Chapitre 23,5

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Dans une heure chez moi ?

Je vois Harry ranger son téléphone dans sa poche, avant de saluer tout le monde et sortir de la loge.

Je finis de ranger mes affaires, avant de partir à mon tour.

Je m'occupe du dessert.

Je m'engouffre rapidement dans un taxi, direction mon appartement, une heure pour me préparer et faire le trajet jusque chez lui me paraît un peu juste, mais je vais faire mon maximum pour ne pas être trop en retard.

Une heure et une dizaine de minutes plus tard, je suis sur le pas de sa porte légèrement essoufflé.

Je passe rapidement une main dans mes cheveux, pour y remettre de l'ordre, avant de cogner doucement contre le panneau de bois.

Il m'offre un large sourire, m'invitant silencieusement à entrer et détaillant ma tenue avec appréciation.

J'ai voulu faire un effort et ai troqué mon t-shirt habituel contre une chemise bleu azur mettant, selon Alexa, mes yeux en valeur.

Je m'avance dans l'appartement et m'approche pour l'embrasser tendrement.

— Pardon pour le retard.

— Pas de soucis, tu arrives juste à temps pour m'aider à cuisiner.

— Tu sais que la cuisine c'est pas ma grande spécialité ?

— Tu devrais t'en sortir avec cette recette. Les enchiladas au poulet, c'est super facile à préparer.

— Si tu le dis.

— Fais-moi confiance. Aller au boulot.

— J'ai apporté des fruits pour le dessert, la salade de fruit, c'est le mieux que je puisse faire après le crumble.

Je dépose ma veste sur une des patères de l'entrée, laisse mon sac près de la porte et le suis dans la cuisine.

De douces effluves épicées s'élèvent des deux plats qu'il surveille avec attention, assaisonnant, mélangeant et goûtant l'un ou l'autre d'une main experte.

Je me glisse derrière lui, regardant par-dessus son épaule, les différents ingrédients en train de mijoter doucement et en profite pour enrouler mes bras autour de sa taille.

Il tapote sur mes mains pour que je le libère et après m'avoir équipé d'un tablier, m'invite à l'aider pour la suite de la préparation.

— La garniture est prête, il ne reste plus qu'à préparer les tortilla.

Effectivement la suite de la recette est plutôt simple et je ne m'en sors pas trop mal.

Il enfourne le plat et règle la minuterie avant de m'abandonner pour prendre une douche rapide, alors que j'entame la préparation de mon dessert.

Il revient une vingtaine de minutes plus tard, au moment où la sonnerie de fin de cuisson se déclenche. Je place la salade de fruit au frais et mets la table, alors qu'il sort le plat du four, répandant un parfum appétissant dans toute la pièce. Sa cuisine est si fonctionnelle que je trouve tout assez facilement.

Il nous sert un verre de vin et nous trinquons à notre première soirée chez lui.

Les enchiladas sont un vrai délice, ni trop fades, ni trop épicés, l'équilibre parfait. Et la vision de Harry face à moi, vêtu d'une magnifique chemise blanche légèrement déboutonnée, ne fait que rendre la soirée encore plus parfaite.

Nous nous installons ensuite sur le sofa, nos desserts fraîchement préparés posés devant nous sur la table basse.

— Il manque quelque chose.

Un bref aller-retour dans la cuisine, je reviens une bombe de chantilly dans les mains, et recouvre d'une quantité plutôt généreuse ma coupe de fruit. Je souris satisfait du résultat et je ne peux ignorer le visage halluciné de Harry.

Tout sourire, ses yeux passent de la montagne de chantilly à mon visage.

— Tu es sûr d'en avoir mis assez ?

Je me retourne vers lui, le menaçant de l'aérosol encore dans mes mains.

— Tu oses te moquer de moi ?

Alors qu'il allait rétorquer, mon doigt glisse sur la gâchette recouvrant le coin de sa bouche de crème.

D'un geste lent et précis, son regard ancré au mien, sa langue se faufilent sur ses lèvres pour faire disparaître la chantilly.

— Matthew ?

Perdu dans mes pensées, j'entends sa voix au loin qui m'appelle, mais je ne parviens pas à me concentrer sur ce qu'il dit. Je reste focalisé sur sa bouche et sur la petite trace de crème qui remue au rythme de ses lèvres et m'hypnotise complètement.

Sans un mot, je me penche vers lui et l'embrasse, profitant un instant de ce baiser aux saveurs particulières. Je reprends ma place l'air de rien et regarde Harry, un sourire mutin sur les lèvres.

— Je suis désolé, tu avais de la chantilly, ça me déconcentrait.

Du bout de l'index, il subtilise un peu de chantilly au sommet de mon dessert et la dépose délicatement sur ma bouche.

— Oups !

Il s'approche doucement de moi, une main glissée dans mon cou et prend possession de mes lèvres. Son baiser est doux, tendre et très sucré.

— Un vrai délice cette chantilly.

Nous savourons ensuite nos desserts et Harry ne cesse de me parler de tous les plats qu'il veut m'apprendre à cuisiner. Nous finissons la soirée lovés l'un contre l'autre, devant une comédie à l'eau de rose si passionnant que nous nous endormons devant.

J'ouvre les yeux un peu plus tard, les images d'un autre film défilant sur l'écran de la télévision face à moi. Mon téléphone indique plus de minuit, je vais devoir réveiller mon bel endormi, si confortablement installé contre mon torse.

Je tente en vain de le tirer du sommeil, mais rien n'y fait, je ne récolte que des grognements et des yeux désespérément clos.

— Tu veux quand même pas que je te porte ?

Un sourire se dessine sur ses lèvres et je comprends alors qu'il est parfaitement éveillé. Simulant toujours un profond sommeil, il passe ses bras autour de mon cou et attend.

Je me marre doucement avant de passer un bras dans son dos et l'autre sous ses genoux. Je me dirige vers la chambre, mon beau au bois dormant contre mon torse, et le dépose délicatement sur le lit.

— Voilà princesse.

Je tente de me relever, mais ses mains, arrimées fermement à mon cou, refusent de lâcher prise. Il m'attire à lui, me faisant tomber sur le lit ou plutôt sur son corps, puis prend rapidement possession de mes lèvres, ses paumes se glissant déjà sous ma chemise.

De toute évidence, il n'a plus envie de dormir.

Je me débarrasse de ma chemise déjà déboutonnée et fait de même avec la sienne.

Je me redresse au-dessus de son corps, appuyé sur mes avant-bras et croise son regard brillant de désir.

Ma bouche se perd dans son cou et parsème son torse de baisers humides alors que je tente de défaire sa ceinture et déboutonner son pantalon.

J'échappe un gémissement quand sa main se faufile dans mon pantalon, caressant mon membre tendu encore prisonnier de mon boxer, puis ses phalanges se glissent sur mes fesses, pour me libérer de mon carcan de denim, et reviennent s'accrocher à mes hanches pour me plaquer contre lui.

Nos corps s'embrasent, nos mains caressent la moindre parcelle de peau à leurs portées, nos bouches se cherchent, nos langues se taquinent et le plaisir nous submerge, nous laissant le souffle court...

...et heureux.

Perfect illusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant