Perfect illusion

Chapitre 37 : Patience impatiente

Bonnet vissé sur le crâne, je rabats la capuche de mon sweat sur ma tête, pour me protéger du froid et quitte l'appartement.

Dans l'ascenseur, mon bracelet multifonction au poignet, j'active ma playlist spécial running.

Profitant du fait d'être seul, je fais quelques étirements et quand les portes s'ouvrent sur le hall, je suis prêt pour mes quarante-cinq minutes de footing.

Malgré les températures négatives, les rues de New York sont bien occupées, par des touristes pour la grande majorité. Times Square, pour le nouvel an, est l'un des endroits les plus réputé au monde et c'est vrai que ce quartier à quelque chose de particulier avec tous ses écrans géant.

Trottinant tranquillement sur le trottoir encombré, je me faufile au travers de la foule, esquivant parfois des personnes qui ne prête pas attention à ce qui les entourent, le nez levé vers le ciel, ou plutôt vers le brouillard dissimulant le sommet des buildings.

J'emprunte une rue sur ma droite, délaissant le flot des touristes pour un quartier un peu plus calme. Je longe rapidement Central Park, qui, en hiver perd un peu de sa superbe.

Cet endroit est si beau, au printemps et en été, quand on peut admirer ces immenses étendues d'herbe verte, les enfants s'amuser dans les aires de jeux, les gens se retrouver pour pique-niquer ou juste s'étendre sur une couverture et profiter de la vie, en lisant un livre ou en discutant avec des amis.

L'hiver, cet endroit devient presque triste, les rares personnes à s'y promener courbent l'échine pour se protéger du vent glacial, les étendues d'herbes disparaissent et se confondent avec les sentiers dans des tons brunâtre, les aires de jeux sont désertes et les arbres nus attendent le retour du printemps.

Bifurquant une nouvelle fois à droite, je reprends la direction de l'appartement et ne cesse de me repasser en boucle, la dernière conversation avec Matthew. Même s'il m'a assuré que tout allait bien, je l'ai trouvé un peu, étrange, au téléphone.

— Hey Babe, tu vas bien ? Excuse-moi de ne pas t'avoir rappelé.

— C'est pas grave. Alors, raconte-moi ! Comment ça s'est passé ?

— Bien, bien mieux que je l'avais prévu. Je suis désolé... je... je peux pas trop te parler là... Alexa m'attend pour aller faire une balade en forêt. Je te rappelle plus tard.

— OK. À plus tard. Je t'...

Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'il avait déjà raccroché.

En entrant dans l'appartement, je jette un regard sur mon mobile qui n'affiche pas le moindre message, ni appel en absence.

Je ne veux pas jouer les petits amis collant, mais je m'inquiète quand même pour lui. J'espère vraiment qu'il n'hésiterait pas à se confier à moi si quelque chose n'allait pas.

Sur le chemin vers la chambre, je décide de prendre le risque de passé pour le petit ami envahissant, en l'appelant dès ma sortie de la douche.

Laissant la porte de la salle de bain entrouverte, j'abandonne mes vêtements de sport sur le sol avant de me glisser sous le jet d'eau chaude.

Le liquide bienfaiteur ruisselant sur mon corps et délassant mes muscles tendus par mon footing, je laisse libre cours à mes pensées. Et celles-ci se tournent forcément vers une personne bien précise.

Cet appartement est bien trop vide sans la présence de Matthew. Plus que quelques jours et je le retrouverais, enfin. Je sais que c'est un peu risqué, mais j'aimerais bien que l'on sorte tous les deux. Pourquoi ne pas aller au resto ou bien se faire une séance de ciné.