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« Tu m'en veux ? M'interrompt-il. De t'avoir mentis ?

- Oui, avoué-je. Sans le vouloir vraiment mais oui.

- Tu comprends que je n'avais pas d'autres choix ?

- Ça c'est faux, si j'étais réellement une amie à tes yeux, tu aurais pu me faire confiance et m'en parler, expliqué-je.

- Mais si pour toi je n'étais pas qu'un collègue, tu ne m'aurais pas jeté à la porte comme une vieille chaussette, comme tu l'as fait quand tu l'as su. Je refusais de te perdre, ça me paraissait impensable.

- Pourquoi parles-tu au passé ? L'interrogé-je. Tu comptes me trahir de nouveau ?

- Parce que j'ai fini par te perdre. On ne peut pas repousser l'inévitable éternellement, il y a toujours un moment où ça nous retombe au coin de la tête.

- Mais je suis là maintenant ! M'exclamé-je pour apporter un peu de gaieté à l'ambiance.

- Non, pas comme tu l'étais avant. Tu es beaucoup plus distante. Lorsque tu as changé de camp, j'ai espéré te retrouver, raconte-t-il, mais ce n'est pas le cas.

- Pourquoi crois-tu que je suis là, dans cette voiture exactement, dis-je en montrant le sol de celle-ci.

- C'était sûrement le moins pire, s'apitoie-t-il. Après tout Olivier t'a séquestré et si à moi tu m'en veux ça doit être la même chose pour lui.

- Non, protesté-je. C'était parce que j'ai envie de retrouver cette complicité d'avant, parce que j'ai envie qu'on devienne de véritables amis. »

Il semble réellement touché par mes paroles. Au moins je suis capable de faire un heureux parmi les gens que j'aime.

« Si on n'était pas dans une situation dangereuse pour toi, je t'aurais direct proposé un coup à boire pour remettre tout ça en place, comme avant, s'émerveille-t-il, mais ce n'est pas possible.

- Rien ne nous y empêche.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit parce qu'on a perdu du temps dans un bar. »

J'ai envie de lui faire remarquer qu'il ne peut rien m'arriver, que la Royauté du Rubis n'a pas de raison de me chercher maintenant que j'ai fui mais c'est faux. Ils me chercheront pour récolter des informations, pour nous nuire, alors même si c'est Max qui doit diriger les recherches et qu'il les dupe, s'ils ont compris que lui aussi est un espion, ils pourraient très bien le feinter aussi et me chercher réellement. De plus, ils ne sont pas les seuls à me rechercher. En me déplaçant, on risque déjà gros. Cependant, je dois bien avouer que son inquiétude me touche. Lui n'a jamais perdu son affection envers moi, malgré toutes les méchancetés que j'ai pu lui balancer à la gueule. Je l'envie pour ça.

« Pourquoi avoir insisté pour que je fasse le trajet avec toi alors que c'est dangereux pour ta sécurité ? Demandé-je. Te voir avec moi pourrait te coûter très cher.

- Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose et qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

- Et toi ? Tu n'as pas peur qu'il t'arrive malheur à trainer dans mes pattes pleines de problèmes ? M'intéressé-je

- Je préfère être avec toi qu'avec eux, désigne-t-il la Royauté du Rubis avec dégout. Si je reste là-bas c'est uniquement parce que tu me l'as demandé pour obtenir des informations. Et puis, ce n'est pas comme si je les cherchais aussi les problèmes en menant une double vie entre nous et la Royauté. »

- Faudrait peut-être qu'on se trouve un nom, changé-je de sujet. On dit toujours « nous » mais ce serait un peu plus simple si on trouvait une manière de nous nommer.

La Royauté du Rubis 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant