Chapitre 3 : Alexia Embers

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Christopher se tenait assis en classe, à son pupitre, pendant que l'enseignant distribuait l'examen final de mathématiques. Il avait étudié quatre heures durant, ne s'arrêtant que deux ou trois minutes avant l'examen, après quoi il avait couru vers le local en avalant une barre chocolatée, arrivant juste à l'heure pour l'examen. Étonnamment, et contrairement à ce que lui avait prédit Pascal, il n'avait éprouvé aucune difficulté à réviser toute la matière de l'année tout en étudiant les derniers morceaux de matière, d'autant qu'il avait déjà étudié le dernier chapitre à moitié auparavant. Malgré tout, c'avait été un énorme poids en moins de constater qu'il avait tout juste eu le temps de tout réviser. Le professeur prit la parole, l'arrachant à son soulagement.

-        Nous voilà donc à l'examen final. Vous avez trois heures pour le compléter, je vous rappelle que cet examen vaut 40% de votre note finale, je vous incite donc à vous appliquer le plus possible.

Il s'immobilisa, la dernière copie à la main, devant un bureau vide.

-        Quelqu'un a-t-il aperçu Alexia Embers aujourd'hui ?

Un bref silence se leva. Puis, l'une des amies de la dite Alexia prit timidement la parole :

-        Euh... non, monsieur, mais elle avait l'air plutôt stressée ces derniers jours, alors peut-être qu'elle...

-        Peu importe, monsieur, la coupa Pascal, tout le monde sait que de toute façon elle a déjà la note de passage, c'est la meilleure du groupe.

-        Eh bien, fit le professeur en se dirigeant vers la porte, j'espère que mademoiselle Embers aura une bonne explication à nous donner, il serait dommage pour elle de couler ses mathématiques pour si peu, la pauvre enfant est si douée... Oh, ajouta-t-il en regardant par la porte entrouverte, la voilà justement qui arrive.

Il lui ouvrit la porte, et elle la franchit. Les garçons du cours de mathématiques cessèrent de respirer, et jusqu'à l'enseignant figea une fraction de seconde. Pascal lui-même rougit et s'enfonça dans sa chaise dans une vaine tentative de disparaître. Pour la millième fois, Christopher, aussi hypnotisé que les autres, prit le temps de détailler mentalement Alexia : ses longs cheveux, descendant jusqu'au milieu de son dos, étaient d'une couleur tout simplement indescriptible : certains les qualifiaient de blonds, d'autres de bruns ; certains leur trouvaient même une pointe de roux. C'était Haris qui avait trouvé le meilleur qualificatif pour les décrire. Quelques années auparavant, il avait affirmé que les cheveux d'Alexia étaient couleur caramel. C'était le meilleur terme, mais toujours pas le bon : il y avait toujours quelque chose de plus, quelque chose d'intrigant. Son visage délicat laissait ressortir de mignonnes petites fossettes, et restait splendide malgré la moue que formaient ses lèvres rouges et minces ce jour-là. Toujours habillée avec style, mais un style parfois plus décontracté, elle possédait ce magnétisme qui faisait en sorte que lorsqu'elle entrait dans une pièce, comme c'était précisément le cas à ce moment, tout le monde se tournait vers elle, même ceux qui lui faisaient dos, comme s'ils sentaient sa présence.

Toutefois, Christopher réalisa qu'il ne s'était jamais demandé de quelle couleur étaient ses yeux.

-        Alors, jeune fille, fit le professeur en se raclant la gorge, j'espère que vous avez une bonne explication pour votre retard. J'ai été indulgent, normalement, une fois cette porte fermée, il est trop tard.

-        J'ai été plaquée, répondit-elle avec cette même moue de dépit qu'elle avait depuis son entrée en classe.

Le silence s'abattit sur la classe.

-        Pa...Pardon ? fit l'enseignant, déjà dépassé par la grâce des fins cils d'Alexia.

-        Plaquée, répéta-t-elle, larguée, mon petit ami m'a quittée.

L'Éveil de la LignéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant