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En quelques mots seulement, je comprends qu'il y a encore eu conflit au sein du conseil général. Lui veut uniquement les renseignements qu'il peut obtenir alors qu'Alexandre veut recruter. Il n'est donc pas du tout gêné à l'idée que j'empêche ses camarades d'agir si cela peut lui permettre d'avoir ce qu'il veut. N'ayant pas senti mon téléphone vibrer, je ne peux savoir si Olivier a fini l'évacuation. Dans le doute, il vaudrait mieux qu'aucune balle ne fasse de dégâts. De toute façon, la salle est vide et ne servait que d'appâts pour les ralentir. Je me mets donc à courir en direction de mon arme et file ensuite dans un couloir adjacent. Il me laisse faire. Je m'arrête discrètement cependant à l'abri de son regard et attend quelques minutes. Je jette ensuite un coup d'œil dans sa direction et constate qu'il est entré sans difficulté dans la pièce. Il devrait vraiment être plus méfiant. Je retourne vers la porte et la ferme à clé, l'enfermant à l'intérieur. Ça ne va pas le retenir éternellement mais si ça peut au moins le retarder ce sera déjà un bon début. Je reprends ensuite la direction de mes trois autres opposants. Je remarque dans ma course que j'ai reçu un message, Olivier a fini l'évacuation, il ne manque plus que moi mais il faut que je me dépêche si je ne veux pas qu'ils se retrouvent encerclés et bloqués. Je lui dis de ne pas m'attendre si je mets trop de temps et cours en direction de la sortie. Malheureusement, j'arrive en même temps que les hommes de la Royauté du Rubis devant le car qu'Olivier a réussi à obtenir. J'accélère le pas et arrive juste à temps à grimper dedans. Le chauffeur démarre alors en trombe sans même faire attention à fermer la porte. Nous sommes beaucoup plus nombreux qu'on le devrait et nous sommes tous entassés mais tous en vie. Olivier est à mes côtés, souriant, satisfait.

« J'ai appelé la police au moment où tu as déclenché l'alarme, me dit-il. C'est dangereux pour eux mais je n'avais pas le choix si je voulais qu'on ne paraisse pas débile. Ça pourrait même nous aider à faire passer ça pour une vraie menace. D'ailleurs ils ne devraient pas tarder à arriver.

— On va les croiser ? m'inquiété-je.

— Je n'en sais rien, concède-t-il.

— Il faut me cacher alors !

— Tout va bien se passer Kim, me rassure-t-il accompagné d'un geste amical. Je te le promets ! Je ne les laisserai pas t'emmener où que ce soit.

— Je ne peux pas me permettre de vous mettre de nouveau en danger. Trouvez-moi une cachette ou faites-moi descendre mais ne me laissez pas visible à vos côtés.

— Calme-toi Kim ! Tente-t-il de m'apaiser. Tout va bien se passer.

— Où va-t-on ? Demandé-je. Où emmènes-tu toutes ces personnes ?

— Dans l'autre hôpital de la ville pour certains, dans un hangar isolé de la ville que j'ai spécialement préparé pour eux pour les autres qu'on ne peut pas emmener n'importe où.

— Il faut que je descende maintenant, ordonné-je ! Je vais aller à la gare à pied et prendre le premier train qui me viendra !

— Non Kim, s'exclame fermement Olivier ! Tu restes avec nous. Je te dis que tout va bien se passer. Si tu te fais attraper en notre présence, toutes ces personnes seront témoin pour dire que tu les as sauvées alors ne t'en fais pas. Reste avec nous. Tu n'as plus de raisons de fuir et nous avons besoin de toi. »

Il me montre le reste du car et je remarque que personne n'a l'air de me détester. Les quelques visages que mon regard croisent sourient, parfois gêné mais aucun ne semble vouloir me dénoncer. Je finis par abandonner l'idée de fuir. Puisqu'il y tient, je vais rester avec eux. Rien ne dit que je resterais longtemps mais pour le moment je suis convaincue. Nous déposons comme prévu tous les humains dans l'autre hôpital de la ville qui a été alerté de notre venue. Heureusement, les personnes en état critique et à surveiller ont déjà été transféré il y a quelques jours sous prétexte que notre matériel tombait en panne ce qui a vraiment simplifié les choses. Quant aux vampires, nous les emmenons dans ce qui ressemble à un vieux hangar agricole et abandonné, mais lorsqu'on entre, on constate qu'Olivier a bien plus qu'aménager le lieu, il l'a totalement retapé de A à Z pour en faire un véritable hôpital.

La Royauté du Rubis 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant