Chapitre 3 -Nouveau départ ?

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Rafaëlla allait se mettre devant ses devoirs. Devant elle se trouvait, la plus belle photo du monde à ses yeux. Ses meilleurs amis qu'elle avait dû laisser en s'inscrivant dans un lycée général. Eux , avaient optés pour une orientation professionnelle leur permettant de déboucher sur un futur métier. Ce soir, elle était complétement tétanisée .Sa mère lui manquait atrocement, cette fille la troublait et son père c'était tenu assez distant avec elle lors du diner. Seul Jacob, semblait lui sourire. Elle ressentait le mouvement de sa queue battre contre ses pieds à une vitesse assez régulière. Cela la rassurait. Elle se sentait "aimée".

Lorsqu'elle referma son cahier d'exercices de mathématiques vert, elle était dépourvue de tout sentiment. Elle semblait être devenue un robot, comme mécanisée. A refaire systématiquement les même gestes jour après jour. Se lever, prendre sa douche, aller en cours, parcourir le long chemin qui séparait son domicile de son lieu d'études, manger, faire ses devoirs et se coucher. Tout semblait mort. Sa vie sociale était vide. Depuis la mort de sa mère, elle s'était recroquevillée sur elle même. Elle ne voulait plus voir de monde. Son père allait faire seul les courses au supermarché. Lui aussi voulait refaire sa vie, se remettre avec une femme, il avait tenté à plusieurs reprises mais Rafaëlla se mettait à fondre en larmes quand elle voyait son père ramener des femmes au domicile familial. Le plus dur pour elle était de voir son père se pavaner avec ces femmes qui n'avaient aucun intérêt pour lui, mis à part son argent. Elle les appelait les vipères. Son entreprise de panneaux solaire commençait prendre une certaine ampleur. Il était fier de s'être reconvertit dans ce milieu prenant de plus en plus de nos jours. L'écologie prônait.

Elle se décida vers 21h à prendre une bonne douche. La journée de demain serait pour elle, une nouvelle opportunité de se faire de nouveaux amis. Elle se sentait seule. Ne pas pouvoir se confier à quelqu'un la mettait mal à l'aise. Elle espérait du plus profond de son cœur ,trouver une personne avec qui elle pourrait tout raconter. Ses peurs, ses haines, ses passions, son enfance, bref sa vie.

Lorsqu'elle sortit de la douche, elle alla embrasser son père qui se trouvait devant la télévision. Il regardait un documentaire, sur l'alimentation de demain. Il lui demanda comment elle s était passée sa journée.

Elle répondit d'un air sobre:

-"Ca va, ils ont l'air gentils, quelques imbéciles mais ça ira, ne t'inquiète pas."

Il déclara :

- "Tu as intérêt à te mettre dans le droit chemin cette année, je comprends que la disparation de ta mère te hante mais il faut que cela cesse maintenant. Tu as 15 ans, Rafaëlla, c'est ta vie qu'il te faut construire maintenant, et c'est demain que tout commence ! Je te fais confiance !

- Oui papa, je sais, bonne nuit ."

Sur ces dernières paroles, elle appela Jacob qui accourut vers elle. Elle monta le long escalier en colimaçon de chêne brut, et alla se coucher. Elle programma son réveil pour le lendemain.

Elle avait mis comme à son habitude son casque sur les oreilles. Elle écoutait Bronski Beat, ça l'aidait à s'endormir . Elle pouvait l'écouter en boucle pendant des heures. Un tas de questions lui trottaient dans la tête. Elle rêvait à de belles histoires d'amour. Elle se demandait pourquoi personne se s'était jamais intéressé à elle. Qu'avait t'elle fait pour mériter tant d'enfer et si peu de bonheur. Pourquoi lui avait t-on retiré sa mère de sa vie ?

Son chien s'était couché au bord du lit, en boule, il essayait aussi en vain de trouver le sommeil. Sa maitresse était triste, et il le sentait. Il se rapprocha d'elle et lui fit une léchouille sur la joue. Elle le caressa et lui lança:

" Si seulement tu pouvais parler et me dire toi comment tu me trouve, si je suis jolie ou non. "

La lumière de la lampe de chevet reflétait dans les yeux de son golden retriever. En guise de réponse, il se coucha de tout son long, et appuya la tête sur son épaule.

Elle s'endormit vers 23h.

Le lendemain matin, toujours 6h30, quand elle émergea dans le monde des vivants. Le triste monde dans lequel elle vivait. Elle appuya d'une main forte sur le buzzer de son réveil et bailla un bon coup. Son chien sauta du lit réveillé par le stridant son sortant du réveil. Il appelait Rafaëlla du regard, il voulait sortir de sa chambre. Elle s'empressa de lui ouvrir la porte. Elle semblait apaisée aujourd'hui, moins stressée que la veille. Son horoscope lui prévoyait une belle journée. Elle n'avait jamais cru en ça, mais cela la faisait bien marrer, de lire les bêtises qu'il y pouvait y avoir des jours. Elle était sereine, fière de recommencer une nouvelle vie. Elle n'oubliait pas sa mère, mais voulait avancer dans sa vie.

Elle s'habilla mieux que la veille, elle avait choisi de mettre une chemise à carreaux, de couleurs rose, blanche et bleue. Un jean bleu et une paire de baskets de la même couleur. Elle aimait beaucoup le bleu meme si elle préférait largement le rouge. Cette couleur lui inspirait la passion, l'amour, la rage, le sang, la haine. Sa chambre portait fièrement cette couleur sur deux pans de la pièce. Le reste de la chambre était revêtu de lambris gris goudron. Elle était passionnée de vintage, d'histoire, et de films. Elle adorait les voitures américaines anciennes des années 50 des USA. Elle voulait pouvoir en posséder une, un jour. Son père gardait dans le sous- sol du garage, une belle moto. Une Harley-Davidson. Elle désirait passer le permis moto un jour afin de connaitre la sensation de parcourir les routes sinueuses, à deux roues avec son père aux USA. C'était un de ses rêves les plus profonds, avec bien sûr rencontrer le véritable grand amour de sa vie. Mais ça, elle n'y croyait plus, le coup de foudre n'en parlons même pas. Elle riait fièrement au nez de ses amies, quand elles lui racontaient autrefois, la rencontre idéale. Elles lui disaient d'ailleurs, qu'elle pouvait être bête de ne pas y croire. Elle leur répondait, qu'elle ne vivait plus dans le monde des bisounours depuis longtemps, que le seul bonheur qu'elle avait pu avoir dans sa vie, lui avait été retiré très tôt dans celle-ci.

Après s'être habillée, elle prit le petit déjeuner comme tous les jours, avec Jacob toujours à ses pieds. Quel brave chien ! Elle était tombée sur une patte. Elle était en train de regarder des vidéos sur son téléphone, quand elle se rendit compte que c'était l'heure d'y aller. Elle claqua la porte, fit tourner sa clé dans la serrure. Son chien était dehors, il prenait le soleil.

Toujours la sacoche sur l'épaule, la démarche pas très sereine, et les écouteurs dans les oreilles, elle avança le long de la route jusqu'à arriver au lycée.

La sonnerie retentit, tous les élèves se précipitèrent vers l'entrée. Elle fit de même.



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