Leçon 17 : Un coup de fil

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Onizuka ne répondit pas spécialement.

Louann : J'ai pigé, je m'en vais !

Onizuka ne la retint pas, ce qui ne fut pas regretté Louann. Elle rentra chez elle, mais Kunio l'attendait devant sa porte d'entrée.

Louann : Ça te dirait d'oublier mon adresse ?
Kunio : Je l'ai apprise par cœur.

Louann soupira.

Kunio : Que tu ne causes plus à Urumi, ok, je comprends, mais pourquoi tu ne parles plus à moi et à Noboru ?
Louann : Parce que vous traînez avec Urumi.
Kunio : Pas tant que ça.
Louann : Noboru m'a jugée sans connaître la vérité. Ça m'a fait de la peine. Au moins j'ai pu constater qu'il était dupe, en plus de savoir que mes non-relations sexuelles le dégoûtaient.
Kunio : Ça aurait dérangé tout le monde.

Louann poussa Kunio qui bloquait l'entrée.

Louann : Je ne l'aurais pas fait par principe. Mais reconnaître que j'aurais été rejetée, ça ne me plaît pas.

Louann ferma la porte mais quelque chose la bloqua. C'étaient des doigts.

Kunio : Aïe aïe aïe ! Ouvre cette porte ! Vite !

Louann l'ouvrit, surprise.

Louann : Oh mon dieu, ça va ?
Kunio : Non !

Louann l'invita à entrer puis partit chercher de la glace.

Louann : Tiens.
Kunio : Merci. Nom d'un chien !
Louann : Ça soulage ?
Kunio : Ça refroidit...
Louann : C'est déjà ça.

Kunio se concentra sur sa blessure en se retenant de gémir pour ne pas perdre la face. Louann le tapa.

Louann : Pourquoi t'as mis tes doigts là aussi ?
Kunio : Je voulais pas que tu me claques la porte au nez !
Louann : Mh. C'est parce que je t'aurais pas ouvert si tu avais toqué, c'est ça ?

Kunio fut surpris.

Kunio : Tu m'aurais pas ouvert ?
Louann : Je te laisse deviner.

Kunio se vexa.

Kunio : Ah ouais, t'es juste belle.
Louann : On ne peut pas tout avoir.

Kunio se leva, posa le sachet de glaçons sur la table et partit de chez Louann.

Kunio : Si t'es bonne et conne, ça ne sert à rien.

Il ferma la porte. Louann serra les dents et se jura de ne plus jamais l'aider en cas de soucis. Elle rangea la glace dans son congélateur et termina sa journée. Son téléphone sonna, elle répondit à l'appel, puis alla se coucher. Mercredi vint. Onizuka était devant chez elle.

Onizuka : Tiens, t'es là toi ?

Louann lui donna un coup à l'épaule. Ils commencèrent à marcher vers le lycée.

Onizuka : Qui aime bien châtie bien.
Louann : Qui a dit que je t'aimais pas ?

Onizuka sourit.

Louann : Enlève-moi ce sourire satisfait.
Onizuka : Impossible. T'as mal dormi ?
Louann : Je dors toujours bien, je me réveille juste mal.
Onizuka : Qu'est-ce que t'as ?
Louann : Kunio est venu me voir hier.
Onizuka : Encore ce petit couillon.
Louann : Il m'a dit que j'étais bonne mais conne.
Onizuka : Pourquoi il t'a dit ça, cet avorton ?
Louann : J'ai pas été très compatissante avec lui. Je lui ai coincé les doigts en fermant ma porte puis lui ai dit qu'en somme, il avait bien fait, sinon je l'aurais laissé sans scrupules sur le palier.
Onizuka : Tu l'as autorisé à rentrer ?
Louann : Bah oui, histoire de lui donner de la glace pour soulager.
Onizuka : Alors si, t'es compatissante.
Louann : C'était par politesse.
Onizuka : Toi comme moi savons que t'es pas polie.

Louann haussa les épaules.

Louann : On est deux.

Onizuka ne répondit pas. Un silence survint.

Louann : J'ai reçu un appel hier.
Onizuka : De ?
Louann : Ma mère.
Onizuka : Alors ?
Louann : Mon père est mort.

Onizuka haussa les sourcils, visiblement surpris.

Onizuka : Comment ?
Louann : En le cherchant, elle a réussi à trouver son collègue le plus proche. Il lui a dit que la police l'avait trouvé et qu'en tentant de fuir, on lui avait tiré dessus. Son collègue a révélé ces informations à condition que ma mère garde les siennes secrètes. Il reconstruit sa vie et tout.
Onizuka : Il était très impliqué ?
Louann : C'était la main droite de mon père. Il se chargeait de la paperasse.
Onizuka : Donc la police a arrêté toute l'industrie ?
Louann : Oui, comme on s'en doutait, il vendait des enfants enlevés.
Onizuka : Ils ont retrouvé les enfants ?
Louann : Ils sont répartis dans le monde entier. Donc oui, partiellement, mais c'est pas évident.

Onizuka mit un coup de pied violent dans une poubelle.

Louann : Au moins, il est mort.

Le professeur ne répondit pas.

Louann : Ça va ?

Il ne répondit toujours pas.

Louann le prit dans ses bras. Il la serra.

Louann : Je savais pas que ça t'affectait autant.
Onizuka : J'arrête pas de me dire que tu aurais pu être embarquée, toi aussi.
Louann : ...

Louann se détacha des bras d'Onizuka.

Louann : Je suis là maintenant. Grâce à toi.

Onizuka la reprit dans ses bras.

Louann : Depuis quand t'es aussi tendre ?

Onizuka s'extirpa.

Louann : Je pense que c'est pas le bon moment mais... ma mère veut qu'on aille vivre en France.

GTO - Professeur OnizukaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant