- S L U T -

Chapitre 8 || 13 : 48

J'ai comme une impression de déjà-vu, si y'a quelques mois on m'avait dit que je retournerais au café avec Jungkook je ne l'aurais pas cru. Pour résumer rapidement la situation je suis devant mon armoire, aucune tenue ne me paraît vraiment adaptée. Cette situation me renvoie en arrière avant mon premier "rendez vous" avec lui, le stress en moins parce que cette fois je suis contraint de l'admettre Jungkook est devenu plus qu'un client, j'ai même tendance à oublier qu'il l'a un jour été.

Ce midi Namjoon est venu manger avec nous, comme ma résolution de passer du temps avec Jin est toujours d'actualité j'ai passé la matinée à cuisiner avec lui. J'ai pût en apprendre un peu plus sur lui et ses projets d'avenir. Je lui suis reconnaissant de ne pas avoir abordé le fait qu'un jour lui et moi on devra se séparer.

J'ai presque réussi à me construire une illusion solide du bonheur, à moins que je ne sois réellement heureux ? Ce qui me pousse à m'interroger quand à ce qu'est le bonheur. Est ce que c'est ces moments de joie intense ou alors est-ce tout simplement la stabilité ? Je me suis tant habitué à être malheureux et en colère que lorsque je ne le suis pas je me considère comme heureux. Mais maintenant j'en viens à me demander si c'est pareil pour tout le monde, si la joie n'est tout simplement pas l'absence d'émotions négatives ?

Je me fais mal à la tête à trop penser. Je ferais mieux de partir maintenant si je ne veux pas arriver en retard, je salue mon colocataire et son copain qui sont en train de regarder un film et quitte l'appartement non sans prendre une veste.

Je mets un certain temps avant de me rendre compte qu'il fait quand-même sacrément froid, je remonte ma veste le plus haut possible et enfonce mes mains dans mes poches. Et dire que je fais ça juste pour Jungkook. Je note dans un coin de ma tête que je ferais mieux de m'acheter des vêtements plus chauds si je veux survivre à l'hiver.

Bien que je sois arriver avec une dizaine de minutes de retard, je n'aperçois pas Jungkook dans le petit café. Si jamais il a osé me poser un lapin, je l'étrangle. C'est seulement une poignée de secondes plus tard qu'il apparaît, essoufflé. Il se dirige vers moi en souriant.

- Désolé du retard, me sourit t-il, y'avait des bouchons sur la route.

- Je t'en veux terriblement, je t'attends depuis hyper longtemps.

- C'est faux je viens de te voir rentrer à l'instant. Mais bon je veux quand-même me faire pardonner je t'ai apporté un petit truc.

Il me tend un petit sac que j'accepte avec réticence, c'est Jungkook après tout. J'en extirpe un mini cactus, je lui sourie sans m'en rendre compte.

- Un jour tu m'as dit que y'avait aucune décoration dans ta chambre.

- Merci beaucoup, c'est vraiment adorable.

Je n'arrive pas à croire que je viens de dire ça, mais pour le coup je le pense.

- Ça me fait plaisir d'être la raison de ton sourire.

Mais mon dieu il ne s'arrête jamais ?

- Est ce que tu me dragues Jungkook ?

- C'est que maintenant que tu t'en rends compte ?

Je suis un déstabilisé, d'où lui vient tout cette assurance ?

- Qu'est ce que je suis censé répondre à ça moi ?

- Que tu adores que je te drague.

- Je le dirais pas.

- Tu te rappelles ce que tu m'as dit la première fois qu'on est venu ici ?

Je sais très bien qu'il ne compte pas me laisser le temps d'y réfléchir alors je ne dis rien. J'ai bien fait, puisqu'il est déjà en train de poursuivre.

- Tu m'as dit qu'il allait falloir beaucoup d'autres après-midi comme ça pour que tu me voies comme un ami.

je crois m'en souvenir même si je suis presque sûr que ce ne sont pas les mots que j'ai employé ce jour-là, n'ayant aucun intérêt à chipoter pour quelques mots changés, je le laisse continuer.

- Je suis content que t'ai accepté de venir.

- Je vois pourquoi j'aurais refusé.

- Des fois j'ai un peu l'impression que tu me détestes.

- C'est le cas.

Il me regarde en souriant, absolument pas convaincu du joli mensonge que je venais de lui servir, je me concentre sur mon thé.

- Je vais faire comme si je te croyais.

Et là on se met à parler, et comme à chaque fois tout disparaît il n'y a plus que sa voix, ses histoires, ses souvenirs. Il arrive que le sujet dévie sur ma "vie nocturne", ça se voit qu'il se retient de me balancer le fond de sa pensée à la gueule, il est toujours si neutre mais il est évident qu'il en a des choses à dire. Je suis presque sûr de l'avoir entendu chuchoter un truc du genre "T'as qu'à démissionner"

Il est à peine dix sept heures que la nuit commence déjà à tomber, le froid aussi d'ailleurs. Enfin, encore plus que tout à l'heure. Alors qu'on sort du café toujours en pleine discussion, Jungkook s'arrête en plein de milieu de sa phrase.

- Eh, tu veux pas qu'on se balade un peu avant ?

- Pourquoi tu continues de poser des questions dont tu connais la réponse ?

- Parce que je fantasme de t'entendre me dire que tu veux passer le plus de temps possible avec moi, et que t'envisage même de faire ta vie avec moi.

- Tu vas attendre longtemps avant que ça n'arrive.

- Un jour t'en aura marre de te mentir, et tu t'avouera que tu es fou amoureux de moi.

- Je suis pas convaincu.

- Tu le seras bien assez tôt.

- Je te trouve bien confiant toi.

Je lui donne un coup d'épaule, il me regarde en souriant avant de me bousculer à son tour, puis on commence à se chamailler, comme le ferait deux adolescents dans les séries un peu niaises qui passent à la télé. Il ne dit rien mais je suis presque sûr qu'il est train de se dire que je lui mentait quand je lui ai dit que je ne tomberais jamais amoureux de lui.

Lassés du froid, on finit par rejoindre sa voiture. Et notre promenade continue, on passe devant plusieurs endroit que Jungkook n'a pas encore eut l'occasion de visiter depuis son arrivée ici. C'est assez amusant de le voir s'émerveiller pour tout et n'importe quoi. Ça me donne l'espoir qu'un jour peut - être je retrouverais cette même innocence, j'en viens presque à le détester d'être aussi heureux et de pouvoir tout prendre à la légère. Dans une autre dimension les rôles sont sans doute différent, mais dans cette dimension là je suis l'âme qui souffre, sans voir qu'une autre essaye de lui partager sa lumière.

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Alors bonjour, bonsoir, etc. J'ai l'excuse du siècle pour ce retard, déjà la dernière semaine de cours était particulièrement affreuse entre bac blanc et TPE j'ai pas vraiment trouvé le temps d'écrire, je me suis dit que je pourrais écrire pendant les vacances du coup j'ai pris plein de notes pour les prochains chapitres dans mon téléphone, téléphone qui, le 25 décembre a décidé de mettre fin à ses jours en sautant dans un lac, j'ai même pas put le récupérer :((

bonnes fêtes quand-même du coup