A MEME LE SOL

Chapitre 1- Présentation, passé...

C'était un lundi matin, Rafaëlla venait de se réveiller. Il était précisément 6h30 quand son regard percuta la led rouge de son réveil. Elle devait de se lever, prendre sa douche, se trainer jusqu'à la cuisine. Ses jambes étaient lourdes, elle peinait à mettre chacun de ses pieds dans ses sabots couleur rouge sang, qui n'avaient plus de semelles. Son chien Jacob dormait avec elle la nuit, cela lui permettait de s'endormir rapidement. Son père n'avait pas pu trouver d'autres solutions à ses lourds problèmes d'insomnie. Chaque matin, bien qu'elle dorme, elle se retrouvait avec des valises énormes sous ses yeux. Quelque chose la rongeait profondément.

La mort de sa mère il y a quelques années, lui avait causé une extrême souffrance. Elle était tout pour elle, son modèle, elle lui avait tout appris, les bonnes manières, la gentillesse, le respect et surtout,elle lui avait promis qu'elle garderait le sourire, peu importe les épreuves qu'elle devrait endurer. Elle savait que sa mère était malade. Quelques temps avant sa mort , elle était restée à son chevet, essayant de la réconforter, et de trouver les justes mots qui pourraient lui réchauffer le cœur. Un sourire, un regard, rendait le teint de Jade, sa mère, un peu moins livide, une légère courbe convexe se dessinait, sur son, autrefois, magnifique visage. Elle souffrait de la BPCO, une maladie respiratoire mortelle, très peu connue.

Les derniers temps, le médecin de famille passait voir cette pauvre femme au teint pâle, et aux yeux bleus sans vie. Son regard semblait s'être éteint. Elle passait des heures perdue en elle, à regarder les murs blancs de sa chambre, plongée dans ses pensées suicidaires. Par moment, elle poussait des cris atroces, on aurait cru qu'elle agonisait sur le sol. Les démons noirs la nuit, la hantaient profondément, la faisant tomber du lit. Son mari se réveillait en sursaut, mort de peur, l'aidait à se relever et à se remettre dans le lit. Elle se rendormait et tout allait mieux jusqu'au jour, le mardi 16 avril 2002, son père la retrouva sans vie. Ses yeux étaient restés ouverts, elle n'avait pu se rendormir, cette nuit du lundi 15 avril 2002.

Elle avait beaucoup toussée, hurlant à son mari qu'elle voulait en finir et que combien la vie était injuste. Les funérailles s'étaient déroulées le samedi qui avait suivi. Rafaëlla pensait tous les jours à sa mère. Le soir en rentrant du collège, elle passait déposer des fleurs sur la tombe de sa mère. Elle s'était promis que si un jour elle avait une fille, elle l'appellerait Jade, en mémoire de sa mère. Jacob, son chien, était un golden retriever, il était adorable avec elle. Lorsqu'elle se mettait à pleurer le soir vers minuit, il léchait ses larmes qui ne cessaient de couler le long de son visage. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère. Elle arborait de longs cheveux châtain clair et raides. Ses yeux étaient faits d'un bleu aussi beau que celui de l'océan.

Elle était reconnaissante envers ce chien, qu'elle le gâtait énormément. Une veille de noël, elle lui avait donné un énorme os à moelle, en forme de canne à bonbon, avec un magnifique et éclatant nœud rouge. Il était extrêmement content, il jappait, faisait tout le tour de la propriété avec son trésor à la gueule. Et elle souriait, l'appelant:

"-Jacob ! Jacob ! Apporte-moi ton magnifique nonos !"

et il revenait vers elle, posant devant elle, ce splendide os.

Mais quand elle retourna à la réalité ce lundi de rentrée, il était 7h, elle était profondément triste que sa mère ne soit pas là pour son entrée en seconde. Elle se dit qu'elle prendrait sa douche ce soir, quant à son apparence, elle s'en fichait un peu. Elle avait trouvé dans son armoire un tee-shirt mauve, ainsi qu'un jean noir troué au niveau des genoux, qu'elle s'était empressée d'enfiler, et avait mis aux pieds ses Nike noires. Elle était passée en vitesse dans la salle de bain se passer un rapide coup de gant sur le visage, s'était peignée et était descendue dans le salon prendre son petit déjeuner. Son père était parti tôt comme tous les matins, ouvrir les portes de son entreprise de panneaux solaires. Elle trouva les biscottes avec le beurre ainsi que la confiture de fruits rouges dans les placards de la cuisine, qu'aimait tant sa mère.  

Elle se les tartina, son chien s'était assis auprès d'elle, gémissant pour obtenir quelque chose et gagna un petit morceau de sa biscotte parfaitement lisse. A 7h30, elle était sur le point de partir, quand elle trouva par terre une photo de sa mère qui était tombée du mur. Elle se mit à fondre en larmes.Elle avait pris cette photo avec sa mère autrefois radieuse, qui la portait sur ses épaules. Elle devait avoir 8 ans, son père était aussi présent sur la photo et laissait paraitre un léger sourire. Le bonheur semblait régner. Elle se frotta les yeux et posa la photo sur la table de la cuisine. Son chien s'était couché sous celle-ci. Elle lui avait promis qu'après sa sortie du lycée elle irait le promener au parc. Elle ferma la porte d'entrée à double tour, et prit  la direction du lycée, le visage triste et pâle. C'était l'aube d'une nouvelle aventure.