Chapitre 12 : Blanche-Neige

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-        Notre sang est, comme tu as pu le remarquer, une merveille de la science, poursuivit Alexia. Il est, au bas mot, cent fois plus efficace que celui des simples humains pour guérir les plaies. Il est si acide qu’aucune maladie ne peut nous infecter sous peine d’être de toute façon incinérée en moins d’une minute. L’acidité de notre sang rend également nos cellules plus fortes, plus résistantes : bien sûr, si tu te fais pourchasser par un blindé, je te suggère fortement de l’esquiver, mais les impacts plus faibles ne nous blessent généralement que faiblement. En outre, nos globules rouges ont déjà en leur sein des réserves d’oxygène et de nutriments qui nous permettent de survivre grâce à elles seulement pendant des semaines, ce qui implique entre autres que nous n’avons pas besoin de nous nourrir plus d’une fois par mois, et que nous n’avons pas besoin de combinaisons de plongée s’il nous prend l’envie d’explorer le fond des mers. Et puis, la cerise sur le gâteau, notre sang maintient nos cellules en l’état de celles de jeunes personnes au début de la vingtaine. Nous sommes donc immortels, à la fois de vieillesse, de maladie et de presque toute cause comportant du poison ou une arme quelconque.

-        Et alors ? demanda Christopher, qui savait déjà tout cela, sauf peut-être pour l’oxygène : voilà qui expliquait le fait qu’il ne soit pas essoufflé après la course.

Alexia soupira.

-        Et alors, reprit-elle, combien de temps s’est-il écoulé, selon toi, après que les humains aient découvert tout cela, avant qu’ils ne commencent à nous traquer pour en découvrir le secret ?

Christopher garda le silence un moment, puis demanda :

-        Mais s’ils ne peuvent pas nous blesser, en quoi est-ce que ça change quoi que ce soit ?

La jeune fille leva un doigt en l’air, fronçant le sourcil équivalent :

-        Ils ne peuvent pas nous tuer. En revanche, ils ont les moyens de nous blesser, ça, c’est sûr. Crois-en mon expérience, ajouta-t-elle avec aigreur, quand vient le moment de faire souffrir quelqu’un qui ne peut pas mourir, les humains font montre d’un savoir-faire insoupçonné.

-        Mais… avec nos pouvoirs, ne pouvons-nous pas les envoûter, leur échapper, leur faire oublier ?

Alexia soupira à nouveau.

-        C’est vrai dans la plupart des cas. Mais il existe quelques organisations, pour la plupart secrètes, qui ont passé des siècles à étudier la question. Au final, ils ont découvert une drogue suffisamment puissante pour nous neutraliser pendant quelques secondes.

-        C’est tout ? s’exclama Christopher. Mais ce n’est pas suffisant pour nous empêcher de faire quoi que ce soit.

-        En effet, le peu de viabilité de cette drogue est un obstacle à la plupart de ces organisations. Mais il en reste une, peut-être deux, suffisamment puissantes et surtout suffisamment bien nanties pour se permettre d’en commander de grandes quantités. Et, en nous en injectant en permanence, ils peuvent faire de nous ce qu’ils veulent sans craindre quoi que ce soit de nos pouvoirs.

Elle conserva le silence une ou deux minutes, puis ajouta :

L'Éveil de la LignéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant