Épilogue

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Assis confortablement sur une couverture, dans l'herbe fraîche de Central Park, je profite de mes quelques jours de congé pour me plonger dans un bon livre, fuyant l'effervescence de ce mois de juillet.

— Papa ! Papa !

Je pose mon roman et relève la tête vers la petite tête blonde qui accourt dans ma direction.

Il se jette dans mes bras et je l'enlace fort, tombant à la renverse sur le sol.

Je plonge mon nez dans sa tignasse décoiffée, respirant cette fragrance que j'aime tant, son odeur, mon fils.

Blotti contre mon torse, ses petites mains accrochées à mes épaules, il niche sa tête dans mon cou et je l'entends rire doucement.

Une présence à mes côtés et une tendre caresse sur mon bras me font tourner la tête et ouvrir les yeux sur un Harry tout sourire qui nous observe silencieusement.

— Et moi, je peux avoir un câlin aussi ?

Je me redresse et m'assieds, le petit koala toujours agrippé à mon torse.

Je glisse un de mes bras sur sa taille pour me rapprocher de lui et pose mon front contre le sien.

Ses bras nous enlacent tous les deux et je soupire de bonheur.

Je n'ai besoin de rien de plus.

L'homme que j'aime et notre fils, pelotonné au creux de nos bras.

Peu de temps après la soirée chez Shelby, et une fois les papiers du divorce signés, Harry a pris son courage à deux mains et à enfin décidé de parler à ses parents.

Pas seulement de la séparation, mais de ce secret qui pesait de plus en plus lourd sur son cœur au fil du temps.

Il a tenue à ce que je l'accompagne et, même si je n'étais pas vraiment sûr que ce soit une bonne idée, j'avais accepté, redoutant vraiment leurs réactions, mais bien préparé à le soutenir quoi qu'il arrive.

Leur comportement n'aurait pas pu être pire. Ils ont eu des mots très durs envers lui et envers notre relation qu'ils ont qualifié de contre nature.

Nous avions dû trouver une chambre d'hôtel en catastrophe, ses géniteurs refusant, de façon catégorique, d'héberger sous leur toit des personnes comme nous.

Son corps tremblant contre le mien, cette nuit-là, remplaçait tous les mots qu'il ne pouvait formuler et j'avais passé de longue heures à le veiller et le rassurer, m'endormant qu'au petit matin une fois sûr qu'il soit apaisé.

Encore aujourd'hui, la relation avec ses parents est presque inexistante, ils n'ont pas accepté ses choix et refusent sa décision d'assumer le fait d'être bisexuel sans en avoir honte.

Je sais que leur attitude le blesse, même s'il n'en montre rien, mais je suis là pour lui et je le serais toujours.

Ses deux sœurs aînées, ayant appris la nouvelle lors d'un repas de famille, où Harry n'avait pas été convié, se sont empressées de nous montrer leur soutien, entourant notre relation d'amour et de bienveillance.

Depuis ce jour, je fais mon possible pour le rendre heureux, malgré tout.

— Papa, on y va ?

Gabriel me sort de mes pensées, sa petite main posée délicatement sur ma joue.

Je lui souris puis nous nous levons, rangeons les affaires et nous mettons en route.

Nous avons décidé, après la fin du tournage de Shadowhunters, de nous acheter un appartement avec vu sur Central Park, nous sommes donc à seulement quelques pas de notre chez-nous.

Perfect illusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant