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Je suis réveillée par des pas dans le couloir, et la voix de mon ami.

« Merci beaucoup, je ne m'attendais pas à ce que tu restes avec nous. Oui je comprends ne t'en fais pas. »

Il est au téléphone. Avec qui ? J'aimerais bien le savoir. La soirée d'hier me revient. Une folle envie de me replonger dans mon lit pour ne jamais en sortir me vient mais je dois lutter. Maxime a raison, je ne pouvais pas lutter éternellement, et je dois avancer. J'ai trop de choses à réaliser pour rester là à ne rien faire. Oui, mon acte était horrible. Oui il n'aurait pas dû avoir lieu. Oui je vais payer pour ce crime, mais le moment n'est pas pour les remords. Abby est toujours prisonnière, c'est la seule chose sur laquelle je devrais me concentrer. J'ouvre la porte de ma chambre, prête à trouver comment libérer Abby une bonne fois pour toute. Maxime me voit et me sourit. Il me fait signe de l'attendre. Je me fige perplexe mais obéis.

« Vraiment merci beaucoup, je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi. Tu nous sauves la vie. » remercie-t-il la personne au bout du fil.

Quelques minutes de silence puis il raccroche.

« C'était Olivier. » me dit-il

Deux mots. C'est tout ce qu'il a suffit pour faire naître un prompt sourire sur mes lèvres. Il ne nous a pas abandonné.

« Et il a une mission pour nous, continue-t-il. Ça te dit qu'on en parle autour d'un café ? Vu ta mine ça te fera du bien. »

Je regarde mon reflet dans mon téléphone pour prendre conscience de ses dire. Je ne parais pas malade ou fatiguée, bien au contraire, mon visage ne s'est peut-être jamais aussi bien porté. Le seul inconvénient de ce reflet, et majeur, c'est la dépression qui le marque. Un café ne fera rien, mais le but n'est pas le café mais ce dont on parle pendant le café. Une mission ? Évidemment qu'il n'allait pas nous abandonner, il a besoin de nous. J'ai été bête de croire que nos relations se limitaient à de l'amical. Ce qui paraît évident cependant, c'est qu'à présent, nos liens se limitent à de l'intérêt. Dès qu'on aura réussi, il partira. Je rejoins Max dans la cuisine où j'entends le bruit sourd de la machine à café. Je m'installe sur le canapé et l'attends. Il vient s'assoir juste à côté de moi.

« Ça va mieux ? me demande-t-il.

- N'en parlons pas. Si j'y pense je ne suis pas apte à agir, dis-je en commençant à trembler. Passons à autre chose.

- D'accord, répond mon ami l'air inquiet. Olivier a pris contact avec les haut-placés de la police. Il sait que la vidéo sera dévoilée mais pas quand. Il a aussi réussi à négocier. Si nous livrons Alexandre aux autorités, ils ne t'arrêteront pas et feront disparaître toutes traces de toi des médias.

- Autant en notre faveur ? Olivier a du mal à tenir ses engagements à ce que je vois, détends-je l'atmosphère

- Il n'a pas utilisé la persuasion, insiste Max.

- Comment est-ce possible alors ?

- Alexandre a beaucoup de contact, et notamment au sein de la police, il sait que ses vidéos ont fuité et aussi que ça sent très mauvais pour lui. Depuis, il a totalement disparu de la circulation. Plus aucune trace de lui nulle part, même Mathis n'a plus de nouvelle. Il s'est évaporé. La police a vraiment besoin d'aide pour le trouver et nous avons l'avantage de le connaître.

- Dans ce pays, j'ai l'impression qu'il est très facile de se cacher, ris-je.

- Kim, tu es très loin d'être invisible. La police trouve des traces de tes passages par-ci et par-là. Pas assez pour remonter à toi, c'est vrai, mais la police sait que tu es là quelque part. Moi-même j'arrive à te suivre. Alexandre lui s'est envolé. J'ai même essayé de tracer son téléphone, par tous les moyens et impossible de n'avoir ne serait-ce qu'un indice.

La Royauté du Rubis 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant