Lettres XXV - XXVIII

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Lettre Vingt-Cinq : Mardi 3 juillet

Cher Grand-père, comment vas-tu ?

Casper m'a bien eu ! Il a invité Elric qui lui avait proposé de l'aider aussi ! Bon sang, pourquoi ne m'a-t-il pas prévenu ? Enfin bon, ce qui est fait est fait, mais je t'avoue que quand, ce matin, je suis descendu et qu'il y avait un inconnu dans la cuisine qui s'est jeté dans mes bras en me voyant, j'ai été quelque peu... surpris. Choqué. Abasourdi. Tout ce que tu veux, en fait. Mais qu'est-ce que c'était bon de pouvoir le serrer contre moi... Ses premiers mots pour moi ont été ''ravi d'enfin te rencontrer'', je te laisse imaginer la tête de Lise (la mère de Cass) qui n'a pas compris pourquoi il m'a enlacé s'il ne me ''connaissait pas''. C'était assez cocasse, comme on dit.

Par contre, je n'ai pas laissé Casper filer avec ça, je l'ai chatouillé pendant bien dix minutes avant de lui pardonner aussi vite. Je ne l'ai quand même pas remercié, où irait le monde ? Mais il faut avouer qu'il m'a rendu un fier service en faisant le premier pas pour nous deux ; on n'arrivait à se décider à proposer un rendez-vous à l'autre. Elric s'est fichu de lui en le voyant par terre, le souffle coupé, et je me suis joint à lui avant de tendre la main à mon meilleur ami pour le relever. Cet enfoiré m'a tiré sur lui ! Puis Elric aussi, et voilà comment on s'est retrouvé tous les trois allongés par terre, morts de rire au milieu des pots de peinture. Helena nous a lancé un de ces regards, je te jure... et juste après, elle a pouffé avant de partir se chercher quelque chose à manger.

J'ai sympathisé avec Elric, il est plus grand que moi donc je me retrouve souvent à lui demander de l'aide pour tout ce qui touche au plafond, ou pour déplacer des meubles. Il est aussi gentil en vrai que par messages, et je lui découvre un sarcasme que je ne lui connaissais pas, mais qui me fait souvent sourire (surtout quand il ne m'est pas adressé...). La future chambre de Casper servant en ce moment de dépôt pour tout le matériel, il est contraint de dormir dans le bureau, avec sa sœur qui nous a gentiment laissé la sienne. Oui, je vais dormir avec Elric, et j'ai l'impression d'être retourné à mes seize ans tellement ça me met - intérieurement - dans tous mes états... Ça fait bien rire Cass, mais je stresse. Enfin bon, je te laisse parce que j'ai encore une couche de peinture à poser sur le mur du salon, et Elric m'appelle pour que je termine.

Je t'embrasse,
Gabin.

PS : Mes prochaines lettres seront probablement de tailles équivalentes, je verrai une fois rentré à la maison pour t'en écrire des plus longues.



Lettre Vingt-Six : Vendredi 6 juillet

Cher Grand-père, j'adore ce début de vacances !

Nos journées sont bien remplies, mais on trouve toujours le moyen de rire un bon coup ce qui rend le tout vraiment agréable. J'aime particulièrement les dîners sur la terrasse, avec une petit brise du soir et le soleil se fait un peu moins présent chaque demi-heure ; on mange tous les six comme si on était une famille, ça fait du bien. L'ambiance chez moi s'est un peu assainie récemment mais tu sais très bien que, il y un mois, ce genre de souper était impossible à la maison ; ce qui me fait d'autant plus apprécier ceux que je partage avec Cass, Helena, Elric, Lise et Hugo. Ilias est parti passer son mois de juillet avec Marc et Marion, et je ne m'inquiète pas pour son bien-être, je sais qu'il ne risque pas de s'ennuyer avec ces deux-là... Je t'assure, Grand-père, que ce sont des piles électriques.

Je dors donc avec Elric, on aime bien se câliner avant de retrouver Morphée et c'est un pur bonheur... Même si le bazar de la chambre ne laisse pas beaucoup de place à nos deux matelas. J'adore tout ce que je découvre de lui, c'est incroyable (bon, peut-être pas certaines de ses piques mais c'est toujours pour plaisanter et puis je ne suis pas tellement susceptible donc tout va bien), j'hésite à lui faire comprendre que mes sentiments pour lui ne sont pas exactement ceux qu'il croit qu'ils sont. Seulement, s'il s'avère qu'il n'éprouve pas la même chose, une gêne s'installera entre nous, d'autant plus qu'on peut difficilement ne pas se croiser avec tout ce qu'il y a à faire dans la maison... Je rame. (D'ailleurs, vous avez gardé la barque, j'espère ! Je viens d'y penser mais je compte bien continuer à l'utiliser sur l'étang!)

Cher Grand-PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant