Perle

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Comment aurais-je pu savoir que ma journée serait pire que l'enfer que je vis depuis trois mois ! Toute ma vie serait à jamais changer.

Je suis une jeune femme tout à fait banale. J'ai vingt-quatre ans, blonde aux yeux verts et le summum est ma taille, un mètre soixante. Les gens ont tendance à me toiser d'un air condécent du haut de leur taille supérieure.

Je suis comptable dans une start-up de publicité. J'aime dessiner et ne me trouve pas trop empotée dans cet art. J'en aurais bien fait mon métier mais voilà les écoles dans ce domaine coûtent chères et personne pour me les financer.

Je suis orpheline depuis l'âge de cinq ans, j'ai très peu de souvenirs de ma maman qui est décédée d'un cancer du sein. Mon père n'en parlons pas, je ne le connais pas du tout.

Dons je me suis baladée d'une famille d'accueil à une autre. Ma taille me donnant une apparence de poupée fragile ne favorisait pas les parents à m'adopter. Ils n'avaient pas tort car la seule chose que j'ai hérité de ma mère fut ses gènes pour cette maudite maladie.

J'ai été opéré d'un cancer du sein, il y a trois mois. On m'a enlevé ma féminité, le traumatisme est grave et important. Vous ne pouvez pas savoir les seins se sont ce qui rend une femme "femme". Il m'en manque un le droit.

Lorsque l'on vous annonce ce genre de truc, vous avez l'impression que l'on ne s'adresse pas à vous. Puis vous prenez tout d'un seul coup en pleine face, un poids d'une tonne pèse sur vos épaules, vous, vous tassez encore plus. Ma taille déjà petite a été amputée de quelques centimètres de plus. Je servirais bientôt de déco dans les pelouses, un nain de jardin !

Cette maladie m'a fait tout perdre, ma féminité, mon fiancé et mes économies. J'ai juste gardé mon boulot.

Et oui, mon petit ami a fui comme un lâche. Vous ne vous rendez pas compte se montrés au bras d'une femme avec qu'un sein, cela ne se fait pas. Il était cadre dans une grande start-up. Les soirées avec ses confrères ou clients étaient importantes et courantes. Les robes de soirées étaient nécessaires dons je n'avais aucune possibilité de cacher ce handicap. Voilà en quoi se résumait son amour. Deux ans de vies communes et hop ! En une journée plus rien.

Donc je suis célibataire et pas près de changer de statut. Comment dire à un futur amant qu'il y a tromperie sur la marchandise ! Puis comme je ne suis pas fan du coup d'un soir, j'aime connaître la personne avant d'offrir mon corps. Le seul amant que j'ai eu était mon fiancé.

La mort me tourne autour depuis trois mois, elle est au-dessus de moi, attendant le moment propice pour me faucher. Je ne peux faire de la chimio car je n'ai pas les moyens financiers.

Je me remets difficilement de cette opération gardant une très "belle" cicatrice. Elle part de mon sternum pour s'arrêter sous mon aisselle, elle est violacé, ce n'est pas très glamour.

Mon bras a retrouvé un peu plus de mobilité. Cela va que mon travail fait fonctionner mon cerveau et qu'il consiste à taper sur un clavier car si j'avais eu un boulot physique, je n'aurais pu reprendre aussitôt.

Le problème du système de sécurité social de mon pays est que si tu es riche tu guéris, si tu es pauvre, tu crèves.

Mes quelques économies m'ont permis de me faire opérer mais je n'ai pas pu avoir les soins d'un kiné pour ma cicatrice. J'ai eu de la chance, celui que j'ai eu à l'hôpital m'a montré comment faire pour que ma cicatrice n'adhère pas et s'assouplisse.

Je dois voir sous peu mon chirurgien et oncologue pour faire un bilan. Pendant un an j'aurais droits à des contrôles tous les trois mois puis six mois et un an pendant dix ans. J'ai vraiment une épée de Damoclès au-dessus de ma tête pendant toutes ses années.

J'ai menti à mon boulot de peur de me faire renvoyer. J'ai inventé une chute me mobilisant temporairement le bras. On n'a pas besoin de ses deux mains pour taper sur un clavier.

J'ai du aussi changer mes tenues vestimentaires. Adieu les petites jupes tailleurs et hauts cintrés. Bonjour les pantalons et pulls larges. Le frottement des tissus irrite ma cicatrice et ses hauts sans formes sont agréables et servent camouflage. La rupture avec mon fiancé m'a bien été utile pour servir d'alibi à ce choix. La pauvre petite est en dépression !

C'est vraiment une sale maladie sournoise qui vous prive de toute votre personnalité, de votre intimité, vie privée et de vous tout simplement.

Aujourd'hui la pluie tombe et le froid c'est installé. Je me précipite dans le métro pour rejoindre mon appartement. Depuis quelques jours j'ai l'impression que l'on m'observe. Mais je suis tellement angoissée par ce bilan que je dois me faire des films. On est à Chicago, c'est normal que l'on me regarde, il y a tellement du monde avec ses cinglés, ses voyeurs et autres menaces. Je sers fort contre moi mon sac et dans ma poche, je tiens ma bombe lacrimo.

Mon appartement se situe dans un immeuble délabré. Lorsque Gaétan m'a foutu à la porte et a ma sortie de l'hôpital, j'ai pris ce que je trouvais le plus rapidement et suivant le loyer. C'est un quartier pas très réputé, mes voisins sont bruyants et sales mais comme je ne me plains jamais et que je garde quelques fois les enfants, on ne m'embête pas.

Une fois la porte fermée, direction la douche puis j'enfile un pyjama moelleux et surtout chaud. Il est moche mais au moins je n'ai pas froid. L'isolation est tellement bien faite que l'on sent des courants d'airs partout. Je n'ai pas faim, un cappuccino devant la télé et au lit.

Un tissu sur ma bouche me fait sortir de mon sommeil. Mon dieu ! Mais qu'est ce qui se passe ?

J'entends des voix graves, il y a plusieurs hommes dans ma chambre. Je suis terrorisée. Mais qui sont-ils ? Que me veulent-ils ?

J'ai envie de leur dire de tout prendre et de me laisser en vie mais on me maintient solidement. Je me débats, c'est plus fort que moi, il faut que je m'enfuie. Un coup sur la tête me fait voir des points noirs. Non !!



Coucou

Je ne publierais pas tous les jours je m'excuse mais j'ai le premier a corrigé

The Angel off Devil tome deux LOGANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant