déserte et une forêt sur le côté, de l'autre c'est l'autoroute.

Seraient-ils tous occupé à l'arrière. Vite je glisse mon petit corps sur le siège passager et là je suis heureuse d'avoir une petite taille.

Mon regard est attiré par des lumières bleues sur le tableau de bord. Un écran d'ordinateur y est fixé et des chiffres et lettres y défilent. Qu'est ce qu'est ce truc ? Je ne cherche pas trop à le savoir, il faut que je sorte de ce machin avant de me mettre à hurler. Car je vois aussi une arme, elle ne me rassure pas du tout au contraire, je panique, ma respiration s'accélère, je fais trop de bruits, respire, respire !

Les clefs ne sont pas là, je ne peux pas m'enfuir en démarrant la fourgonnette même avec un pneu en moins. Alors j'actionne doucement la poignée qui s'ouvre aisément sans un grincement. Je descend toujours rien.

Allez, vite je me mets à courir en direction des arbres ou je pourrais me cacher dans un fourré. Je fais abstraction de mes pieds nus qui se blessent sous le goudron et les pierres, je cours à en perdre haleine.

J'entends un juron et des bottes qui se mettent à ma poursuite. Je ne sais pas s'ils sont nombreux et ne me retourne pas. J'accélère, j'essaie d'y mettre tout mon courage. Mais voilà ce traître de corps n'arrive pas à suivre. Il est fatigué par la maladie. Je m'essouffle, des larmes de rage coulent sur mes joues.

Je vois ma petite chance partir plus vite que moi, je me hais d'être si faible, si diminué. Me battre si longtemps pour perdre maintenant est navrant et désopilant.

Le son des bottes se rapprochent et la peur revient me faisant grelotter et transpirer.

Deux bras puissant me ceinturent et me soulèvent aisément.

J'ai beau me débattre, gesticuler pour qu'ils me relâchent. Non rien, je suis ramener vers le véhicule ou j'y suis propulsée sans ménagement. J'atterris sur un matelas et quand je vois ce qui m'entoure, je ne peux m'empêcher de hurler.

Il y a un drap tâché de sang sur le sol, et des chaînes pendent au-dessus du matelas, des armes de différentes catégories sont fixées sur une des parois.

Des mains puissantes me saisissent et me font faire face à mon agresseur.

Je rencontre un regard d'un vert éclatant mais froid.

- Tiens le chaton a des griffes, je sens que l'on va bien s'entendre tous les deux.

Je ne peux que le regarder la bouche ouverte sur un cri silencieux.

Que va t-il m'arriver ?

The Angel off Devil tome deux LOGANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant