Leçon 5 : Fukuroda

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Une fois arrivée au cours de Monsieur Fukuroda, Louann partit se changer dans le vestiaire des filles. Onizuka, lui, alla s'asseoir sur un banc à l'extérieur, devant la piste de course où Louann allait effectuer son échauffement.

Fukuroda : Mh ? Qu'est-ce que tu fiches là, Onizuka ?
Onizuka : Je tue le temps.
Fukuroda : Dis plutôt que t'en profites pour reluquer les jeunes filles !
Onizuka : Je dirai rien !

Fukuroda rit. Au même moment, les filles sortirent du vestiaire pour rejoindre l'extérieur. Une fois en place, elles commencèrent à faire cinq tours de terrain.

Fukuroda : Eh ! La nouvelle ! Retire tout de suite ce jogging. Il faut porter la tenue de sport de l'établissement, c'est obligatoire !

Louann s'arrêta de courir et se dirigea vers Fukuroda. Onizuka observa la scène sans intervenir.

Louann : Je porte la tenue de l'établissement.
Fukuroda : Ah oui ? Alors pourquoi je ne la vois pas ?
Louann : Parce qu'elle est sous ma tenue à moi.

Louann tira l'élastique de son jogging pour laisser entrevoir le short réglementaire qu'elle portait en dessous.

Fukuroda : Eh bien, tu vas enlever ta tenue à toi.

Les filles qui avaient fini de courir épièrent la discussion que Louann avait avec le professeur de sport.

Louann : J'ai la tenue. Je vous l'ai déjà montrée. C'est obligatoire d'avoir la tenue et je l'ai.
Fukuroda : Mais si on impose une tenue, c'est pour une bonne raison, et pour qu'on la voit. Enlève-moi ce jogging. Tu n'as pas à discuter.
Louann : Prouvez-moi que je suis obligée de vous montrer ma tenue et là, oui, je vous la montrerai en courant.
Fukuroda : Je ne te permets pas de me répondre. Tu vas avoir des problèmes si tu continues !

Louann retourna avec les filles, sans se changer.

Fukuroda : Tu l'auras voulu ! Tu vas nous faire vingt pompes, là ici !
? : Elle a raison.

Fukuroda se retourna vers la voix masculine.

Onizuka : Elle n'a pas à enlever sa tenue. D'ailleurs, toutes les filles devraient faire ce qu'elles veulent à partir du moment où elles portent leur tenue de sport.
Fukuroda : Et tu crois franchement que je vais écouter un professeur qui étudie juste parce que la directrice a été un peu trop gentille avec lui ?
Onizuka : Eh bien, on ira voir la directrice, dans ce cas.
Fukuroda : C'est une élève, elle doit m'obéir.
Onizuka : Ah, donc c'est ça ta pédagogie, laisse-moi te dire qu'elle est à chier.
Fukuroda : Tu sais très bien que si je lui demande une faveur, c'est plus l'établissement qui...

Fukuroda se tut sous le regard oppressif d'Onizuka. Il se retourna vers les jeunes filles qui le regardaient d'un air dégoûté.

Fukuroda : Bon, on va continuer le cours.

Fukuroda jeta un regard noir à Louann et Onizuka. Louann remercia Onizuka d'un simple signe de tête. Le cours continua et l'heure du repas vint.

Onizuka : Je peux m'installer ?
Louann : La place t'est réservée.
Onizuka : « ...Vous est réservée. »
Louann : Oui, j'avais oublié.

Onizuka s'installa à côté de Louann qui était assise sur un banc à l'extérieur de la cour.

Onizuka : J'étais convaincu que t'allais manger avec tes deux nouveaux potes.
Louann : J'ai dit à Yoshito que je mangerais en votre compagnie.
Onizuka : Il aurait pu manger avec nous quand même. Remarque, c'est pas plus mal !
Louann : Je voulais que nous restions seuls un peu.

Onizuka regarda Louann avec un air tendre. Il déballa ensuite de la nourriture cachée dans un sachet plastique. Le décoloré dévisagea ce que Louann avait apporté. Il remarqua qu'elle n'avait pris qu'une pomme et un morceau de pain.

Onizuka : Je sais que c'est la crise en ce moment, mais quand même.
Louann : Vous êtes bête... C'est juste pas pour moi la cuisine.
Onizuka : C'est pas une raison.

Louann ne répliqua pas.

Onizuka : Goûte-moi ça plutôt.

Onizuka sortit des baguettes en bois et prit une pincée de la nourriture qui se trouvait dans son sachet plastique. Les aliments de la pincée se résumaient à des champignons et de la salade recouverts d'arômes et de sauces. Louann prit la bouchée tendue par Onizuka.

Onizuka : Alors ?
Louann : C'est bon.

Onizuka prit, avec les mêmes baguettes, une bouchée de sa salade japonaise. Pour lui, cette fois-ci.

Onizuka : C'est pas cher en plus. Y a qu'du bon dans l'champignon.
Louann : Et la salade.
Onizuka : Ouais mais sinon ça rimait pas.

Onizuka et Louann mangèrent leur plat en silence en regardant la cour de l'école.

Onizuka : Comment ça se fait qu'on ait perdu contact comme ça ?
Louann : Ma mère avait peut-être peur, nous n'avons pas le même âge.
Onizuka : L'âge c'est qu'un chiffre.

Louann ne répondit pas.

Louann : On n'a pas le même point de vue avec l'âge. Et avec tout ce qui s'était passé, je la comprends un peu de s'être méfiée. Vous auriez fait quoi à sa place ?
Onizuka : Moi déjà, j'aurais pas eu d'enfants.

Onizuka se mit à rire.

Louann : J'aurais pas été là, si ma mère n'avait pas voulu d'enfant, je vous rappelle.

Onizuka prit le temps de réfléchir à sa phrase.

Onizuka : C'est vrai que ç'aurait été dommage.

Louann et Onizuka continuèrent de manger tout en papotant.

GTO - Professeur OnizukaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant