Perfect illusion

Chapitre 52 : Forgiveness and new beginning.

Sous la douche, je profite de ce petit moment d'accalmie, loin de l'agressivité non dissimulée de ma petite sœur, laissant l'eau brûlante délasser les muscles que je n'avais pas eu conscience d'avoir crispé.

Je prends tout mon temps, n'étant pas pressé d'engager le deuxième round de cette joute verbale qui ne nous mènera nulle part, tous les deux bien trop campés sur nos positions.

Le réveil en sursaut, la porte qu'elle a presque démoli et les choses qu'elle m'a jetées au visage m'ont pas mal remué. Je sais que j'aurais dû laisser à Esther l'occasion de s'expliquer, mais sur le moment c'était trop dur.

J'inspire profondément, rassemblant tout le courage qu'il me reste, et sors de la douche. Je me sèche et m'habille, tendant l'oreille vers la cuisine sans parvenir à comprendre ce que les voix racontent.

Je suis grandement surpris quand je les rejoins, de voir Cat sur le départ, serrant Harry dans ses bras et semblant avoir retrouvé son calme.

La porte d'entrée se ferme et je me tourne vers lui, abasourdi, cherchant à comprendre ce qu'il s'est passé en mon absence. Comment a-t-il réussi à faire disparaître toute l'animosité qu'elle avait envers moi et pourquoi a-t-elle abandonné le combat aussi facilement ?

Il s'avance dans ma direction, la démarche fluide et presque dansante, englobe ma joue dans sa paume douce, les effluves de son parfum s'infiltrant dans mes narines quand j'inspire longuement, rasséréné sous son contact.

Un fin sourire étirant ses lèvres, il prend le temps de détailler avec application le jeu d'ombre et lumière que provoquent les rayons du soleil, jouant paresseusement sur mes traits encore habités par la tension.

Nos souffles se mêlent un instant, avant que sa bouche s'accapare enfin la mienne dans un baiser si empli d'amour qu'il m'en fait oublier tout le reste, ne laissant dans mon esprit que notre histoire et ma chance de l'avoir près de moi.

Ma main se glisse instinctivement sur sa nuque, pour profiter encore un peu de cet afflux de tendresse, et de la délicatesse de ses lèvres, se mouvant lentement contre les miennes.

— Un café ?

Deux petits mots magiques, murmurés, son front posé contre le mien. Les yeux fermés, ma main abandonne son cou pour dériver lentement sur son torse et s'arrimer à sa hanche.

Mes doigts jouant avec le tissu de son t-shirt, je comble le mince espace entre nos visages pour un autre baiser rapide.

La mine sérieuse, qu'il a tenté de me cacher au moment de les rejoindre, refait surface quand je prends de la distance, pour l'observer, et me laisse dans l'attente d'une discussion compliquée, tandis qu'il s'éloigne silencieusement vers la cuisine.

Dans la pièce, je m'assieds sur l'une des chaises alors qu'il dépose devant moi, une tasse fumante au doux arôme de café. Je prends le temps d'en savourer quelques gorgées bienfaitrices avant de plonger mon regard dans le sien.

— Qu'est-ce que tu lui as dit pour qu'elle décide de partir sans même essayer, une nouvelle fois, de me convaincre ?

— Elle pense que tu seras plus à l'écoute, si c'est moi qui te le demande.

— Et c'est vraiment ce que tu veux ?

— Je n'ai pas l'intention de te forcer à y aller. Si tu n'en as pas envie, n'y vas pas, mais...

Mon soulagement ne dure que quelques secondes et je sens que je ne vais pas apprécier ce qui suivra ce mais.

— Ta sœur a raison. Hey, ne me regarde pas comme ça !