Perfect illusion

Chapitre 4: Next to me

Je me lève et fais les cent pas. Une heure que j'attends dans la zone des arrivées de l'aéroport que l'avion de Shelby atterrisse, et je n'arrive pas à rester assis à ne rien faire.

Un homme d'une quarantaine d'années m'esquive de justesse et je réalise que ce n'est peut-être pas une super idée de rêvasser dans le passage.

Je me poste près des immenses baies vitrées et contemple le balai terrestre de ces immenses oiseaux de fer.

Une petite voix fluette dans les haut-parleurs annonce enfin l'arrivée du vol en provenance de Portland. Quatre jours que je n'ai pas vu ma petite boule d'énergie et je dois reconnaître qu'elle commençait à me manquer. L'appartement était beaucoup trop calme sans sa présence.

J'extirpe mon portable de ma poche pour consulter l'heure et remarque un nouveau message. Katherine.

Hey, juste un petit mot pour prendre des nouvelles. Tu m'avais l'air préoccupé quand tu es parti hier soir...

J'étais juste un peu fatigué, rien de grave, c'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais tout va bien.

Je suis le pire menteur de la planète. Je devais vraiment faire une drôle de tête pour que mon amie le remarque. Moi qui pensais avoir été discret.

Bien malgré lui, son message fait remonter les souvenirs de la soirée d'hier à la surface et, me passant distraitement un doigt sur les lèvres, je me mets à penser à Matthew.

Les yeux perdus dans le vague, je me remémore ce baiser. Ma main posée contre son cou, les pulsations de sa carotide sous ma paume, cette étrange sensation ressentie au creux de mon estomac quand sa langue a rencontré la mienne et mes doigts qui se crispent légèrement contre sa nuque quand je réalise ce qu'il se passe.

Et puis ce regret, infime, mais pourtant bien présent, de mettre fin à cet échange et cette douce chaleur qui n'a pas quitté ma poitrine depuis.

Plongé dans mes pensées, je ne remarque pas immédiatement la personne qui se tient face à moi. Ce n'est que lorsque sa main vient caresser tendrement ma joue que je sors de mes songes et que mes yeux s'accrochent aux siens, rieurs.

— Hey ! Sweetie est enfin de retour sur terre. Je ne sais pas à quoi tu pensais, mais ça fait cinq bonnes minutes que je suis là à observer l'immense sourire sur ton visage...

— Oh, excuse-moi, je devais dormir les yeux ouverts, j'ai eu du mal à trouver le sommeil cette nuit. Ça a été ton vol ?

Elle me répond par l'affirmative et je dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant de passer un bras autour de ses épaules et de la guider vers la sortie, entraînant sa valise derrière moi.

Après un rapide passage par notre appartement, pour déposer les affaires de Shelby, nous décidons de profiter du soleil de ce mois de septembre en nous octroyant une petite balade dans les rues de New York.

Une légère faim se faisant sentir nous nous arrêtons près d'un marchand ambulant pour prendre des hot-dog et poursuivons notre promenade vers les étendues verdoyantes de Central Park.

****

Un lourd silence, presque gênant, s'étire entre nous alors que je me force à manger un peu malgré la boule de tension toujours présente au creux de mon ventre.

Alexa doit sûrement sentir mon malaise parce qu'elle décide, après avoir fini son deuxième sandwich, de relancer la discussion sur un sujet un peu plus neutre, à savoir notre petite sœur, Catharine.